Ah, mai ! Mois de la fête et du D+ : Travail, Victoire ou montée sèche du Christ, il n’y a que du trail en mai. Et son marathon Zegama-Aizkorri. Vous avez dit Zegama ? Du pays basque à l’Oregon il n’y a qu’un pas, puisque Nike poursuit – ou plutôt entame pour de vrai – son développement de chaussures trail dignes de ce nom. Parmi ses gammes, la Zegama Trail 2 vient corriger l’ex ZoomX Zegama à commencer par ses couleurs. Avantage ou inconvénient, jamais nous n’avions pu tester la Zegama ZoomX Zegama. C’est donc muni d’un capital causticité optimal que nous avons testé cette nouveauté prometteuse.
Chaussant et maintien
Avertissement immédiat : la Zegama Trail 2 chausse un peu court, pensez y ! Moyennant quoi nos pieds fins ont été bien tenus, en latéral comme en frontal, et l’on ne vous parle pas du talon. Or donc, ce talon ? Tout aussi correct, malgré un renflement arrière dont l’étrangeté peut surprendre. Pour une fois qu’une guêtre n’est pas tricotée, cette dernière est soyeuse mais ne vous attendez pas à un relevé d’étanchéité. C’est sympa, les plus gros cailloux s’y épuisent, mais voilà tout. Pavlovien ou stupide, notre scepticisme ne changera jamais lorsque nous découvrons une languette épaisse et au toucher synthétique (satiné donc glissant), ou des mousses copieuses autour des malléoles : « tu vas voir que ça ne va rien tenir du tout ». Erreur. Les inserts de mousse sont structurés, fermes et très ponctuels, et la languette-chaussette est pour une fois VRAIMENT cousue d’une traite avec le reste de l’enveloppe interner. Au final et malgré une empeigne très allégée, cette Nike offre un maintien parfaitement correct à condition de ne pas trop jouer les chamois. Esprit ultra-plutôt roulant, tu es là, aucun mouvement parasite sur les tronçons moyennement techniques – plats et pentes.
Accroche et adhérence
En laissant sa place à une jeune startup du grip, Nike fait le meilleur choix possible. Oui, vous ne devinerez jamais qui s’occupe du crampon de la Zegama : Italie, méga, vibro…You got it, banco pour Vibram et son Megagrip qui truste le monde impitoyable de la sole (la semelle, pas la meunière). Dessin mordant du Traction Lug, chimie de la gomme et géométrie/épaisseur des dents de 4mm, l’adhérence est extra et l’accroche jolie ; bien que nous eussions préféré les mêmes crampons mais plus fins. Le bourrage menace assez vite du fait des micros-ergots de ces Lugs spéciaux, et nous attendons toujours un texte de loi prouvant que les dits ergots servent réellement à quelque chose.
Finitions et détails
Le pare-pierre est plus que minimaliste et vient surtout colorer la toe-box, néanmoins la largeur de la semelle (coté externe, petit orteil) compense quelque peu ce manque de protection face aux aspérités du terrain. En parlant de semelle : nous redoutions son retrait très marqué au niveau du talon, notamment tout coincement intempestif entre les pierres, lors des descentes.
Commander sa Nike Zegama 2 🏃🏻♀️
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Contrairement à ce qui peut se produire avec une Hoka, il n’en est rien. Pas sûr d’adorer le lettrage imprimé sur la mousse, mais si ça fait proto ou c’est tendance, on prend : « designed and tested for relentless forward progress » – heureusement que Nike ne nous dit pas « chaussure ratée par 67 feignasses d’ingénieurs ». Quant aux coloris, l’ambiance est au pastel et quelques pois (discrets) ; nous remiserons nos envies d’arc-en-ciel mais notons le pas de géant fait par la marque, en regard du caca d’oie-gris-taupe précédent. Continuez, on est avec vous.
Amorti et confort
Chapeau bas pour l’une des mousses les plus maousses du marché. Irions-nous même jusqu’à lui trouver un rebond cool-américain ? Nous irions. Un peu comme Zegama is Zegama ou ce qui se passe à Vegas reste à Vegas, Nike sera toujours Nike. Immédiat, souple, sorte de coolitude addictive tendance lifestyle (ambiance Air Max, Lycée Descartes, première STT n°3), la mousse ZoomX fait le job et restitue un vrai feeling de foulée running. Yeah. On apprécie l’homogénéité générale de la chaussure, son identité accueillante mais pas pataude pour un sou.
Dynamisme et nervosité
Non, ne parlons pas de nervosité mais d’une très séduisante « résilience » : pas assez résiliente pour vous faire accepter que Cécile B. n’aimait pas vos cheveux en 1986, mais suffisamment pour encaisser brillamment la (très) longue distance en conservant son confort, et une soft-relance supérieure à la moyenne de ses rivales ultra. Bravo Athéna Niké, (et tu as frôlé le nom de slip). Cette Zegama Trail 2 joue dans la catégorie des rouleuses de montagnes et nous lui attribuons un 10/10 à l’école des fans du stack (37mm au talon), pour une belle polyvalence d’usages et formats.
Précision et jeu
Avec 318 g la pompe en 44 fillette, Nike nous fait une belle blague : n’utilisez pas cette Zegama pour courir Zegama. Fans de design ou d’art contemporain, voyez-y un acte anarcho-disruptif visant à renverser les codes du naming-produit. Vils béotiens, contentez-vous de penser « mais c’est n’importe quoi ce nom contraire ! ». Autrement dit, la Nike Zegama 2 vise tout sauf le marathon de montagne à chèvre. Il ne suffit pas d’amortir-accrocher pour braver l’accidenté. En termes de précision, confort, tenue et ressenti, la shoe s’apparenterait plutôt à une New Balance Hierro V8 (la dernière). On aime sa rigidité suffisante pour contenir un joli rebond, et ne pas déformer le pain de mousse sur l’obstacle grâce à l’insert d’une autre mousse (SR02) ; plus mou et le tout jurerait. L’appui est plutôt sûr, le placé de pied gentiment précis mais ne souffre pas le nid de poule.
FICHE TECHNIQUE
Drop : 4mm
Stack : 35mm (moyen)
Poids : 292g (42)
novembre, 2024
type d'évènement:
Tous
Emplacement de l'événement:
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