3 questions à Martin Kern

On a partagé un bout de sentier avec Martin Kern pendant l’Arc’teryx Alpine Academy à Chamonix. On en a profité pour prendre un peu des news de ce trailer à l’ADN résolument montagne. 3 questions à Martin Kern 👇🏻

Alors je viens d’une formation Ingénieur. J’ai bossé en tant qu’ingénieur pendant quasiment dix ans et aujourd’hui je suis athlète Arc’teryx depuis 6 ans. J’ai été le seul français sur le trail pendant un bon moment, maintenant on est deux avec Elise. J’ai été approché pour aider au développement de la marque en France, mais en tant qu’athlète. J’aide à la conception, au développement des chaussures et vêtements trail. Comme tous les athlètes Arc’teryx j’ai une approche du trail par la montagne au sens large. On va dire que je suis multi-activités, multi-compétences. J’ai fais beaucoup de montagne. J’aimerais en faire un peu plus mais bon je fais déjà pas mal de montagne, du vélo, la plupart du temps du vélo voyage, je fais également du parapente, énormément de ski tout l’hiver. Je pense qu’il y a cet aspect athlète muti activité et puis aussi des valeurs communes. Je me sens vraiment aligné avec celles de la marque, notamment sur l’exigence de la qualité et de la durabilité. Le lien avec l’écologie est effectivement incontournable. On est les premiers confrontés à ces changements, on essaie de minimiser notre impact par nos pratiques et on essaie surtout d’éduquer nos communautés pour en faire de même.

C’est quoi les plus grands moments de ta carrière de trailer ?

J’ai posé mon nom sur plusieurs grandes courses, celles que j’aime me rappeler c’est le 90 du Mont Blanc en 2021 que j’avais gagné, ou encore la Picapica l’année dernière en 2023. Ce sont des courses qui sont plutôt chantiers on va dire, sur des formats à 100 km à peu près après. Ensuite j’ai aussi couru des grandes classiques, comme l’UTMB ou la Diagonale des Fous sur laquelle je retourne cette année où j’avais fait 5ème. J’ai aussi connu l’Équipe de France avec les mondiaux en Thailande. J’ai beaucoup aimé le fait d’appartenir à un groupe comme ça et de représenter son pays, c’était quelque chose d’ hors normes. J’ai aussi quelques records. La Bob Graham en Angleterre, le GR5 avec Gregoire Curmmer et Baptiste Robin entre Chamonix et Briançon, et j’ai fais beaucoup de Grandes Classiques en Nouvelle-Zélande et Australie et aux US. C’est là où j’avais fait mes premières armes avec des courses comme la Northburn, la Stampede, la GSER, le Hilary Trail… Il y en a plusieurs des courses où j’ai des bons souvenirs mais c’est surtout les projets en montagne qui m’animent. Je n’en fais pas tant mais le peu que je fais, que j’ai la chance de faire, ils me transcendent sur le reste de l’année, cela m’aide à continuer de porter des dossards.

C’est quoi le présent et futur de Martin Kern ?

Je pense que je vais mettre de moins en moins de dossards. Mais bon je vais quand même en garder trois-quatre par an. Un dossard c’est toujours intéressant pour donner le meilleur de moi-même, mais ce n’est pas forcément gagner pour gagner qui me transcende. Je prépare la Kima que j’ai en ligne de mire sur la fin aout, et puis la Diagonale des Fous. Donc beaucoup de montagne en perspective, et un peu moins d’entraînement très spécifique. Du temps en montagne à manger du dénivelé et principalement en famille. Charger ma petite Faustine (sa fille) et allier les sorties en montagne en famille et les entraînements et les bambées en vélo. J’ai la chance aujourd’hui de vivre à fond de ma passion du coup j’ai l’emploi du temps qui va bien pour me focaliser sur ces échéances. L’année prochaine je pense refaire une saison de ski alpinisme, j’espère plus de bambées montagnes et des aventures à ski, des traversées par exemple. J’aimerais vraiment faire au moins un projet à ski l’hiver prochain. Sur les sentiers, plutôt rester dans l’environnement de montagne, j’aimerais pourquoi pas faire une Échappée Belle ou aller m’aligner sur des sky running un peu longues, pourquoi pas tenter la sélection au championnat du monde à camp francqui est un parcours plutôt très très montagne, et enfin essayer de faire un maximum d’alpinisme, pourquoi pas tenter aussi un ultra vélo. Ce sont les deux trois trucs qui m’animent et essayer de faire plus de projets à plusieurs c’est vrai que la course c’est bien tout seul mais c’est mieux à plusieurs.

novembre, 2024

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