🎙️Camille Bruyas 🎙️- Ouverture à Penyagolosa !

Camille Bruyas

Fin 2022, la kinĂ©yogi ligĂ©ro-annĂ©cienne refermait sa saison sur une victoire Ă  Cape Town, et dĂ©cidait de s’occuper d’un souci d’artère. Mais pas de triple-pontage pour Camille Bruyas, juste une saison 2023 raisonnĂ©e jusqu’à cette superbe 2e place sur Diagonale. L’une des meilleures internationales lancera 2024 lors des 25e Penyagolosa Trails : 105K/5600+ et un nom d’institut de sondage, Bruyas sera CSP ce 20 avril. Une course maritimo-minĂ©rale avant MaxiRace et Hardrock, deux bambĂ©es avec François D’Haene cette annĂ©e, Camille est prĂŞte.

Recueilli par Julien Gilleron – Photos Fred Machabert et Oliver Denton

Camille,rĂ©trospectivement, sens-tu que c’était la bonne dĂ©cision de te faire opĂ©rer ?

CB : Compte tenu de l’importance de l’intervention (NDLR : pathologie artĂ©rielle), en restant prudent, c’est encore assez rĂ©cent pour rĂ©pondre de façon absolue. Mais soyons honnĂŞte : au vu de mes sensations, du bonheur de pouvoir courir une Diag’ qui s’est aussi bien passĂ©e, je le pense, sincèrement.

On peut dire que ta saison 2023 a Ă©tĂ© rĂ©ussie car il est difficile d’arriver convalescente, sur des objectifs forts et très choisis, et d’y matcher : 2e au Ventoux, 1ère sur Serre Ponçon (et 3e scratch) 2e sur la Diag. Tout est dĂ©sormais mentalement et physiquement solidifiĂ© ?

CB : Ca va très bien…mĂŞme si comme Ă  peu près chaque annĂ©e, sortie d’hiver, tu n’as pas vraiment de repères ! les derniers dossards sont loin et j’ai profitĂ© de l’hiver comme j’adore, avec beaucoup de ski. La forme est lĂ , on revient d’un super stage en Corse avec la Team Salomon oĂą l’on a roulĂ©, couru quand mĂŞme 200 kilomètres ; toujours des beaux moments de partage et d’entraĂ®nement. Je suis donc ravie d’attaquer samedi : je rĂ©alise qu’il y a un an, je pouvais Ă  peine faire 500 mètres, et qu’auparavant je m’entrainais avec une douleur atroce. Cette pensĂ©e m’aide encore plus Ă  profiter.

MĂŞme pathologie que Blandine L’Hirondel ?

CB : C’est cela, avec des facteurs mĂ©caniques, un peu de gĂ©nĂ©tique, mais essentiellement liĂ©e au sport Ă  haute intensitĂ© – notamment chez les cyclistes et triathlètes de haut niveau. Et pourtant je n’ai pas l’impression d’être celle qui fait le plus de volume ! On peut redouter que cela va se rĂ©vĂ©ler de plus en plus en ultra, sur des pratiques de longue distance oĂą la flexion de hanche est majorĂ©e.

Camille Bruyas
Photo Oliver Denton

Du caillou RĂ©unionnais aux monts SaintĂ©Lyonnais – switch pas si Ă©vident – tu sembles pouvoir courir partout. On pressent toutefois un goĂ»t pour l’accidentĂ©. Qu’en est-il, Ă  l’approche d’une Penyagolosa plus grimpante que descendante ?

CB : Il est vrai que j’aime Ă  peu près tous les terrains…(rĂ©flexion)…En fait, j’aime bien ĂŞtre « adaptable Â». Me dire qu’il y a des choses dont je suis totalement incapable, ça ne me plait pas trop ; autant que j’apprĂ©cie cette notion de nouveautĂ©, de spĂ©cificitĂ© propre Ă  chaque course, diffĂ©rente par nature. Et puis sorti du bitume, on trouve toujours un peu de tout sur un trail. Loin d’exceller partout, je pense qu’en revanche je ne suis pas hyper-mauvaise quelque part ! Une Western States hyper-roulante ? je devrai sortir de ma zone de confort. Une ÉchappĂ©e Belle archi-cassante ? idem, etc…mais je pense que ça peut passer partout. Bon, il me faut tout de mĂŞme bosser des points faibles !

Ta saison débutera donc sur cette CSP le 20 avril. Hormis Mercedes Pila tenante du titre, ou Eli Ríos, Cristina Santurino, on y voit assez peu de concurrence.

CB : Reconnaissons que ce n’est pas mon objectif de l’annĂ©e…et je pense que beaucoup se demandent ce que je vais faire lĂ -bas ! En fait, pour ma part, quand je planifie ma saison, je pars du gros objectif (la Hardrock mi-juillet en 2024) puis je pose la totalitĂ© de mes prioritĂ©s personnelles : weekends, vacances, etc. Et non l’inverse. J’organise ensuite le tout pour placer mes blocs d’entrainement et ce weekend du 20 avril se dĂ©gageait idĂ©alement. Mais…peu de courses me faisaient rĂŞver en prĂ©paration. Or, je voulais tout de mĂŞme rĂ©aliser un 100K, valider le stage en Corse, et Penyagolosa s’est avĂ©rĂ©e parfaite. L’idĂ©e est vraiment d’aller se faire plaisir en dĂ©couvrant une rĂ©gion que je ne connais pas du tout (l’ambiance espagnole, sortie de la Transvulcania que j’avais adorĂ©e, une nouveautĂ© pour moi), se remettre dans le bain, fixer des bases pour les mois Ă  venir. La route est encore longue d’ici aux US.

On t’aurait bien vue sur le MIUT…

CB : Mais oui, j’en rĂŞve, de ce 115K ! Et je voulais y aller mais le weekend ne colle pas…


Suivra la Volvic Experience en duo avec François, une histoire que vous commencez Ă  connaitre ?

CB : En effet, on y est chaque annĂ©e depuis un moment et c’est un très bel Ă©vènement qui nous est cher. Ceci Ă©tant, nous ne savions pas trop quelle distance choisir…et au final, on a choisi le relais. Ce sera 3 semaines avant ma MaxiRace donc je ne pouvais m’autoriser de courir 110K en solo. Je suis sĂ»re que ce sera super.

Camille Bruyas

Quel effet cela fait-il de courir la nouvelle MaxiRace 95K le même jour que ces Championnats d’Europe, véritable clou du spectacle que tout le monde attend ?

CB : C’était ma première course un peu longue, cette Maxi 2018, et j’ai toujours eu envie d’y retourner…mais les plannings, les chassĂ©s croisĂ©s, et puis je n’aime pas refaire les mĂŞmes traces, c’est pourquoi j’attends souvent 3 ou 4 ans, mĂŞme davantage pour celle-ci. Et quel week-end en effet ! Nouvelle trace très prometteuse et cohĂ©rente, j’habite dĂ©sormais sur le parcours, bon planning, possibilitĂ© de voir la famille et les amis…tu fais le tour complet du lac. Mais je ne pourrai pas encourager les copains, et lĂ , gros gros regret !

Tu as donc rĂ©ussi Ă  atteindre cette Hardrock qui en fait rĂŞver tant !

CB : DĂ©part le 19 juin et course le 12 juillet, en prĂ©sence de Courtney et François…Quelle course mythique, c’est clair. Quand j’avais fait la Western en 2022, j’étais allĂ©e « pacer Â» François 3 semaines après sur sa Hardrock. J’avais adorĂ©. Sommets, terrain alpin, Colorado…et surtout cette histoire, cette communautĂ© unique et super soudĂ©e, 150 coureurs seulement au dĂ©part…pas de chichis. Ă€ part 2 ou 3 Ă©lites invitĂ©s chaque annĂ©e, je crois, chacun tente son ticket avec acharnement et respect, c’est parfois le rĂŞve d’une vie qui peut attendre 10 ans. Cet aspect imprime beaucoup les courses amĂ©ricaines. La Hardrock est aussi une course complète, une Ă©quation vraiment intĂ©ressante Ă  rĂ©soudre avec du très technique, de l’altitude. Il fallait que je boucle la Diagonale pour jouer mon ticket, mais jamais je n’aurais voulu faire des pieds et des mains ; j’attendais donc depuis 3 ou 4 ans. C’est quelque chose Ă  vivre, et dès le processus de candidature. Une belle chose, oui…

avril, 2025

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