#80km, Diego Pazos a papillonné et Caroline Chaverot a survolé

Le nœud papillon du Suisse Diego Pazos va faire date sur les sentiers mont-blanais. Tout comme le « survol » du 80 km du Mont-Blanc par la Française Caroline Chaverot – Voir la Preview ICI
Une performance qui a autant marqué l’ultra du programme chamoniard.

Le monarque est un papillon. Un vrai. Et ses couleurs sont les plus proches de celles que Diego Pazos a eues autour du cou, tout le long de ce 80 km du Mont-Blanc. Un signe extérieur de distinction et d’une aisance certaine sur les sentiers. Quatrième à Annecy, sur le podium de la Transgrancanaria (3e du 126 km), cette année, le Lausannois connait bien les chemins qui encerclent le Mont-Blanc (11e sur l’UTMB 2014 et 4e sur la CCC 2015). Et malgré une quatrième place, l’an passé, au Grand Raid de La Réunion, « Zpeedy » – son surnom sur sa page Facebook – n’avait pas de grande victoire à son palmarès, ces deux dernières années.

D’aucuns se souviennent de son arrivée partagée avec Sacha Devillaz, lors de la « 3C » 2015. Mais cette année, il est revenu seul à Chamonix. Si de son passage à la Tête aux Vents jusque dans la descente du Col des Posettes, il a arboré un large sourire, il dévoilait à son arrivée : « J’ai beaucoup souffert dans les descentes et Guillaume (Beauxis) était mieux que moi dans le négatif. Par contre, dans les montées, je me suis fait plaisir. Avec ses paysages sublimes, c’est le plus beau 80 km que j’ai fait ! »

En 10 h 52’ 45, Diego est devenu le Monarque du 80 km du Mont-Blanc. Une étape intermédiaire sur sa saison sur Ultra Trail World Tour (UTWT : Transgrancanaria (3e), Eiger Ultra Trail (16 juillet) et UTMB (26 août). « Zpeedy » n’a pas fini de papillonner de sentiers en chemins…

Le survol de Caroline Chaverot

Comme en 2013, Caroline Chaverot s’est imposée sur le 80 km du Mont-Blanc. Epreuve à laquelle, elle avait également participé en 2014. Alors, qu’elle est sa plus belle course des trois. « En 2013, je n’avais pas fait un super chrono. En 2014, je n’étais pas en forme. Cette année, j’ai le sentiment d’avoir fait une belle course. » Quant au parcours ? « J’ai eu la chance de faire trois parcours différent, dont le A en 2014, avec le Col de la Terrasse. C’est mon préféré. Mais j’ai bien aimé, cette année, car le tracé était très ludique… »

Courir est donc un jeu pour Caroline. Et avec sa sixième place au général, elle s’est jouée de beaucoup d’hommes… Est-ce dû à un niveau d’ensemble moins élevé que lors des trois premières éditions ? Que le programme du Marathon du Mont-Blanc n’est dans le circuit Skyrunning ? La Française n’est pas dans cette analyse. « Chez les hommes, il y a eu beaucoup de défaillances, avec la chaleur. J’explique mon classement ainsi. »

Pourtant, Caroline est coutumière du fait. L’an passé, elle était 8e du général à Eiger Ultra Trail. Cette année, elle s’est classée 6e du Madeira Island Ultra Trail (MIUT). Comment explique-t-elle ces performances ? « Il y a déjà, les abandons et les méformes. La densité des pelotons garçons est plus importante que chez les filles, où me niveau est plus hétéroclite. Je le vois à chaque course et même aux championnats du Monde. Chez les hommes, ça passe ou ça casse ! » Autre aspect qui explique les résultats de Caroline, lorsqu’elle est court, c’est pour le général et non la victoire chez les dames. « J’ai toujours envie de faire un chrono… Si je gagne avec un temps « pourri », cela ne m’intéresse pas… »

A Madère (115 km, +6600 m), Caroline s’était classé 8e en 15 h 00’55, à 1 h 08’38 de Zach Miller.
A Chamonix (81 km, +6000 m), elle a terminé en 11 h 40’59, à 48’14 de Diego Pazos. A ce niveau de performance, la Française n’est plus en survol, elle est en lévitation.