Coup de fil à… Blandine L’Hirondel

Blandine l'Hirondel

Dimanche dernier, à Carhaix, Blandine L’Hirondel a terminé 3e des championnats de France de cross long (8 910 mètres). La championne d’Europe et du monde de trail faisait sa toute première saison de cross ! Nous lui avons donc passé un coup de fil pour revenir sur sa course et sur sa saison hivernale de manière générale, avant les Championnats de France de trail de ce week-end.

Recueilli par Killian Tanguy – Photos Manuela Feuillet/Evadict

Blandine, peux-tu revenir sur ta course à Carhaix ?

« J’allais là-bas sans aucune ambition de classement, mais avec l’envie de bien faire. On avait préparé la course avec mon coach Philippe Propage, mais ce n’était pas un objectif en soi. Le parcours était super même si on l’a tous défini comme difficile, mais j’ai pu m’exprimer. J’ai fait ma course dans ma bulle, sans vraiment me soucier de celles qui étaient devant ou derrière moi. Je n’ai pas trop l’habitude des efforts aussi intenses et aussi lactiques, et pendant la course, je n’arrivais pas trop à savoir à quelle place j’étais. Et en fait, quand j’ai franchi la ligne en 3e position, je n’avais pas vraiment réalisé ce que je venais de faire. C’est une grosse satisfaction, mais je ne m’y attendais absolument pas. »

Que retiens-tu de ta première saison de cross ? 

« Je ne suis pas une grande ancienne de l’athlétisme. Je découvre tout ça depuis peu, mais depuis à peu près deux ans je regarde vraiment les championnats de France et les championnats d’Europe derrière mon écran et je trouve que c’est un niveau de dingue. Je n’aurais jamais imaginé que ce serait moi derrière cet écran un jour. Donc c’est vrai que j’ai ressenti un petit peu de pression parce que je m’aventurais dans une discipline que je ne connaissais pas. Mais finalement, je me suis un peu laissée transporter par cette ambiance qui est assez exceptionnelle. Le cross rassemble énormément de personnes, de tous les âges et de tous les niveaux, et chacun à une spécialité de course à pied différente. C’est une superbe expérience et c’est à vivre. Les cross étaient aussi une façon, et j’en suis super fière, de pouvoir courir pour mon club que j’affectionne énormément (ndlr : L’Alençon running club). À part les France de Trail et les championnats du monde, on ne met pas souvent à l’honneur notre club. »

Comment as-tu vécu les départs de cross, qui sont quand même bien différents de ceux de trail ? 

« J’appréhendais énormément les départs en fait, parce qu’on m’avait dit “tu verras, la terre tremble, ça se donne des coups de coudes pour être placé, etc.”. Et c’est vrai qu’on n’a pas cette habitude en trail. On a du temps pour se replacer. Finalement, j’ai eu de la chance, car je devais être dans le sas élite, mais j’ai une copine qui avait un box avec son équipe, mais comme elle était toute seule, j’ai pu aller avec elle. Après, il y a le moment avant le coup de départ. Ça dure quelques secondes…mais on aurait l’impression que c’est une éternité. Silence radio, on pourrait entendre une mouche voler. C’est…impressionnant. C’est vrai qu’en trail, c’est musique à fond avec un compte à rebours et on y va en saluant le public et en rigolant. Ensuite, c’est parti en sprint et après ça a un peu temporisé. Sauf que moi je suis un peu mono-allure. Donc je suis partie vite et je suis restée dans mon allure, ce qui fait qu’il y a peut-être quelques minutes de la course où j’étais en tête. Ça en a surpris plus d’un qui se sont sans doute dit que j’étais peut-être partie trop vite. Mais c’était mon allure et je pense que je suis restée plutôt constante. Tout était géré et je ne pense pas être partie trop vite. »

Blandine l'Hirondel
Blandine sur la ligne d’arrivée à Carhaix

Qu’est-ce que cette saison de cross va t’apporter sur ta saison de trail ? 

« J’y vois des bénéfices physiques et mentaux. Au niveau physique, avec Philippe, on a coutume de surtout travailler la vitesse l’hiver. Donc faire les cross, c’était une façon d’avoir un petit objectif avec un dossard à épingler pour se motiver à aller en séance faire de la vitesse à plat. Maintenant que la saison de cross est terminée, on va plutôt commencer à faire du spécifique en rallongeant les sorties. Au niveau mental, comme je le disais, les départs sont vraiment anxiogènes. Donc ça fait travailler cet aspect de la gestion des émotions. Et puis le cross, ça te remet un peu à ta place aussi. En trail je suis quand même assez souvent favorite, mais là, il y avait un niveau de dingue et je me bagarrais avec les autres. C’est l’école de l’humilité. Je me suis poussée dans mes retranchements et des efforts comme ça vont me permettre de passer au-dessus de la douleur sur trail. » 

Penses-tu que l’on verra de plus en plus d’ultra-traileurs se mettre au cross dans les années à venir ?

« Je ne sais pas…En mon sens, l’hiver, en saison de préparation, il ne faut pas faire des sorties longues en montagne, parce que si on fait ça toute l’année, ça nous use. Il faut vraiment faire ça dans des blocs spécifiques. Certains habitent en montagne, aux pieds des pistes, et qui vont privilégier le ski. Moi, je ne suis pas une montagnarde donc je trouve que c’est un bon compromis pour travailler la vitesse sans faire trop de kilomètres. On verra ce que ça va donner pour le reste de la saison. On en reparlera fin 2023 pour savoir si j’ai bien réussi ma saison de trail (rire). »

Justement, quels sont tes objectifs cette saison ? 

« Il y a les championnats de France de trail court ce week-end au Trail de la Cité de Pierres, puis les championnats du monde en juillet à Innsbruck. Ensuite, on verra. »

juin, 2024

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