La première SaintéLyon – 1952

On ne naît pas mythe. On le devient. Même la Doyenne a connu sa première édition. Immersion.

26 janvier 1952, 13 heures.

Quinze pionniers prennent le départ du premier Raid pédestre Lyon – Saint-Etienne en deux étapes (75 kilomètres). Ils vont écrire dans la neige la préface épique d’une très longue histoire.

Qui n’a pas entendu parler des lumières de la SaintéLyon ? La légende précède la course. Cella la même qui, aujourd’hui, affiche « sold out » dès le mois d’octobre. 17 000 coureuses et coureurs fouleront l’un de ses huit parcours le 30 novembre prochain. Pourtant, sa première édition, qui remonte à 1952, n’avait pas l’apparence de la grande épreuve qu’elle est aujourd’hui devenue dans le monde du trail et de la course nature en France. Elle était, à l’origine, bien plus un défi entre amis, une aventure entre illuminés qu’un événement organisé. Son histoire, marquée par l’audace de ses fondateurs et l’enthousiasme d’un petit groupe de passionnés, allait progressivement la transformer en un mythe du sport outdoor.

« TOUT EST LÀ ! » Dans l’arrière salle du local du CT Lyon, Alain Pagot vient d’ouvrir un placard à double battants sur une collection de boîtes à archives. Secrétaire général du club organisateur de la SaintéLyon et gardien du temple, il savait où chercher. Il a lui-même passé des jours à ordonner la mémoire de la Doyenne. Il sort un carton blanc Office Dépôt, cercueil standard des livres de comptes. Il en extirpe une pile de documents reliés sous une couverture rose aux bords grignotés par le temps.  » 1* (édition), est-il écrit dessus à l’encre bleu, 26 et 27 janvier 1952. Sens Lyon – Saint-Etienne (75 km). » Juste en dessous, on a tamponné le nom de l’organisateur désigné, « Abrieux », preuve s’il en fallait que la relique est d’époque.

On dirait un dossier d’assises. C’est effectivement une grosse affaire, un cold case, c’est le cas de le dire, dont les témoins oculaires ont presque tous disparu. Il faut manipuler ces pièces de musée avec la précaution d’un archéologue. C’est une mine mais une histoire en lambeaux qui menace de redevenir poussière. Il y a toute une corresponcance sur des feuilles pas plus épaisses que du parder à cigarette. On trouve aussi des comptes-rendus de réunions, des ébauches de parcours, des brouillons. de textes à envoyer à l’imprimeur, des coupures de journaux, quelques factures en anciens francs.

LA MARCHE DE L’HISTOIRE

Parmi cette masse de documents, aucun ne date exactement l’acte de naissance de l’épreuve. Par recoupements, on peut seulement estimer que l’idée a pour la première fois été abordée un soir de mai 1951 lors d’un conseil d’administration du CT Lyon. La réunion se déroule au rez-de-chaussée de son local du 27 rue Puits-Gaillot, au pied de la colline de la Croix-Rousse, à quelques mètres de la mairie de Lyon dirigée par Edouard Herriot. En sous-sol, le club a aménagé un bar et une

Lire La Marche de l’Histoire dans Les Lumières de la SaintéLyon

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