A peine rechaussé les baskets, hop, une grande victoire !
Une semaine après avoir mis fin à sa saison de ski alpinisme à Mezzalama (Italie), Kilian Jornet a triomphé au pied levé de la Transvulcania sur l’île de La Palma (Canaries) dans une ambiance indescriptible.
Présente dès le départ à 6 heures du matin, au sud de l’Ile sous le phare de Fuencalienne, la grande foule a accompagné son champion tout au long des 83 kilomètres (4415m D+) jusque dans les rues incandescentes de Los Llanos où le public tapait en rythme à l’aide de gros tubes gonflables publicitaires. « C’est inimaginable, rapportait François D’Haene (6e). Les villages étaient tous remplis de spectateurs. Le port, à quelques kilomètres de l’arrivée, c’était juste n’importe quoi tellement il y avait du monde. Et l’arrivée, c’était deux kilomètres au milieu de la foule qui t’encourage en filant des coups avec ces gros tubes jaunes. »
Pour le plus grand plaisir de ces milliers d’Espagnols, Kilian Jornet a su cette fois garder les idées claires jusqu’au bout. L’an dernier, le Catalan avait en effet subi ici l’une de ses plus sombres défaillances, finissant raide desséché, les bras en croix dans l’aire d’arrivée, derrière Dakota Jones et Andy Symonds. « Je n’avais pas assez bu, rappelle-t-il. Et j’étais complétement en décalage. » Pour le coup, il était vraiment passé sans aucune transition de la neige à la canicule…
Il a retenu la leçon. « Cette fois, j’ai passé une semaine ici pour m’acclimater. Cela fait une énorme différence. Autant, je me connais bien dans le froid, autant je suis nul (sic) avec la chaleur. » Du reste, le soleil ne frappait sans doute pas aussi fort que l’an passé. Ce qui ne veut pas dire que ce fut simple car la concurrence était du même acabit, malgré le forfait de dernière minute d’Anton Krupicka, grippé. Il a fallu à K. Jornet une parfaite maîtrise de son potentiel du jour et des événements pour finalement s’en tirer.
Après avoir laissé le marathonien US Sage Canaday animer le début de course, il sut ensuite laisser son compatriote Luis Alberto Hernando (qui courait là son premier ultra) aux commandes : « Luis a fait une attaque impressionnante. Pour le suivre, j’aurais dû me mettre dans le rouge. J’ai préféré en garder sous le pied. Je voulais garder des forces pour la descente et la partie finale surtout avec cette chaleur. Je savais que si j’avais deux ou trois minutes de retard avant la descente, je pouvais le rattraper. C’est ce que j’ai fait, mais ensuite, il s’est longtemps accroché avant de céder. Dans la partie finale, j’ai pu gérer pour assurer la victoire. » En prime, il s’offre le record de Dakota Jones (6h54’09’’ au lieu de 6h58’44’’).
La revanche est totale même s’il refuse le terme : « Des courses, j’en fais plein. C’est surtout une victoire dans une épreuve et sur une île que j’aime beaucoup. » Et dire qu’il va maintenant se mettre vraiment à la course à pied : « Dans les montées et les descentes, je n’étais pas si mal. Mais sur le plat, je n’étais vraiment pas bien. » Ça promet pour la suite de la saison…
Emelie Forsberg (8h13min22s) l’emporte chez les dames devant Nuria Picas, les 2 femmes ont fait une bonne partie de la course ensemble avant que la jeune Suédoise ne s’envole un premier succès en Skyrunning cette saison.
Uxue Fraile (8h44min48s) prend la troisème place devant un trio de Françaises Nathalie Mauclair (8h46min13s), Emilie Lecomte (10h14min05s) et Karine Samson.
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© Benjamin Steen
REACTIONS
François D’Haene (6e) : « J’ai confirmé »
« Malheureusement, je manquais un peu de jus. Dès le début, il a fallu que je m’accroche. En restant pas trop loin, j’espérais que j’allais pouvoir revenir. Et j’ai commencé à réduire les écarts au bout de quatre ou cinq heures. J’ai même réussi à passer Patrick (Bringer) dans la descente, mais les derniers kilomètres de plat ont été un calvaire. A l’arrivée, c’est hyper serré. Je fais sixième, au lieu de quatrième l’an dernier, en mettant cinq minutes de moins… Dans un tel contexte, je me dis que j’ai confirmé. Maintenant, je me sens quand même un peu fatigué à cause des voyages de ce début d’année (Chili, Nouvelle-Zélande, Etats-Unis dans cet ordre). Il va falloir retrouver un peu de fraîcheur mentale avant l’Ice trail Tarentaise et les 80km de Chamonix. »
Nathalie Mauclair (4e) : « Mon cadeau d’anniversaire »
« Je savais que ce serait dur de conserver la troisième place. A Roque Palmero, avant la redescente vers la mer, mon petit garçon m’a prévenu que je n’avais qu’une minute d’avance. Mais voilà, je viens de la Sarthe, et j’ai du mal à travailler les descentes… Mais je n’ai aucun regret. J’étais venue dans l’espoir de finir entre 5e et 10e. Contrat rempli alors que je voulais me tester avant les Mondiaux dans un contexte international. Cette course est magique avec du monde partout pour nous encourager. En plus, c’était mon cadeau d’anniversaire (43 ans) que j’ai pu partager avec mon mari, mon petit garçon et ma petite fille. »
novembre, 2024
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