Retour avec l’organisateur du Trail du Ventoux, qui face à une situation météo exceptionelle et soudaine à su prendre les décisions qu’il fallait.
Serge, quelles raisons vous ont amené à fermer la course après le passage des 110 premiers au sommet du Ventoux ?
J’étais en contact direct radio avec Christine et Olivier qui étaient sur la logistique sécurité des crêtes et sommet, j’ai pu donc juger de l’évolution extrêmement rapide des conditions.
Il était nécessaire de prendre une décision également très rapide, quand les conditions se sont encore accélérées et aggravées (grêle, froid intense, vent en rafale et visibilité très réduite…). Je connais bien la montagne et celle-ci en particulier….. on ne joue pas avec. Sur le nombre de coureurs, il ne s’agissait pas de définir un nombre de passages mais plutôt un intervalle de temps qui restait gérable au niveau du dispositif de sécurité redéployé pour ces conditions très difficiles. Dans cet intervalle temps, 110 coureurs sont passés, ça aurait pu être 60 comme 150.
Certains coureurs n’avaient pas l’équipement vestimentaire obligatoire, pourquoi ne pas les avoir mis hors course ?
Chaque coureur inscrit a accepté le règlement (art.11), nous avons doublé d’une information concernant les vêtements. Chaque coureur a la responsabilité de respecter le règlement pour sa propre sécurité et doit faire confiance aux recommandations spécifiques des organisateurs qui connaissent parfaitement le terrain.
Des coureurs n’ont pas compris cette décision, que peut-on leur dire ?
Sur le Trail du Ventoux, nous avons comme chacun sait un parcours de substitution qui évite le sommet. En nous fiant aux prévisions météo (nuageux mais clair puis arrivée de pluies faibles à la mi-journée), nous avons jugé que le parcours normal était faisable et l’avons donc maintenu. Nous avions une capacité de réaction et de basculement des parcours jusqu’à 1/2 heure du départ, mais jusqu’au départ, les conditions semblaient conformes aux prévisions : temps couvert et doux, sommet complètement dégagé. En 40mn, la situation s’est totalement dégradée : deux solutions alors : fermer complètement le grand parcours ou laisser passer des coureurs sur un intervalle de temps de 1h à 1h15, intervalle pendant lequel il nous semblait possible d’assurer une sécurité en redéployant notre dispositif avec des gens aguerris aux conditions extrêmement difficile et avec l’appui d’une logistique militaire. Au delà de cet intervalle temps, il était absolument impossible de garantir la sécurité des coureurs. Quand à ceux qui ne comprennent pas, je les invite à demander leurs impressions aux coureurs qui sont passés par le sommet…. Nombre de sportifs entrainés, montagnards et résistants sont sortis extrêmement éprouvés de cette zone sommitale.
novembre, 2024
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