Le Marathon des Sables, c’est l’une des courses mythiques du calendrier, de celles qui peuvent transformer une vie d’athlète et d’Homme. Traverser le Sahara durant 6 jours, sur 250km, en totale autonomie, n’est pas une sinécure…
Souvent, les courses les plus folles naissent dans l’imaginaire d’individus qui osent défier l’inconcevable, et repousser toujours plus loin les limites. Patrick Bauer, tour à tour reporter-photographe, organisateur de festivals musicaux, ou délégué culturel des encyclopédies Bordas, est de ceux-là. Un baroudeur de l’extrême, qui, à 28 ans, parcourt à pied, en solitaire, et en autonomie totale, 350 km dans le Sahara. Sa traversée durera 12 jours. Ce sera le point de départ d’une des courses les plus mythiques de la planète ultra, le Marathon des Sables. Patrick Bauer se dit que s’il a réussi cet exploit, d’autres que lui, plus en condition et avides des grands espaces, seront capables de le faire.
23 pionniers sur la première édition
Deux ans après son périple, le premier Marathon des Sables sort de « terre ». 23 pionniers osent l‘aventure d’une course de 250km, divisée en 6 étapes (de 30 à 90km par étape), en totale autonomie alimentaire. Les premiers vainqueurs – français – se nomment Michel GALLIEZ (FRA) et Christiane PLUMERE (FRA).
Plus de 30 ans après, c’est la ruée vers l’or du Sahara et le Sud du Maroc. Malgré la chaleur, le poids du sac-à-dos, le relief parfois tourmenté qui compliquent la progression, et causent courbatures, crampes, ampoules, et blessures, c’est chaque année un gros millier de concurrents qui déferle vers le désert.
Les étapes dévoilées l’avant-veille du départ
Le parcours propose cinq étapes sur 6 jours, dont une étape solidaire à la fin de la semaine qui « compte pour du beurre », et une étape longue, souvent cruciale, longue de 70 à 90 km. En général les étapes ressemblent à ça :
- Étape 1 : 28 à 35 km
- Étape 2 : 28 à 39 km
- Étape 3 : 28 à 39 km
- Étape 4 : 75 à 85 km (l’étape 4 a lieu sur 2 journées)
- Étape 5 : 42,195 km
Mais à chaque édition, les étapes sont dévoilées dans le road book distribué à l’avant-veille du départ…
Chaleur, tempête de sable et autonomie complète
Les moins rapides parcourent ces 250 km à environ 3 km/h de moyenne (83 heures), et les plus rapides à 14 km/h (18 heures). Brûlures du soleil, déshydratation et coups de chaud sont monnaie courante au sein du peloton. Si le vent se lève, le balisage et le repérage dans les étendues vierges du parcours peuvent vite tourner au cauchemar. Un terrain d’expression qui est en outre plus accidenté qu’il n’y paraît. C’est plat le désert ? Pas vraiment ! Des djebels, ces montagnes rocheuses et sablonneuses, jalonnent le parcours. Certains passages sont même équipés de cordes fixes tellement la pente est raide.
Si les concurrents se voient fournir une tente à chaque arrivée d’étape au sein d’un bivouac chaleureux, ils ne peuvent compter que sur eux-mêmes pour gérer leur alimentation sur les 6 jours de course. Une dimension logistique et stratégique qui donne un parfum d’aventure à cette compétition. Pendant sept jours, aucun aliment n’est fourni aux concurrents. Chacun doit justifier d’un nombre de calories minimum par jour de course, réparties selon leur bon vouloir.
Les coureurs Marocains imbattables
Dans ces conditions de course inhabituelles pour laplupart des concurrents issus du monde « occidental », les Européens ont fait illusion lors des premières éditions, avant que les coureurs locaux ne forcent leur nature et viennent s’y exprimer, un dossard sur le sac à dos. Et depuis, à de rares exceptions près, les coureurs africains dominent les débats. Là où tout le monde piétine, recule d’un pas à chaque foulée qui s’enfonce dans la dune, eux virevoltent sur un sable qu’ils foulent depuis leur plus tendre enfance. Des capacités innées qui leur font truster les podiums. Parmi eux, le légendaire Lahcen Ahansal, et ses 10 victoires, ou son frère Lahcen, 4 victoires. Ces dernières années, Rachid El Morabity a repris leur flambeau, s’imposant sur 9 éditions de cette classique si spécifique.
Face aux spécialistes, les trailers sont venus tenter leur chance au fil des éditions, mais impossible de détrôner les Marocains de leurs piédestal : Mathieu Blanchard a terminé 3e en 2023, Mérile Robert 3e en 2018 , Erik Clavery 5e en 2016. Chez les filles, c’est beaucoup plus ouvert, avec des victoires des grandes coureurses européennes spécialistes de la route ou du trail, à l’image de Magdalena Boulet (USA), Regna Debats (HOL), Nataly Sedykh (RUS), Elisabeth Barnes (SUE), Nikki Kimball, mais aussi de nombreuses Frnaçies victorieuses de l’épreuve comme Laurence Klein (Triple vainqueur), Laurence FRICOTTEAUX, Géraldine COURDESSE , Magali JUVENAL , ou Maryline Nakache, lors de l’édition 2023.
Un matériel spécifique
Dans le sac du marathonien, on retrouve tout une panoplie spécifique à l’évolution en autonomie dans le désert, et souvent rendu obligatoire par l’organisation :
– La balise SPOT® GEN3 : Messager GPS personnel de sécurité. Il permet à l’organisation de suivre la position GPS de chaque concurrent en temps réel, et aux concurrents de déclencher un signal en cas de problème.
– Le couteau : Doté d’une lame en métal, il est évidemment utile au bivouac mais peut aussi rendre quelques services sur la course.
– La boussole : Plus que l’intuition ou le fléchage, la boussole est la meilleure amie du marathonien pour se repérer dans le désert sans perdre le Nord.
– Le sifflet : Ralenti par un ennui de santé ou égaré du parcours initial, il permet d’alerter les autres concurrents ou l’organisation.
– Le briquet : Un allié important après une journée à courir, quand il s’agit de faire un feu pour préparer le repas.
– L’aspi venin : Même si le risque d’une mauvaise rencontre avec un serpent est réduit, l’aspi-venin est obligatoire et peut permettre d’intervenir rapidement.
– Un antiseptique : Au fil des jours, des blessures en tout genre peuvent se révéler. Et parfois pendant la course. L’antiseptique peut être important en attendant de relier le prochain CP ou l’arrivée.
– Le duvet : À porter pendant sept jours, il ne faut pas qu’il excède 500g dans l’idéal et supporte une température entre 5°C et 10°C. Car dans le désert, les nuits sont fraîches.
– La couverture de survie : En cas de gros problème, la couverture de survie permet de se protéger à la fois du froid, mais aussi du soleil. Son poids n’excède pas 60g.
– Le miroir : Perdu, le marathonien des sables veut signaler sa présence. Jouer avec le soleil et le miroir peut-être une alternative avant de déclencher sa balise.
– Les pastilles de sel : Pas forcément agréable au goût, mais indispensables pour éviter la déshydratation. On les avale avec de l’eau, on ne les suce pas.
– Les bâtons lumineux : Un repère idéal lors de l’étape longue.
– La frontale : Lorsque la nuit arrive ou pour errer sur le bivouac, la frontale
– Et sa nourriture pour 6 jours de course et de bivouac.
Comment préparer la course ?
Découvrez ici tous les conseils et astuces de Cécile Bertin, auteur du Petit Guide du Marathon des Sables
Photos Cimbaly/MDS
novembre, 2024
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