Arc’teryx Alpine Academy avec Martin Kern

Trails Endurance était sur l’ Arc’teryx Alpine Academy à Chamonix. On a vécu une bambée de deux jours sur les sentiers de l’UTMB. On vous raconte cette expérience.

Une fois de plus, nous voilà de retour à Chamonix, qui est un petit peu le Finistère du sport dehors : « Là où l’outdoor commence (apparemment) ». Une fois de plus, cette affaire se résume en quelques lettres pour beaucoup de kilomètres autour et sur la montagne. MMB, UTMB…Cette fois-ci AAA.

AAA, le festival pour les amoureux de la montagne

Il est 17h, on n’est pas royal en timing, alors on file directement vers l’hôtel Le Faucigny pour un check-in express, rencontrer une partie de l’équipe Arc’teryx et rejoindre rapidement le village de l’Arc’teryx Alpine Academy dans le parc Coutet. Première bonne nouvelle, on va découvrir un nouveau lieu et on le devine déjà, un événement bien différent des rendez vous trail purs de Cham’.

En arrivant dans le parc, Anne, notre Raïs à nous médias, vient à notre rencontre pour nous déposer au briefing de notre activité : Trail Running sur 2 jours autour du Mont Blanc. Avec Joe de Runner’s world, Trails Endurance est l’un des deux seuls médias qui participent à la « clinic » comme on dit in english. On est déjà ravi d’être là et on a hâte de rencontrer nos guides et acolytes de bambée pendant le brief’ de veille de match sur le Village de l’Arc’teryx Alpine Academy.

📸 © ARC’TERYX / PERLY74

Le Briefing de Stian

Il est 18h, Stian l’un de nos guides lance le briefing. On avait tous en tête un parcours, mais comme le dit le proverbe, le temps change vite en montagne. C’est globalement ce que notre ami norvégien nous expliquera, ainsi que le plan B qu’il nous propose de dérouler. Adaptation pour éviter l’orage donc, nous partirons le lendemain au matin pour Courmayeur et profiter au maximum d’une première journée idyllique avant que les choses ne se gâtent le samedi. Le rendez vous est fixé à 7h45.

Athlete Talk à la Maison des artistes

Le brief du guide terminé, on s’engouffre dans la maison des artistes et tombe sur une conférence avec cdeux athlètes féminines Arc’teryx et trois designers produit. L’objet de la conférence est le rapport qu’ont ces sportives avec la marque et le rôle prépondérant qu’ils jouent dans la conception produit. L’une d’entre elles parle de plusieurs feedbacks par mois par produit. Kat Drew, l’ultra traileuse canadienne qui fait partie de l’équipe de conception explique elle la réflexion qui a accompagné la création de la Sylan, première chaussure trail performante de la marque. Des milliers d’heures en laboratoire d’essais, autant sur les sentiers, la Sylan est aux pieds de tous, et ce n’est pas juste pour faire joli. C’est un modèle doté d’un rocker favorisant la propulsion, une nouveauté pour la marque, qui devrait changer la donne pour les athlètes aux avants postes des grands rendez-vous trail running. D’ailleurs on a hâte de les chausser sur notre petite aventure dès le lendemain.

J 1 / Courmayeur – Refuge Bertone – Refuge Bonatti – Val Ferret

Il est 7h45, on retrouve notre petite troupe, la communauté du sentier, cafés et pains aux chocolats dans les mains. Au delà des deux médias présents, l’équipe est composée de guides, de participants bien sûr mais aussi de deux athlètes Arc’teryx incontournables : Kat Drew et Martin Kern que l’on ne présente plus. Martin ne ressemble pas vraiment à un trailer. Montagne déconnexion et D+ bien sûr, mais l’on sent plus l’âme d’un « outdourrien », un féru de montagne et de grands espaces qui s’est trouvé un talent sur les sentiers. 5e de la Diag’, 12e de l’UTMB, Vainqueur sur le 90Km du MMB, 2ème du 115 du MIUT cette année… L’animal de 36 ans n’est plus un petit et comme il le dit lui-même, il lui reste quelques années pour performer sur les courses qui lui tiennent à coeur.

8h, le café est avalé, on embarque dans le van direction le tunnel du Mont Blanc pour droper nos paquetages à Entrèves. Grand soleil et chaleur, Il est 9h30, c’est parti pour une journée dehors qui s’annonce grandiose. Au programme, montée jusqu’au refuge de Bonnati, puis course panoramique sur les balcons du val Ferret avant de redescendre le long de la rivière.

On atteint rapidement le sentier de la montée vers le refuge Bertone. Peu à peu notre petit troupeau parti sagement sur l’asphalte devient silencieux et se transforme en peloton fil indienne dans le single ascendant. Stian, skieur freeride pro Arc’teryx et guide pour les deux jours, impose un tempo sympa avec Kat, talonnés par des cliniciens motivés pour sentir les puls dans le cou. Martin lui ferme la marche. Il nous conte la montée version UTMB. « Même si c’est pas mal de marche, elle est dure cette montée. Tes muscles tétanisent assez vite après la grande descente sur Courmayeur. Une fois au refuge Bertone, ça enchaîne sur une longue section de relance jusqu’au refuge Bonatti. Là il faut être solide et être en gestion pour gérer ce changement de rythme en pleine nuit après plus de 100 km. Mais bon, l’UTMB ça part à 20 kmh donc la gestion elle est relative avec l’ampleur de l’événement. Pour ma part, je suis arrivé dans cette montée un peu entamé de la nuit mais j’avais encore de la fraîcheur. Dans la relance après Bertone j’avais l’impression d’être un peu bloqué, mais c’est aussi l’effet des premiers qui relancent très fort et s’éloignent devant. »

Retour à la réalité et au commun des mortels. On atteint et passe le refuge Bertone, on marque un petit break pour se regrouper, prendre des photos des gros cailloux en face.

📸 © ARC’TERYX / LELA__LABS

S’en suit une course sur le chemin en balcon qui surplombe et remonte la vallée Ferret. Pas un nuage, les montagnes découpent le ciel, on court sourire aux lèvres jusqu’au refuge Bonatti. On imagine très bien le rythme effréné de la tête de course sur cette section très roulante. Une fois là-bas, Sodas et refuel des flasques, le temps est toujours magnifique et les jambes un peu plus dures qu’au départ. Un petit break contemplatif face au Val Ferret et un sentiment qui surgit : nous vivons une belle journée.

Quand aux Sylan aux pieds, on est sans surprise conquis. Déjà bien alerté avec l’ Award Big Test Shoes en catégorie Ultra / All Tracks, on valide cette première journée d’essai. Précise, dynamique, une belle adhérence et un bon maintien du pied, la Sylan est polyvalente, taillée pour allez vite sur les ultras.

J 2 / Courmayeur – Col Checrouit – Courmayeur

Après une bonne nuit, nous voilà reparti mais comme prévu, le temps est en train de tourner. Stian avait vu juste, nous avons jusqu’à midi pour savourer puis ce sera une toute autre expérience. Cette fois-ci, nous partons à rebrousse poil du parcours UTMB, en direction du col Checrouit. C’est plutôt très raide, roulant mais tout de même bien doté en racines par moment. Pas de doute, de nuit en descente et après plus de 80 km, la descente sur Courmayeur doit laisser des traces. « C’est en général là où les premiers écarts se font entre les premiers. C’est super intéressant de la faire à l’entraînement parce que le jour de la course on ne se rend pas trop compte de nuit mais c’est très raide et c’est assez long. Il y a quasiment mille mètres. On est encore un peu frais donc on a tendance à un peu lacher les chevaux, c’est bien de la connaître. » nous glisse Martin.

Si le rythme de la veille était raisonnable, la montée au col Checrouit est soutenue, de quoi tester les Sylan avec les guiboles dures ! Tout va bien (côté matos), la chaussure fait le taf’. On accroche bien et apprécie le dynamisme sur l’alternance marche course. Au col, l’atmosphère est en train de tourner, les petits drapeaux au dessus des cabanes claquent à l’horizontale avec le vent. Une petit veste, un coup à boire et c’est reparti pour la descente à bonne allure sur Courmayeur. On quitte le parcours de l’UTMB pour une première partie de descente joueuse. Les lacets s’enchaînent bien. RAS pour la Sylan, on se prend pour un cabris, on a l’impression d’avoir toujours couru avec.

Comme aurait pu le dire notre guide norvégien, le temps a vite changé en montagne. Les derniers kilomètres dans la descente sur Courmayeur sous la pluie battante sont plus frais et on est content de ne pas être en haut par ce temps. Retour à Chamonix plus tôt que prévu, mais pas de regrets, les intempéries s’intensifieront et dureront jusqu’en dans la nuit. L’ensemble des clinics seront de retour en début de journée sur le village de l’ AAA.

Plus qu’un stage ou une course, l’ Arc’teryx Alpine Academy c’est pour nous un festival montagne. Nous avons eu Martin Kern, en cascade de glace les académiens ont découvert l’activité avec Will Gadd véritable légende vivante du sport. Au total, l’ AAA c’est près de 150 guides de montagne déployés pour une expérience montagne hors norme. Clinics montagne immersives, projections de films, Athlete Talks, village chaleureux et interactif, concerts en fin de journée… Bref, un festival qui ressemble à la marque, résolument tournée vers l’humain et le partage d’expérience pour l’accès de tous à l’outdoor.

En six mots ? On vous conseille l’expérience pour 2025.