Bertrand Gille a dominé le hand-ball mondial durant sa carrière internationale. Elu meilleur hanballeur du monde en 2002, le double champion Olympique (2008 et 2012), du Monde (2001 & 2011) et d’Europe (2006 & 2010) a vécu une carrière époustouflante.
Originaire de la Drôme d’abord sociétaire du HBC Loriol, c’est au centre de formation Chambérien que le pivot se révèle être un joueur d’exception prêt pour le circuit professionnel. Du haut de son mètre quatre vint sept pour 100kg, le N°10 est une arme redoutable du club savoyard jusqu’en 2002, tout en multipliant les sélections et les titres avec l’équipe tricolore. Il tente alors l’aventure en Allemagne à Hambourg où il restera 10ans raflant au passage 4 supercoupes d’Allemagne, 2 coupes d’Allemagne et 1 Championnat d’Allemagne. En 2012 il décide de revenir à ses premiers amours et signe alors au Chambéry Savoie Handball, renouant avec les plaisirs savoyards. C’est ainsi qu’il apprécie ses 3 dernières années de joueur pro à Chambéry lui permettant de s’évader parfois dans « nos belles montagnes », avant de tirer sa référence en juin 2015. Aujourd’hui il reste attaché aux services du club en qualité de consultant sur la politique sportive. Sportif accompli il a choisi de continuer à courir « juste pour le plaisir », une discipline où « Gilou » ou « Bobo » s’éclate maintenant depuis 3 ans, avec l’envie féroce de s’essayer au trail et plus particulièrement à l’Interlac Trail le 15 mai prochain. Nous avons rencontré Bertrand Gille à son restaurant Chambérien « la poule aux pots » au sein duquel il est associé, pour une interview exclusive pour Trails Endurance Mag.
Pourquoi se lancer ce défi de courir l’Interlac ?
Pourquoi l’Interlac ? C’est une histoire de rencontres en fait. Un jour où je cherchais une paire de baskets à Sport 2000, Didier le vendeur me conseille une paire de Hoka. Plutôt réservé au départ sur ce choix moi qui ai toujours couru en Asics je décide de tester le modèle. A ma grande surprise, je trouve ces pompes extraordinaires quant à leur protection et leur amorti, surtout pour moi qui suis un gabarit lourd pour un coureur à pied avec mes 92kg à déplacer.
Par l’intermédiaire de Florence Masnada que je connaissais je prends alors contacte avec Christophe Aubonnet pour développer un partenariat pour l’équipe pro du club. Je pensais que ce serait des modèles idéals pour la préparation physique des joueurs, absorbant mieux les chocs qu’ils éprouvent déjà assez sur le parquet. Et de fil en aiguille, Christophe me propose de participer à l’Interlac le 15 mai et de devenir le parrain de l’épreuve. Je décide alors d’accepter et de relever ce défi complètement fou. Pour moi, réaliser 80km avec 3500m de dénivelé positif est un pari insensé mais qui me tient vraiment à cœur. Je n’ai rien à perdre et au pire qu’est ce que je risque ? D’abandonner ? Tant pis je recommencerai.
J’adore le massif des Bauges. C’est mon territoire de vie et de cœur. Je vis actuellement depuis 4 ans sur les contreforts du massif sur les hauteurs de St Alban Leysse avec ma femme et mes trois enfants. De plus ma belle famille est haut-savoyarde et vit à St Eustache, peu après le départ de la course donné à Duingt.
Une bonne occasion de leur rendre visite de façon un peu originale.
Bertrand Gille : « j’aime les défis »
Comment es-tu venu à la course à pied ?
Lors des séances de piste, j’adorais repousser mes limites même si au départ j’avoue que l’endurance s’avérait être davantage une corvée. A l’époque les footings de décrassage ne dépassaient jamais 30 à 40min et pourtant c’était déjà du long pour moi. Aujourd’hui je peux partir courir 3 heures sans problème.
Progressivement j’ai pris plaisir à enchaîner les kilomètres.
J’aime la course à pied pour sa dimension loisir, loin du chrono et de la performance où je suis à l’écoute de mes propres sensations.
J’ai passé 10 ans en Allemagne loin des paysages magnifiques de la Savoie. Au petit matin, mon premier plaisir c’est juste de contempler ces belles montagnes qui nous entourent et bien souvent d’aller voir ce qui se passe un peu plus haut.
A quoi ressemblent tes entraînements ?
Je m’entraîne exclusivement au feeling à raison de 3 à 4 fois par semaine. J’aime les défis. La première fois que je suis allé à la croix du Nivolet c’était juste incroyable. La seconde fois j’ai voulu faire l’ascension un peu plus vite puis la 3ème pour faire un chrono de référence. Et j’ai ainsi pris goût à faire du dénivelé. Je déteste le plat et j’aime quand ça grimpe et que je dois courir sur les pointes.
« J’ai hâte de vivre cette belle expérience »
Les conditions météos ne sont pas vraiment un frein pour les sports de salle. En France, on courait très rarement dehors les jours de pluie, préférant le travail en salle. En revanche les mentalités sont tout autre en Allemagne et comme disent les parents dans les cours d’école outre Rhin, il n’y a pas de mauvais temps il y a seulement de mauvais vêtements. J’ai donc eu de bonnes occasions de m’entraîner à l’extérieur et ce qu’elles que soient les conditions. Je n’appréhende donc pas trop les aléas météo du sport outdoor et de la course en pied.
Au début, je partais sans eau mais après une heure de course je me suis vite fais rappelé à l’ordre. Je transpire beaucoup et je me déshydrate rapidement, j’ai des besoins hydriques donc très importants et je dois veiller à boire très régulièrement. Aujourd’hui je me suis acheté une poche à eau et ne pars jamais sans lors de mes sorties longues. Dans l’optique de préparer sérieusement l’Interlac, j’envisage bien sûr de rallonger et de me faire quelques sorties plus longues toujours dans le Massif des Bauges et certainement de reconnaître quelques tronçons de la course. J’ai hâte de vivre cette belle expérience !
Nous suivrons Bertrand Gille pour Interlac 2016, à retrouver régulièrement sur cette page le suivi de sa préparation.
Par Alexandre Garin – ©Christophe Aubonnet
décembre, 2024
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