Pour la première fois dans la longue histoire de la SaintéLyon, un coureur étranger s’est imposé sur la Doyenne. L’Espagnol Andreu Simon Aymerich, du Team Asics, l’a ainsi emporté en 5h47 :35, devant le tenant du titre Thomas Cardin (5h52 :40) et Baptiste Chassagne (6h03).
Cette 68e édition, partie avec un quart d’heure de retard sur l’horaire prévu depuis St Etienne (le temps de déplacer un véhicule qui obstruait le parcours), a été lancée sur des bases rapides par « l’enfant du pays », Baptiste Chassagne, 4e en 2019, qui avait clairement affiché ses ambitions d’essayer de décrocher la victoire, ou a minima le podium.
Prenant ses responsabilités, Baptiste imprimait le rythme, « jouait » avec ses adversaires, et entraînait dans sa “danse” quatre adversaires nommés Théo Détienne, Thomas Cardin, Andreu Simon Aymerich et Kevin Vermeulen. Les conditions se détérioraient au fil du temps. L’air était frais, le brouillard épais sur les points hauts du parcours, et une pluie battante s’invitait rapidement à la fête, rendant le parcours scabreux, comme en témoigne les cuissards des hommes de tête maculés de boue, et témoin de dérapages « incontrôlés » et de chutes, heureusement sans gravité. Chassagne maintenait son « lead » jusqu’à Sainte Catherine, bientôt rejoint par l’Espagnol Andreu Simon Aymerich.
Un coureur diabétique vainqueur de cette Saintélyon 2022
Pour la deuxième partie du parcours, ce dernier avait chaussé ses shoes carbone, ce qui trahissait ses ambitions de finir l’épreuve tambour battant. Très rapides au ravitaillement comme à son habitude, où il ne s’arrêtait quasiment pas, l’Espagnol prenait l’avantage sur Chassagne, pour accentuer son avance sur ses adversaires.
6e de la CCC cette année, 2e du Lavaredo Ultra Trail en 2021, et vainqueur du Val d’Aran by UTMB en 2022, l’Espagnol de 31 ans doit néanmoins vivre ses courses avec un épée de Damoclès sur la tête, à cause d’un diabète de Type 1 diagnostiqué à 18 ans.
Grâce à un patch sur le bras, l’Espagnol peut vérifier son taux de glycémie en course, et agir en conséquence, ce qui n’empêche pas, parfois, des hypoglycémies foudroyantes qui lui avait par exemple certainement coûté la victoire l’an dernier sur le Lavaredo, devant laisser filer la victoire dans les huit derniers kilomètres de course.
Aucune défaillance cette fois-ci entre Saint-Etienne et Lyon (78km et 2000m D+) pour Aymerich, qui s’impose devant Thomas Cardin le tenant du titre. « C’était une course très dure, où j’ai tout le temps dû pousser sans répit », dira le vainqueur. « C’était compliqué parce que je n’avais pas de référence sur Thomas, et la fin de course était très longue à se dessiner ».
Pour Thomas Cardin, aucun regret. « J’ai tout donné sur cette édition, vraiment. J’ai tout tenté entre le 50e et le 60e pour recoller, j’ai pris des risques, je suis tombé, je suis revenu à 1’30. Sur la fin j’étais « sec », j’ai serré les dents pour conserver cette 2e place » dira le Grenoblois, exténué à l’arrivée. Baptiste Chassagne aura tenu son pari, en terminant 3e en un peu plus de 6 heures de course. « Je suis fier de ce que j’ai fait, et de partager ce podium avec de tels athlètes ».
Le jeune homme aura privé Manu Meyssat, double vainqueur, d’un nouveau podium à Lyon. Mais la 4e place de Meyssat sonne aussi comme une petite victoire, après deux ans de blessures handicapantes. « J’ai eu du mal à m’alimenter, dès le début de la course. J’ai eu des crampes d’estomac, j’ai dû gérer ces passages à vide jusqu’au 50e kilomètre, où j’ai retrouvé un peu de peps. J’ai pu revenir à la 4e place dans les 4 derniers kilomètres, et c’est satisfaisant car je reviens quand même de loin. J’étais un peu broyé musculairement, j’ai vraiment mis le paquet à l’entraînement sur les dernières semaines, pour compenser ce que je n’avais pas fait en début de saison, et je pense que j’ai manqué un peu de fraîcheur ».
Sarah Vieuille, athlète tout terrain
Chez les filles, on a assisté à un cavalier seul de Sarah Vieuille. A l’aise sur tous les types de terrain et sur toutes les distances (elle a récemment terminé 4e du Grand Raid de la Réunion et a remporté l’Echappée Belle 2022 ou l’UTPMA, mais aussi le Tour des Fiz), l’ancienne nageuse n’a laissé aucune chance à ses adversaires et l’emporte en 6h54:09. “Je n’ai jamais fait un cross aussi long” rigolera Sarah à l’arrivée. “Je m’étais dit qu’il ne fallait pas trainer, sinon ça allait être compliqué” résumera la Bordelaise exilée dans les Vosges. “J’ai essayé de creuser le maximum d’écart pour être tranquille” dira celle qui conclut une année commencée tard, mais plutôt bien terminée ! elle devance la tenante du titre Sandrine Fléchet de trente minutes (7h25), alors que Isabelle Dragon complète le podium féminin 2022 (7h35).
Outre les 6000 athlètes de la Saintélyon, plus de 10 000 concurrents se sont succédés sur les sentiers et le bitume tout au long de la nuit :
Sur la LyonSaintéLyon (156km/4100m D+), Alexandre Boucheix remporte l’épreuve pour la 3e fois en 7h12:53 (seule la portion SaintéLyon est chronométrée). Il devance Nicolas Firmin (7h48) et Steeve Dobert. Laura Fleury s’impose chez les filles (10h55:06 pour le retour chronométré), devant Coraline Posso et Maud Mery de Montigny.
Sur la SaintExpress (44km/1000mD+), la Finlandaise Anna-Stiina ERKKILÄ s’est imposée devant Rachel PAIN et Caroline LAFAYE. Chez les hommes, Eric Rolland l’a emporté en 03h08:05 devant l’Allemand Benedikt HOFFMAN et Quentin DESHOULLES.
Sur la SaintéSprint (24km/500mD+), Quentin Meyleu l’emporte en 01h30:04, tout comme Marie Goncalves chez les filles en 01h46:01.
Sur la Saintétic (13km/190m D+), victoire de Marie Herveic en 59:45 et Corentin Fournier en 48:47.
Les résultats complets
Luc Beurnaux – Photos Brice Robert
octobre, 2024
type d'évènement:
Tous
Emplacement de l'événement:
Tous
Aucuns évènements