UTMB 2023 – Interview croisée Penhoat / Airiau

Derrière les ultras-favoris des courses de l’UTMB 2023, se “cachent de nombreux outsiders… En voici deux, réunis sou la bannière du Team Scott Running : Louise Serban Penhoat, et Gautier Airiau….

Double vice-championne de France de Trail Court 2022 et 2023, Louise Serban-Penhoat, 25 ans, va découvrir l’évènement UTMB via l’OCC. Adepte des formats courts, la Lyonnaise « exilée » à Annecy veut continuer sa progression, auréolée d’un titre mondial par équipes, et d’une 10^e place en individuel à Innsbruck.

Le team Scott sera également représenté à Chamonix par l’expérimenté Gautier Airiau. L’instituteur de la vallée d’Abondance est, lui, un adepte d’ultra. 6^e de la TDS 2021, il revient cette année sur l’UTMB, après un abandon concédé l’an dernier, avec un bel esprit de revanche….

Recueilli par Luc Beurnaux – Photos Alanis Duc/Team Scott

• L’UTMB fête ses 20 ans cette année – Quelle image vous vient de suite à chacun quand on évoque l’UTMB ?

Louise – L’UTMB est l’un des plus grands évènements de trail et je pense que la première image qui me vient est celle d’une grande fête où toute cette belle communauté du trail ce réunit chaque année. Beaucoup d’émotions, de partage et de performances pendant une semaine.

Gautier – La foule au départ du triangle de l’amitié et cette musique qui reste dans la tête !

• Qu’est-ce que vous appréhendez le plus avant cette édition 2023 ?

Louise – Je n’ai encore jamais parcouru de distance aussi longue donc j’appréhende beaucoup la gestion et le temps d’effort que cette course représente.

Gautier – La distance, forcément !

• Comment avez-vous préparé l’échéance, et sur quels aspects spécifiques avez-vous tablé en vue de cet objectif ?

Louise – La préparation s’est concentrée sur des heures en montagnes et des entrainements plus longs que l’année dernière notamment avec des week-ends de volume comme celui avec le stage du Team SCOTT à Praz sur Arly. La préparation avait déjà été bien enclenchée grâce aux mondiaux en juin qui avaient un format se rapprochant de l’OCC.

Gautier – Cette année, j’ai eu la chance d’avoir un peu plus de temps pour faire du volume. En ultra, c’est un facteur primordial de pouvoir capitaliser des longues sorties.

• Comment jugez-vous votre saison jusque-là ?

Louise – Je me sens déjà très comblée par cette saison qui est au-delà de mes espérances en termes de résultats mais aussi d’émotions. Les mondiaux ont grandement participé à cette satisfaction grâce au titre de championnes du monde par équipe mais aussi à toutes les performances réalisées par l’équipe de France au cours de ce championnat.

Gautier – Mon début de saison a été bon jusqu’au 90 du Mont Blanc où je me suis présenté sortant juste de maladie. Ça a été un calvaire !

• Quel serait le résultat ou la sensation qui vous ferait dire « j’ai réussi ma course « ?

Louise – La sensation d’avoir tout donné, d’être allée au bout de l’effort en donnant le meilleur de moi-même.

Gautier –  Le résultat dépendra essentiellement des autres. J’aurais réussi ma course si je franchis la ligne en le disant que j’ai tout donné.

• Gautier, tu as déjà l’expérience de l’évènement avec une 6^e place sur la TDS, qui est réputé plus dure que l’UTMB – est-ce que ça te rassure, du coup ?

C’est toujours rassurant d’avoir de bonnes expériences de course mais l’UTMB est une course très différente. Les portions de course à pied sont plus longues, le niveau est plus important. Ce serait très chouette de pouvoir valider une belle performance sur un ultra relevé de 100 miles.

• Quel conseil donnerais-tu à Louise pour qu’elle profite au max de son expérience sur la CCC ?

Louise a énormément progressé depuis deux ans.  Elle est maintenant à l’aise avec les distances de 50k et sait courir intelligemment lorsque le niveau est relevé.   L’OCC a été pour moi la première expérience UTMB (6eme en 2017). A cette époque j’avais complètement halluciné de l’effervescence autour des chemins. Je lui souhaite de profiter à fond de ces moments rares pour une athlète qui viennent concrétiser un entraînement intense.

Louise – Et plein de courage pour notre Gautier (déjà grand champion de ping-pong) !