Lorsque l’on associe marathon et trail, dans le microcosme de l’élite de la course nature, le niveau de performance sur le papier est souvent celui que l’on retrouve sur le terrain. Cédric Fleureton l’a démontré avec une certaine aisance sur le « 42.195 » du Mont-Blanc. Tout comme la Suédoise Ida Nilsson, au féminin.
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Double champion de France de trail court (2014 et 2015) et récent champion de France de course en montagne (Lire l’article complet ICI), Cédric Fleureton avait la « pancarte » dans le dos, sur le Marathon du Mont-Blanc. Et pour que tous ses camarades puissent la voir, il a pris la course à son compte. « J’étais vraiment frustré l’an passé, alors j’avais envie d’animer la course, expliquait-il à son arrivée. J’ai mis un petit pétard au départ,c’est ma façon de courir… Comme je suis parti un peu vite, la fin était un peu dure. J’ai vraiment eu mal… Maintenant, le Mont-Blanc est une course d’excellence et je la voulais… »
Ainsi, Cédric a rajouté une ligne de plus à son palmarès. « C’était un objectif, alors que je me savais juste sur la distance… Mais avec l’avance que j’avais prise dans la première partie, je connaissais les écarts et je savais que j’avais un peu de marge. Franchir la ligne en premier est déjà un superbe souvenir, car cela faisait longtemps qu’un Français n’avait pas gagné le Marathon du Mont-Blanc. » C’est d’ailleurs avec un drapeau tricolore sur les épaules que le triple champion de France a franchi la ligne d’arrivée. « Cela me faisait plaisir », résuma-t-il.
Franchir une ligne d’arrivée avec un drapeau, Xavier Thévenard (2e) l’a souvent fait dans la Vallée du Trail. Et plus précisément à Chamonix, avec ses deux victoires à l’UTMB® (A LIRE ICI) et ses succès sur la CCC® et la TDS®. Mais à Planpraz, l’étendard du Jura n’a pas flotté dans le vent… « L’objectif n’était pas de finir « carpette », car dans quinze jours, il y a la Hardrock, rappelle-t-il. A partir de Tré-les-Champs, j’ai accéléré un peu, car j’étais 12e à 3 minutes du podium, mais je suis resté constant. A ce rythme, je pouvais encore tenir 40 bornes. Je ne pouvais pas aller vite, mais je pouvais courir longtemps, aller plus loin… »
« Aller plus loin », c’est justement ce qui attend Xavier, dans quinze jours, aux Etats-Unis. « C’est un peu l’objectif de l’année, révèle-t-il. Et ce marathon m’a bien mis en confiance. Le genou, c’est nickel ! Ce qui me fait un peu peur, c’est l’altitude… Je ne sais pas trop gérer cela, mais j’y vais deux semaines à l’avance, alors on verra… Mais passer 24 heures dans la montagne, cela me plait. » Quant à la solitude qui caractérise les 100 miles états-uniens ? « Je ne sais pas… » Et d’ajouter, en souriant. « A mon avis, celui qui est prétendant (Kilian Jornet) à la victoire sur la Hardrock, ce sera dur de le tenir… Il va certainement partir tout seul et moi, je vais faire ma course, comme d’habitude. »
Matthieu Brignon (3e) est la belle surprise de ce marathon mont-blanais. Et c’est en levant les bras et les yeux au ciel, qu’il est arrivé à Planpraz. « Je suis très content, car pour moi c’est une course très roulante, a-t-il confié. C’est d’ailleurs parti très vite… 16/17 km/h jusqu’à Vallorcine. Après, on est rentré dans les parties techniques et j’étais plus à l’aise. Et puis Xavier est arrivé comme une trombe. Mais bon, j’étais dans le Top 5 et c’était bien pour moi. Alors, faire le podium, c’est génial. »
Ida Nilsson, évidemment
Chez les dames, si la Suédoise Ida Nilsson n’avait pas son niveau de course de La Transvulcania (A voir ICI), cela ne l’a pas empêché de remporter son premier Marathon du Mont-Blanc. Il faut dire du steeple-chase à l’ultra-trail, en passant donc par le marathon, la Scandinave peut tout courir. Et les sentiers mont-blanais n’ont pas été des obstacles infranchissables. « Mon début de course fut quand même difficile, reconnaissait Ida, à son arrivée. Ensuite, j’ai retrouvé des sensations, jusqu’au début de l’ascension de La Flégère… A ce moment de la course, je ne savais pas que j’étais en tête chez les filles. En arrivant à La Flégère, je me suis bien ravitaillé et je suis repartie dans de meilleures dispositions. »
C’est finalement au petit trot que la Suédoise a devancé Amandine Ferrato et la Russe Ekaterina Mityaeva. Nul besoin d’aller plus vite, comme le précisait la Française. « Ida était trop forte pour moi… J’ai fait ce que j’ai pu, mais elle m’a mis une mine… A La Flégère, Ekaterina était encore devant moi, mais je ne voulais pas finir troisième. J’ai terminé « fracasse », mais j’ai tout donné… Cette deuxième place, elle est aussi pour Christophe Malardé, mon entraîneur. Car il est top ! »
Amandine a disputé son troisième Marathon du Mont-Blanc. Dans le Top 10 en 2014, cinquième en 2015 et deuxième, cette année ; elle poursuit donc sa progression sur les hauteurs de Planpraz et lui donne des ambitions, pour la suite de la saison. « Je vais bien me préparer pour les championnats de France de trail », annonce-t-elle. Et de préciser. « Ce sera plus sur le court que sur le long. Et hormis, une petite course, je ne vais pas faire de grosse compétition, d’ici là. Au niveau de ma préparation, cette course m’a rassuré. » Une course au top. Comme son coach.
RÉSULTATS MARATHON DU MONT-BLANC 2016
RÉSULTATS CROSS DU MONT-BLANC 2016
80KM du Mont-Blanc 2016 – compte rendu, photos et résultats
Texte Bruno Poirier – ©Fred Bousseau
octobre, 2024
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