Le coureur savoyard Ugo Ferrari est devenu une figure et une voix dans le paysage du trail hexagonal. Compétiteur d’un très bon niveau, Ugo Ferrari est davantage sur les lignes d’arrivées comme animateur, quand il n’endosse pas la veste d’organisateur puisqu’il a repris la direction de course du Trail du Nivolet-Revard, la course qui lui a donné envie de se lancer dans la grande aventure du trail.
Découverte avec ce jeune homme de 26 ans, runner, speaker et organisateur, qui vit aujourd’hui retiré sur le plateau du Revard (73).
Ugo, peux tu revenir sur tes débuts sportifs ?
« Je suis tombé petit dans la marmite. C’est autour d’une même passion familiale avec mes parents que nous avons toujours fait beaucoup de sport et découvert le trail. Rando, montagne, les week-ends étaient bien remplis. J’ai d’abord fait du cyclisme sur route et du VTT durant plusieurs années à un niveau national, avec le clic VTT puis à Annecy Cyclisme Compétition. Je n’ai arrêté le vélo qu’à 22 ans et cela ne fait finalement que 4 ans que je me suis vraiment mis au trail. Après une année de découverte en 2014 je me suis entraîné sous les conseils d’un entraineur, Patrick Bringer, car les résultats furent vite au rendez-vous. En 2014 je suis champion de France espoir et en 2015 je remporte l’Intégrale des Causses. S’ensuivent en 2016 une 4° place à la TDS (une journée bénie) et une 7° à la MaxiRace. »
Des blessures t’ont perturbé lors de ces deux dernières saisons ?
« C’était plutôt bien parti mais en 2017 j’ai enchainé les déboires, avec d’abord une infection au pied puis une fracture de la rotule. J’ai du rester 4 mois sans courir avant de reprendre seulement en juin 2018 au trail de la Grande Sure, avec une 4ème place encourageante à la clé. La reprise s’annonçait plutôt bien. Puis 2018, la saison fut un peu tronquée. Au Lavaredo c’est une crampe qui m’a perturbé et je termine 33°. Puis sur l’UTMB®, j’étais quasi somnambule et je m’endormais en courant. Heureusement que ma 11° place à Cap Town en Afrique du Sud a sauvé ma saison. »
Ugo Ferrari : « je retrouve le calme et la quiétude des montagnes »
Pourquoi ce nouveau projet hors d’un team que tu as lancé avec ton frère ?
« Nous avons décidé avec mon frère Aubin de sortir de la logique des teams pour ne plus avoir de contraintes. Nous avons des partenaires mais nous démarchons uniquement les marques que nous souhaitons porter, et nous n’avons donc aucunes obligations extérieures.
Nous avons été sollicité par le Team Pyreneus Trail Brubeck, nous apprécions les produits et avons décidé de le rejoindre pour 2019.
Nous partageons avec mon frère Aubin la même passion du trail. Aubin vient pour sa part du ski de fond où il participait aux manches nationales. Depuis 2017 il a franchi lui aussi un cap avec une 9° place à l’Ultra Trail du Beaufortain, entre Sangé Sherpa et Renaud Rouanet, une 2° place en espoir au Championnat de France derrière Thomas Cardin, et plus récemment en 2018 avec une 7° place au 90km du Mt Blanc. Il a 21 ans et suit actuellement un DUT en Génie Electrique, le même parcours que son grand frère en fait. »
Tu es aujourd’hui installé sur le plateau du Revard, pourquoi ce choix un peu isolé ?
« J’aime me retrouver au vert, loin de la vie tumultueuse de la ville. Je vis et travaille là-haut à 1 500m d’altitude avec une vue exceptionnelle sur Aix les bains et le lac du Bourget. J’ai toujours voulu habiter en montagne mais dans certaines stations ça coute très cher. Ici au Revard c’était plus abordable et plus près de mes racines. Je suis chez moi, je travaille à domicile. Je peux courir, skier. J’ai de quoi m’amuser avec des parties roulantes, et des bosses. Cela fait maintenant une bonne année que je suis installé et entre deux week-ends d’animation en pleine tempête, cela fait du bien de se ressourcer. Je retrouve le calme et la quiétude des montagnes. »
Tu es aujourd’hui animateur sur des courses, qu’apprécies-tu dans cette activité ?
« Ce fut ma première année à temps plein comme animateur, une saison bien chargée avec presque des courses tous les week-ends d’avril à fin juillet. Mais j’aime vraiment cette nouvelle vie et cette activité car je connais très bien les coureurs. Je n’ai pas du tout l’impression de travailler mais plutôt de passer une journée avec les copains, même si c’est parfois un peu long. Je dois m’adapter chaque week-end car on n’attend pas toujours la même chose de moi, je dois composer ma partition en fonction de ce qu’on me demande.
Je dois me caler avec la musique, avec les horaires de départ et d’arrivée, avec le chronométreur. La responsabilité est grande et il faut rester vigilant par rapport au chrono ou veiller à ne pas rater l’arrivée des premières femmes. J’ai animé 40 courses dans l’année en France du Havre à Bordeaux ou de Toulouse au Sud de la France. Ce sont pour 90% des coures à pied mais aussi quelques évènement Red Bull. Parmi les plus belles je retiendrai la Maxi Race, le Lozère trail, le Montreux Festival en Suisse et bien sûr les courses de Chamonix (l’UTMB ou le 90km du Mont-Blanc). J’étais en quête de liberté. Aujourd’hui, je suis mon propre patron et je gère mon planning. Je voyage, découvre toujours un nouveau coin de France et des gens différents. Humainement c’est très riche d’être au contact de tous ces bénévoles qui font vivre les courses, de beaux moments de partage. »
Le Nivolet Revard : « un nouveau challenge qui me plaît bien »
Ugo, organisateur du Nivolet Revard, un nouveau challenge ?
« Cela faisait longtemps que j’étais bénévole sur le Nivolet-Revard. C’est chez moi, une course de famille sur laquelle mes parents étaient toujours très impliqués auprès de Bernard et Marie Françoise Donzel. Il y a toujours eu des coureurs qui dormaient à la maison. Marcel Blin voulait passer la main et il cherchait un repreneur. Je ne voulais surtout pas que ça s’arrête. J’ai du constituer une nouvelle équipe avec quelques anciens et d’autres nouveaux pour combler les départs. Un nouveau challenge qui me plaît bien. »
Et quelles seront tes ambitions de courses pour 2019 ?
« J’aime bien débuter la saison par le trail de la Galinette dans l’arrière pays marseillais fin janvier, une course que j’affectionne et qui me réussit plutôt bien (NDLR : Ugo n’a pas pu s’y rendre étant appelé en dernière minute au micro à La Spartan Race de Valmorel). Après une 5° place en 2017, mon frère Aubin avait terminé aussi 5° en 2018. Puis le premier gros objectif sera la Transgrancanaria fin février qui est cette année une Séries Bonus. Je profiterai ensuite d’une petite coupure avant de repartir pour le Ventoux fin mars, les 90km du Mont blanc début juillet pour préparer efficacement l’UTMB®. Et si j’ai encore un peu de jus, j’irai sans doute à la Diagonale à la Réunion ou à l’Ultra Trail Captown en fin de saison. A voir selon la forme ! »
Les Podcasts d’Ugo Ferrari
Ugo réalise régulièrement des Podcasts sur différentes thématiques : à écouter ICI
Par Alexandre Garin – © Fred Bousseau et organisations
décembre, 2024
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