Vainqueur de l’Endurance Trail en 2011, deuxième du Grand Trail des Templiers en 2013 derrière Thomas Lorblanchet (A LIRE ICI), Xavier Thévenard revient pour la troisième fois dans les Causses. Ne le cachons pas, le « Little big man » du Tour du Mont-Blanc est LE trailer français du moment.
Du 50 au 160 km, le Jurassien est capable de gagner sur tous les formats. Il est l’un des favoris, pour dimanche. Pour être le premier au bout de ces 76 km et 3550 m d’efforts, il annonce aussi clairement qu’intelligemment : « Il faudra être malin… »
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Xavier, que représente pour toi les Templiers ?
Une course mythique, car elle est historique. C’est la course référente dans le trail. Je devais revenir l’an passé, mais après l’UTMB, j’étais cramé…
Est-ce que les chemins et les sentiers de l’Aveyron sont un terrain pour toi ?
Oui. Il y a beaucoup de points communs avec ce que l’on trouve dans le Jura. Dans les Causses, c’est un dénivelé qui se court. Alors que dans les Alpes, dans les cols qui sont très longs et pentus, tu es contraint de marcher. Les Templiers est un trail qui me va bien, car c’est pour les coureurs polyvalents. Entre la technicité du parcours, les dénivelés positifs et négatifs, et la distance qui est intéressante, c’est une vraie course.
En cette fin octobre, il y a les Templiers, la Réunion et les Mondiaux IAU. Comment as tu fait ton choix ?
Comme j’étais blessé au printemps, je n’ai pas la Maxirace pour la qualification pour les Mondiaux. Ensuite, j’ai axé ma saison sur la Hardrock et le Mont-Fuji. Dans ce contexte, il était clair que je ne ferai pas La Réunion. Durant l’été, je me suis inscrit aux Templiers, par précaution. Au Japon, la course a été modifiée et raccourcie. Le choix pour Les Templiers est donc logique. Mais ce n’est pas un choix par défaut. J’aurai pu courir après la qualification pour le Portugal, mais ce sera pour la prochaine fois. Pour la « dernière » de la saison, j’ai choisi les Templiers. C’est la course bonus.
“il faudra être malin” : Xavier Thévenard
Une course bonus qui est aussi primée ! Qu’en penses-tu ?
C’est marrant, parce que je vois arriver des coureurs rapides sur un format plus long. C’est aussi intéressant, car cela va donner une course hors du commun. Je ne sais pas à quelle allure va partir la course. La question est de savoir si cela va « casser » ou « passer ». Et face à des coureurs comme Cédric Fleureton, Julien Rancon ou Thibaut Baronian, il faudra être malin.
Les courses où il faut être malin, pour ne pas écrire intelligent, tu sais les courir…
Que ce soit à l’UTMB (deux succès), ou encore la TDS, ce n’est ni plus ni moins que de la gestion de course. Bon, c’est vrai, il faut aussi être malin. Je dis cela, mais les Templiers, c’est de la course à pied. Je suis un compétiteur et je vais, peut-être, me faire emmener comme un idiot et craquer à un moment donné…
Dans ce contexte, ne pensez-vous pas qu’être un coureur d’ultra dans l’âme est un garde-fou ?
Dans l’ultra, la course est plus contre soi-même que contre les autres. Il y a aussi cette faculté à se mettre dans sa bulle dans les coups de moins bien. Ainsi, on gère mieux les défaillances…
Ta dernière phrase fait penser à la citation de Jean-Baptiste Protais, 2h12’23 au marathon. Après s’être essayé à la discipline, il avait dit : « L’ultra, c’est la gestion des défaillances. Qu’en penses tu ?
Il a fait la bonne analyse. Lors de la Hardrock (un 100 milles états-unien où il s’est classé troisième), j’ai vécu cela. Avec la chaleur, les défaillances ont été longues, mais je me suis convaincu que la forme allait revenir et c’est revenu… Maintenant, lorsque ça fait mal, ça fait mal. Ce n’est pas facile à gérer, sauf si on est capable de mettre cela de côté…
“jouer avec les autres devant”
Xavier, du 50 au 160 km, sur les trois dernières saisons, tu as montré que tu étais capable de gagner sur tous les formats.tu as bien des ambitions pour les Templiers…
Naturellement, mais je veux quand même préciser que je suis plus à l’aise sur les défis qui sont un peu plus long… Mes ambitions : Jouer avec les autres devant ! Mais avec ce que je me dis souvent : « Etre dans ma bulle et courir à mes allures… » Les jambes vont bien et je serais un peu déçu, si je ne suis pas devant.
Même si par expérience, je sais que personne n’est à l’abri d’une défaillance.
Pour conclure, Xavier, as tu un favori ?
Un favori ? (Long silence). Je vais dire : « Une chouette course à voir… » Sinon, mon favori, c’est Kilian (Jornet). C’est devenu tellement rare de courir à ses côtés, qu’il est une légende. Je dis juste : « courir à ses côtés », car depuis le début de sa carrière, je crois que les courses qu’il a perdues doivent se compter sur les doigts d’une main… En compétition, il a un bon esprit. Il est disponible et humble. Le fait qu’il soit en haut de l’affiche depuis ses débuts (Le Catalan a gagné l’UTMB 2008 à 21 ans !) ne l’a pas empêché de rester simple. C’est un vrai passionné.
Mais Kilian n’est pas là…
Je le sais… Mais c’est mon favori !
Recueilli par Bruno POIRIER.
novembre, 2024
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