Ce matin, à l’occasion de la 19e édition du Sparnatrail a eu lieu la première étape du TTN Court 2015. Sans surprise, les favoris ont dominé cette épreuve d’une distance de 31,700 km. Vainqueur en 2h09’32’’, Romuald de Paepe désormais vétéran a devancé Guillaume Rouger : 2h10’54’’ et Julien Beauvais : 2h11’14’’. Quant à Céline Lafaye, victorieuse en 2h26’15’’, elle a précédé Anne-Sophie Pont : 2h31’35’’ et Sophie Mileo 2h37’45’’.
Photos Sparnatrail 2014 ICI
Partis très vite, Benoît Ramet et Gwenaël Busseuil sont passés au 16e km en 1 heure, ce qui ne laissait rien augurer de bon pour la suite, eu égard au profil vallonné du parcours. Si les 6 premiers km plutôt plats permettent de dérouler et incitent à progresser à un rythme élevé, ensuite le tracé comporte nombre de côtes, de sous-bois spongieux et pléthore de secteurs boueux à travers le vignoble champenois.
Peu après la mi-course, le duo de tête s’est étiolé. De surcroît, Romuald de Paepe en passe de revenir sur les leaders n’a pas succombé à la tentation d’accélérer afin de recoller, puisqu’en raison d’un manque de lucidité lié à la fatigue qu’ils ont reconnu à posteriori, les premiers n’ont pas suivi la bonne direction. « J’ai pris une mauvaise direction – suite à une erreur d’aiguillage d’un commissaire – suivi de mon compagnon de course » expliquera Benoît Ramet. « Je m’arrête et en me retournant je vois un commissaire nous faire signe de revenir et vois des coureur passer sur un pont alors que nous, nous étions passés dessous. Ce petit détour nous a fait faire 700m supplémentaire et donc perdre la tête de course. Ne voulant rien lâché, j’ai maintenu l’effort pour réussir à remonter sur la tête de course » poursuit Benoît, qui terminera finalement 4e.
Une fois devant Romuald De Paepe n’a plus jamais été inquiété et s’est livré à un cavalier seul dans les 10 derniers km avant d’accrocher à son palmarès ce trail lui permettant de conclure en beauté sa saison 2014 et de bien débuter chez les vétérans.
Toutefois, cela ne s’avéra pas aussi simple selon le Picard : « Déjà, j’ai attendu jeudi avant de m’inscrire. Le 27 octobre j’ai terminé 27e des Templiers et je voulais être sûr d’avoir récupéré. J’ai coupé complètement pendant une semaine. Et ces derniers jours je me suis contenté de 3 footings et d’une sortie en vélo. Comme je me sentais bien durant ces sorties à 14, 15 km/h mes doutes se sont levés. Je n’ai pas hésité à venir, vu que je réside à 45 minutes d’ici. Mais hier soir, j’ai très mal dormi. Ma petite a pleuré toute la nuit. J’ai fini par m’assoupir. Seulement ce matin j’ai failli me louper et tout s’est enchaîné dans la précipitation, au point de zapper mon petit-déjeuner et de me présenter sur la ligne de départ sans avoir pu m’échauffer. Donc, j’ai laissé filer le temps de me mette en jambes durant les 6 premiers km. Jamais, je ne me suis affolé, car je venais ici avant tout pour me faire plaisir. Egalement, petit-à-petit je revenais et je me sentais de mieux en mieux. Et au premier ravitaillement, j’ai bien pris le temps de boire du Coca. Ce qui m’a boosté et m’a permis de m’amuser dans les 10 derniers km. Surtout que nous avons profité d’une excellente météo. Maintenant, je vais préparer les cross avant de penser aux Trails que je courrai l’an prochain. Enfin, je voudrais ajouter que suis vraiment content que Guillaume Rouger termine second. Je suis son entraîneur depuis des années. En 2015, il visera le podium au TTN Court et à 29 ans, il se lancera sur son premier marathon à Paris. Il vaut entre 2h30 et 2h35’ »
Chez les féminines, Céline Lafaye a mené de bout en bout
Onzième au scratch, elle a confié : «Ce n’est pas mon type de parcours préféré. J’avoue avoir connu des moments de grande solitude. C’est trop plat pour moi. Malgré tout, je considère avoir effectué une bonne séance de rythme dans un cadre magnifique avec toutes ces vignes aux couleurs de l’été indien. Et il est bon que le TTN Court reprenne dès novembre. Cela allège le calendrier. Ce qui permet de se reposer. Tout le monde voyait en moi la grande favorite, alors que je n’étais pas si sûr de moi. Je méfiais de l’espoir du Dijon Université Club. Elle a gagné pas mal de trail dans l’Est et elle est rapide sur des circuits roulants. Mais en évoluant à mon allure, je ne l’ai jamais vu et j’ai gagné sans à avoir à lutter contre des adversaires »
Concernant l’avenir de cette athlète victorieuse du Marathon des Causses 2013 et 8e cet été lors de Sierre-Zinal, « Un point d’interrogation demeure » : déclare-t-elle avant de préciser : « Titulaire d’un doctorat en Biologie, j’avais signé un CDD dans un laboratoire financé par le CNRS. Or, pour des raisons de restrictions budgétaires au niveau de cette institution, mon contrat n’a pas été renouvelé et je me retrouve sans boulot. Donc, que va-t-il advenir de moi. Si ma situation professionnelle s’arrange rapidement, j’envisagerai le SkyRunning en France. A l’étranger c’est trop compliqué. Il faut se rendre à l’autre bout du monde, vu que ce circuit compte peu de compétitions en Europe. Sierre-Zinal n’en fait plus partie et je n’aime pas Zegama »
Surprenante seconde, Anne-Sophie Pont toujours espoir a découvert le trail récemment, a-t-elle expliqué : « Je viens de l’escalade. J’ai arrêté, parce que je me suis fait trop peur. Egalement, j’ai vu trop de gens chuter. Donc, étudiante en STAPS à Dijon, j’ai été amené à courir plus de footing et j’ai signé au DUC. Et au cours d’un stage à la montagne avec le club, je suis tombée amoureuse du trail. A partir de là Hervé Assadi, qui entraîne Laurence Klein m’a conseillée et j’ai gagné des trails de 20 km, plus le championnat de France universitaire. Aujourd’hui, j’ai tenté de suivre Céline, mais elle est intouchable. Donc, je me suis contentée de poursuivre mon petit bonhomme de chemin. Pour l’instant, il est hors de question que je monte en distance et en semaine, je m’entraîne sur piste encadrée par Rémy Geoffroy, Fabrice Dubuisson et d’autres. Il m’importe de travailler ma vitesse. Dans le même ordre d’idées, cet hiver je ferai les cross, avant de repartir sur le TTN Court pour me faire plaisir en nature ».
En parallèle au TTN se sont déroulés les 56 km, où Michel Verhaeghe, largement au-dessus du lot en l’absence de Jérémy Pignard forfait en raison d’une blessure à l’insertion du tendon d’Achille a brillé. Le Nordiste a décroché une 5e couronne en 14 participations. Vainqueur en 4h21’28’’, il a dominé Rémi Leurs : 4h37’46’’ et Julien Fourier : 4h40’18’’.
Du côté des dames Anne-Sophie Austrui : 5h22’27’’ a pris le meilleur sur Sonia Semmad : 5h46’51’’ et Céline Schneider : 6h00’27’’.
Heureux du succès de la 19e édition, Bertrand Robinet, l’organisateur songe à la façon dont il va célébrer la 20e.
Texte et photos Christophe Rochotte
décembre, 2024
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