Victorieuse de la première édition des 80 km du Mont-Blanc l’année dernière, Caroline Chaverot a fait de ce rendez-vous le « grand objectif » de sa saison, reconnaissant ainsi « pour la premières fois » l’intégralité d’un parcours. En « pleine balade en forêt avec les enfants », Caroline Chaverot, qui va désormais suivre les plans d’entraînement de Pascal Balducci (elle s’entraînaît auparavant seule), évoque ses ambitions et ce parcours qui s’annonce corsé.
Caroline, comment s’est déroulée votre préparation depuis la Maxi-Race (le 1er juin, où elle s’était imposée) ?
« Moyen. J’ai vite voulu reprendre et j’ai repris un peu trop vite. J’ai accumulé pas mal de fatigue. Je me repose beaucoup. J’essaie de retrouver un bon état de forme, car j’en ai un peu trop fait. Il faisait très beau, je suis allée reconnaître le parcours, et j’ai eu du mal à m’arrêter.
Je suis quand même assez confiante. Là, je me repose bien. Je ne me fixe pas forcément d’objectifs de résultats, sinon d’essayer de faire une belle course. »
Vous avez reconnu le parcours. On dit qu’il est plus dur que l’an passé : est-ce votre avis ?
« Oui, il est plus dur. L’an dernier, c’était un parcours de repli. Il y a quand même beaucoup de points communs, mais il y a cette partie du col des Corbeaux qui est quand même plus longue. Et il y a deux semaines, il y avait pas mal de neige. Il en restera forcément. C’est un parcours très technique, avec des descentes cassantes. L’objectif, c’est vraiment d’essayer de tenir le choc tout au long du parcours. J’ai également trouvé la dernière descente vers Chamonix vraiment dure. J’avais mal aux jambes ensuite pendant deux jours (sourire). »
Il faudra par conséquent bien gérer sa course…
« Oui. Il ne faudra pas partir trop vite. Il y aura en plus des grandes élites comme Anna Frost ou Emelie Forsberg. Je ne vais pas essayer de les suivre, je vais faire ma course. Il ne faudra pas partir trop vite, mais en même temps, il faudra quand même avancer et ne pas se faire trop distancer. Ce ne sera pas évident à gérer. J’avais adoré faire la course mais je m’étais bien rendue compte qu’il y avait moyen de faire beaucoup mieux »
C’est la première fois que vous reconnaissez intégralement un parcours ?
«Oui, c’est la première fois. J’avais un peu reconnu le parcours de la Maxi-Race, mais j’avais la mauvaise trace GPS. Sur les 40 km, j’avais peut-être reconnu seulement 20 km du parcours. C’est la première fois que je reconnais tout un parcours. Je pense que ça va m’aider.
Ce 80 km est mon gros objectif de l’année. Même si la Maxi-Race était ensuite devenue un objectif avec cette histoire de qualification pour l’équipe de France (la première de la Maxi-Race glanait son ticket pour les Mondiaux 2015, qui auront lieu justement à Annecy, ndlr). »
Quels souvenirs gardez-vous de votre victoire ici en 2013 (suivis ensuite d’une victoire à la CCC, d’une 3e place aux France à Gap ou encore d’une victoire à l’Endurance Trail aux Templiers en octobre dernier) ?
« Honnêtement, je n’avais pas fait une super course. Le temps n’était pas très bon, je m’étais perdue trois fois -j’avais perdu en tout au moins 20 minutes- et je n’avais pas tenu le choc dans les descentes. Les trois premières s’étaient bien passées, et puis les trois dernières, c’était l’horreur. J’avais mal aux genoux et je n’avançais plus. La dernière descente, j’avais mis un temps incroyable. J’en garde quand même un bon souvenir, j’avais adoré faire la course mais je m’étais bien rendue compte qu’il y avait moyen de faire beaucoup mieux.
Oui, j’ai beaucoup travaillé dans les descentes. J’ai travaillé les montées, la condition physique et tout, mais je me rends compte de plus en plus que c’est là qu’il y a moyen de gagner du temps, en faisant une descente rapide. Si on est à l’aise, on use moins d’énergie pour la montée suivante. J’adore les descentes, notamment techniques. Je trouve ça vraiment amusant. »
Vainqueur ex aequo avec Michel Lanne en 2013 à l’occasion de la première édition des 80 kilomètres, François D’Haene sera au départ vendredi pour défendre son titre. Même si sa préparation n’a pas été optimale, le vainqueur de la Diagonale des Fous en octobre dernier et plus récemment de l’Ultra Trail du Mont Fuji en avril fera figure de favori mais s’attend à une « une courses très usante ».
Comment s’est passée la préparation, après la victoire au Mont-Fuji fin avril ?
« Ça été un peu compliqué et fatiguant. J’ai voulu bien récupérer après l’ultra du Mont Fuji pendant tous le mois de mai. Je n’ai rien fait (hormis les 35 km du Royal Raid à l’île Maurice, ndlr), je me suis reposé car derrière il y a beaucoup de courses jusqu’en octobre. C’était vraiment volontaire de bien couper. Début juin, cela a été un peu dur car il faut vraiment s’y remettre. Mais cela permet aussi d’avoir de la fraîcheur pour tenir toute la saison.
Il y a également pas mal de choses qui se sont chevauchées, avec par exemple beaucoup de boulot dans la vigne puisque l’on est en avance d’un mois cette année. Donc je n’ai pas pu faire autant de kilomètres et de sorties que je voulais faire. »
Estimez-vous être un peu juste pour les 80 kilomètres vendredi ?
« Je ne sais pas trop. Je ne sais jamais à l’approche des courses car j’en fais peu et je n’ai pas beaucoup de points de repères. Je suis quand même assez préparé, même si je ne suis pas non plus à mon maximum de forme.
Concernant le parcours, je me souviens bien de l’an passé. Après, j’avais une interview sur Chamonix la semaine dernière. Du coup, je suis resté là-bas et j’en ai profité pour repérer la partie dans la neige, au niveau du col des Corbeaux. J’ai fait une sortie de 4 heures.
Si on fait le parcours original, je pense que ça sera plus facile que l’an passé. Cela va être une course très usante qui va plutôt se jouer sur la fraîcheur, sur la façon de gérer la course davantage que la façon de gérer les autres coureurs. Je verrai sur place qui sera là et si je suis en forme sur la première montée, on verra ce que ça donne. »
Ces 80 km constituent-ils un gros objectif ?
« Pour moi, toutes les courses sont des gros objectifs. Après, j’ai trois ultras qui sont importants (le Mont-Fuji où il s’est imposé, l’UTMB fin août, et la Diagonale des Fous en octobre) car si tu n’arrives pas un minimum préparé et frais, tu peux vite te faire mal et te blesser derrière. Et tu ne prends pas beaucoup de plaisir si tu n’es pas un minimum en forme. Sur les ultras, la préparation est forcément un peu plus rigoureuse. Mais que ce soient les 80 km du Mont-Blanc ou l’Ice Trail (65 km, 13 juillet), ce sont tout autant des objectifs. Ce sont des courses un peu plus pêchues, intenses et il y a un peu plus de bagarre, c’est un peu plus marrant. »
Par Quentin Guillon – © photos Fred Bousseau
novembre, 2024
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