Théo Detienne fait partie de la génération montante des coureurs de trail et vient de la course en montagne. Il s’est révélé comme l’un des meilleurs coureurs français sur le trail de la Cité de Pierres en terminant 2ème derrière Davide Magnigni, et devant Thibault Baronian, Anthony Felber, Julien Michelon…Membre du Team Salomon, il a remporté tout récemment le trail du Nivolet Revard. Il a 24 ans, c’est un amoureux de sport et de montagne, déterminé à faire de ses passions son métier, il a pour ambition d’intégrer le Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne. Théo Détienne, quelqu’un qui vit comme il court, à fond, avec la détermination et l’envie de bien faire.
Recueilli par Fiona Porte
Théo, tu étais au Nivolet Revard où tu termines quelques minutes devant un certain Aurélien Dunand Pallaz, comment as tu vécu la course? Etais tu bien préparé?
Effectivement j’étais sur le trail du Nivolet Revard pour une course de reprise, j’y allais avec pour simple objectif de jauger la forme à la sortie de l’hiver durant lequel je n’ai quasiment pas couru. Étonnamment les jambes ont répondu présentes, ce à quoi je ne m’attendais vraiment pas vu le peu de kilomètres effectués à l’entraînement depuis la vraie reprise il y à 3 semaines.
Peux tu te présenter ?
Pour faire bref, j’ai 24 ans et j’habite à Chambéry depuis maintenant un peu plus d’un an. J’ai grandi dans les Pyrénées Orientales au bord de la mer dans un petit village du nom de Saint-Cyprien pas loin de la fin de la chaîne des Pyrénées. J’ai ensuite été faire mes études au STAPS de Font-Romeu avant de passer les concours de gendarmerie. Je suis maintenant gendarme avec pour objectif d’intégrer un peloton de Gendarmerie de Haute Montagne.
Où en es tu dans ton parcours pro?
J’ai fais le choix depuis que je suis rentré en gendarmerie il y a 2 ans de faire passer mon parcours professionnel avant celui de sportif. Actuellement je suis Gendarme mobile à l’escadron de Chambéry au sein duquel je suis en train de suivre le cursus de formation pour intégrer un peloton de Gendarmerie de Haute Montagne (PGHM). Il s’agit d’un cursus long demandant énormément d’investissement, cela passe par une pratique de l’alpinisme, du ski, de l’escalade… de manière assidue pour acquérir une réelle expérience de la montagne en général. Il est important pour moi de maintenant consacrer tout ce temps que je passais avant à courir à maintenant le consacrer à sortir en montagne en alpinisme, en escalade ou avec les skis aux pieds ! Pour synthétiser, le cursus pour intégrer un PGHM se divise en 3, chaque partie représentant environ une année, j’entame cette année la deuxième partie du cursus que j’espère réussir pour accéder à la suivante l’année prochaine. Il faut s’en donner les moyens car le niveau exigé est élevé et les attentes sont grandes, je suis encore loin d’avoir tout terminé mais une chose est sûre, c’est que je donnerai le maximum pour y arriver !
Quelles sont les raisons qui t’ont amené à vouloir intégrer le PGHM?
En découvrant la montagne en arrivant à Font-Romeu j’ai tout de suite été fasciné par tous les aspects qui tournaient autour d’elle. De fil en aiguille, j’ai été amené à découvrir de loin leurs missions à travers des reportages, des livres et quelques rencontres. De là est venue cette envie de vouloir intégrer une de ces unités et de rejoindre ces passionnés.
Quel rapport as-tu avec la montagne ?
Dans ma famille, personne ne connaissait la montagne au-delà de quelques vacances sur les pistes de ski : j’ai donc découvert ce milieu assez récemment à l’âge de 18 ans quand j’ai commencé mes études. Avant je faisais uniquement du triathlon, je me suis mis au trail à l’âge de 19 ans et j’ai tout de suite été passionné par le fait de courir en montagne dans des endroits magnifique. Depuis j’ai totalement arrêté de compter les carreaux dans des bassins ! Dès ma première saison j’ai eu la chance de faire des résultats totalement au-delà de ce que je pouvais imaginer. J’ai par la suite été contacté par Jean Michel Faure Vincent qui m’a proposé d’intégrer le team Salomon. Depuis je me consacre vraiment à la montagne à travers le ski et l’alpinisme hivernal durant la saison d’hiver, et l’escalade et l’alpinisme d’été durant toute la saison estivale.
Comment imagines-tu les années à venir, lorsque tu auras intégré une unité de gendarmerie pour le secours en montagne? Pense tu que ce soit compatible avec du sport de haut niveau?
J’espère d’ici quelques années pouvoir reprendre les compétitions avec une vraie préparation, je pense que tout peut aller ensemble et que ce n’est qu’une question d’équilibre. Auparavant Michel Lanne que je connais et qui était au team Salomon à réussi à allier sa carrière de sportif avec sa carrière professionnelle et on voit le résultat ça a toujours fonctionné pour lui. Je pense que tout est possible à condition de trouver un équilibre personnel qui permettra de durer dans le temps.
Tu aimes les courses nerveuses, on t’a quelquefois vu prendre de gros risques au départ des courses quitte à exploser ensuite…Ce sont des choix stratégiques ou juste ta manière de courir, à l’envie et au challenge?
C’est ma façon de courir, j’aime prendre des risques, tenter, quitte à lâcher mais faire la course comme j’ai envie de la faire. Sur des formats plus nerveux, j’aime jouer aux avants postes et ne pas simplement rester passif à l’arrière d’un peloton. Chacun y verra ce qu’il veut, un manque d’expérience ou de la fougue, moi c’est ma façon de courir et c’est dans ça que je prends du plaisir sur les courses.
Quels sont tes objectif sportifs cette année?
Cette année, je serai présent sur le 70km de la Restonica en Juillet, j’irai également sur la course du Canigou qui est rentré sur le circuit Golden Trail Series, mais le gros objectif pour moi sera le 115km sur le Nice Côte d’Azur by UTMB en septembre.
novembre, 2024
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