Christophe Malardé a longtemps été exposé à la lumière. Entre 2006 et 2012, il faisait partie du Team Salomon et il est monté très régulièrement sur les podiums des courses auxquelles il participait, en remportant notamment la Saintélyon en 2009, et en étant sacré vice-champion de France de Trail court Master en 2015.
Cet année encore, « l’ours du Morbihan », peu adepte de la communication, celui qui préfère l’ombre à la lumière, s’épanouit au travers des résultats des athlètes qu’il fait briller.
Il a accompagné François D’Haene pour une 4ème victoire à l’UTMB®, comme il le fait depuis 10 ans, mais aussi Thibaut Baronian, Camille Bruyas ou encore Greg Curmer.
C’est à l’âge de 11 ans, lors du cross du collège de 6e, qu’il découvre sa passion pour la course à pied. Il a alors pratiqué dans toutes les disciplines, « du cross au demi-fond en passant par la route ». Ce n’est qu’à la fin des années 90, début des années 2000 qu’il passe au trail car il voulait d’abord satisfaire ses envies sur route et sur piste, notamment son record personnel de 8’24 au 3000m. « Dès que le trail a émergé avec les Templiers en 1995, ça m’a tout de suite plu, mais j’avais encore des chronos à battre en demi-fond, donc je me suis donné les moyens d’y parvenir. Quand j’ai vu l’énergie que je devais ensuite mettre pour ne gagner que quelques secondes, je me suis engouffré dans le trail, car c’est ça qui m’aspirait depuis quelques temps ». Aujourd’hui, il continue d’avoir une pratique régulière à pied et à vélo, mais il a pris de la distance avec la compétition, car ce qui lui importe vraiment, est d’être à l’extérieur.
Durant toute sa carrière, Christophe Malardé a toujours eu la volonté de planifier lui-même ses entraînements. « Je me suis toujours entrainé un peu tout seul et j’ai toujours aimé ça ». Selon ses mots, c’était un moyen de « comprendre comment fonctionne la performance ». L’arrivée nouvelle du trail a aussi joué dans son approche autodidacte : « Il y avait peu de recommandations et chacun y allait avec sa méthode ». Il a alors poursuivi son approche et la méthode d’entraînement qu’il appliquait en demi-fond avec des ajustements années après années pour coller aux exigences du trail ; et à en voir les résultats, cela lui a plutôt bien réussi, surtout qu’il nous a mentionné que « ça m’animait autant d’écrire le plan, que de courir ».
Ses résultats, Sébastien Chaigneau les a également remarqués en 2009, et il lui a alors demandé de l’aide pour s’entraîner. Seulement six mois après, il termina 2e de l’Ultra Trail du Mont-Blanc. La découverte de cette nouvelle compétence a alors intéressé Jean-Michel Faure Vincent, en charge de la Team Solomon, qui lui a présenté François D’haene qui faisait tout juste son entrée dans le groupe. Ils ont alors mis en place une stratégie de travail dans la durée : « Travailler pour des objectifs précis, récupérer, et franchir les étapes doucement ». La qualité de son travail s’est transmise de bouche à oreille, il nous a d’ailleurs affirmé « ne pas avoir dépensé 1€ dans la communication » et s’est ainsi qu’il a monté son entreprise « Fartleck » en 2009. Le nom lui a paru être une évidence car « il s’agit du nom de la méthode d’entraînement basé sur le jeu en nature avec l’utilisation di terrain pour progresser, et ce sont les mots qui ressemblent à ce que je propose ». Il a alors pris en charge la Team Salomon espoir comprenant Guillaume Beauxis, Sacha Devillaz ou encore Thibaut Baronian arrivé 3e de la CCC cette année. Parmi les athlètes qui ont brillé sur les dernières semaines, il a également entraîné Camille Bruyas, 2e féminine de l’UTMB® en août ainsi que Grégoire Curmer et Mathieu Clément, 8e et 10e de la course sans oublier Marie Dohin 4ème de la TDS.
Les Champions ne sont pas que ceux qui terminent à l’avant des courses, ce sont également ceux qui veulent atteindre un objectif précis, ceux qui luttent contre les barrières horaires et ceux qui veulent se remettre en forme. « La satisfaction ne dépend pas de la performance, mais vient de l’atteinte de l’objectif. Ce que je veux, c’est apporter une solution ». Pour y parvenir, il fait tout à distance depuis chez lui, sur un « bon vieux document drive google » comme il nous l’a dit. « Je l’ai personnalisé à ma façon, avec des informations qui me sont nécessaires » a-t-il ensuite rajouté. Il organise également des rencontres en présentiel, des « OFF Fartleck », qui ont sont des regroupements des athlètes Fartleck chez un des membres, ce qui permet « de se rencontrer et d’affiner des choses et de partager des moments ». Là aussi, les ambitions sont dans la durée : certains sont suivis depuis de nombreuses années et d’autres reviennent après une coupure : « On avance par accord tacite et on se quitte dès que l’on en a envie ». Il utilise d’ailleurs la métaphore « d’âne de bat » pour se décrire : « ils m’utilisent quand ils ont envie de m’utiliser, et quand je ne sers à rien, ça ne m’intéresse pas de remplir une case ».
Depuis 2015, entraîner est devenu son activité principale, il a même été rejoint en 2017 par Diego Alarcon, afin de répondre à la demande grandissante. Il souhaite que Fartleck reste une petite entreprise afin de rester dans ce qui fait son sel : la relation humaine. « J’ai été athlète mais aujourd’hui je m’éclate à être dans l’ombre et à voir de loin des coureurs éprouver des émotions et des satisfactions grâce à notre travail ».
Par Killian Tanguy et Fred Bousseau – ©Facebook Fartleck
novembre, 2024
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