La troisième édition de l’UTPMA aura lieu les 21 et 22 juin, à Aurillac. En marge de l’événement, qui offre quatre distances, du 105 km à un mini trail urbain de 7 km dans les rues de la capitale du parapluie, se tiendront les 2èmes Entretiens Scientifico-conviviaux. Caroline Freslon-Bette, 33 ans, accompagnatrice en montagne, traileuse et ex-membre de l’équipe de France d’aviron, ouvrira le bal des sept conférences au programme.
Caroline, vous ouvrez ces Entretiens avec « le trail et les femmes ». Pourquoi avez-vous été choisie pour en parler ?
Sans doute parce que je suis attachée au Cantal et aux organisateurs de l’UTPMA. Je les connais bien, et j’étais là dès les débuts de cette course. Je ne suis ni médecin ni scientifique, contrairement aux autres conférenciers, mais je commence à avoir une bonne expérience en trail, depuis 2006. Je vais apporter l’éclairage féminin qui manque à cette discipline, par une vision et des réflexions personnelles, c’est vrai, mais qui je l’espère seront représentatives du trail féminin. Le but est d’obtenir des réponses. Je compte d’ailleurs beaucoup sur les échanges avec le public et les spécialistes qui seront présents.
Quels points souhaitez-vous aborder plus particulièrement ?
Je vais être très concrète. Je vais commencer par ma propre expérience, ma transition sportive, de l’aviron au trail. Il est certain que la pratique à haut niveau m’a facilité ce passage. Avec dix entraînements par semaine, on a forcément « la caisse » ! Dès mon premier trail, la Saintélyon en 2007, j’ai d’ailleurs terminé sur le podium, à la troisième place.
Je vais aborder ensuite la gestion de l’effort et les spécificités physiologiques des femmes – elles ont une aptitude, semble-t-il, plus élevée à puiser dans leurs stocks lipidiques et glucidiques. Sur le long, c’est une part de ce qui fait la différence : l’écart est plus réduit entre hommes et femmes par rapport à des courses plus courtes. Dans un registre plus intime, j’évoquerai les atteintes du périnée. Beaucoup de traileuses sont concernées, quel que soit leur âge, mais elles n’en parlent pas ou n’en ont pas même pas conscience.
Enfin, je parlerai des leviers qui permettent de progresser : les femmes doivent s’en donner les moyens et ne pas se décourager. Est-ce que cela doit passer par des courses ou des stages de trail pour les femmes ? Et pourquoi n’y a-t-il aucun entraînement pour les femmes, qui tiendrait compte, pas seulement de leurs spécificités biologiques, mais aussi des contraintes au quotidien ?
Vous paraissez plutôt sensible à l’aspect social de la pratique féminine du trail ?
Toutes les femmes qui participent à des trails ne sont pas des élite et ne bénéficient pas de leurs facilités. Moi-même, je me considère comme privilégiée. J’aimerais savoir quelles stratégies les femmes mettent en place, pour gérer enfants et entraînements, participer à des courses longues, est-ce qu’elles courent avec leur conjoint ou seules, est-ce que la présence des hommes dans les courses les motivent ou les bloquent au contraire… Pour ne citer que mon exemple : les femmes sont rassurées parce que je suis un coach « fille ». Ca les déshinibe, car elles ont souvent peur de ne pas être à la hauteur. J’ai envie de leur dire que c’est possible si on s’en donne les moyens.
Vous-même, comment vous entraînez-vous et avec quels objectifs?
Aujourd’hui, j’ai perdu en qualités physiques. Je passe mon temps en montagne, surtout de juin à août, pour le travail, et j’ai peu l’occasion de travailler ma vitesse. Pour mon prochain objectif, la Gore-Tex Run Transalpine qui démarre fin août, je compte sur mes sorties longues et le dénivelé pour compenser le travail spécifique qui me manque.
Entretiens Scientifico-conviviaux, Espace des congrès, Aurillac, de 10h à 18h, vendredi 21 juin 2013, entrée gratuite.
Renseignements : http://utpma.fr
Recueilli par Nathalie Mathieu
décembre, 2024
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