Samedi 11 août à Barcelonnette, Josiane Piccolet et Karine Sanson souffleront les 9 bougies de la National Trail Running Cup Salomon Endurance Mag, ancienne et nouvelle formule. Josiane Piccolet a gagné cinq éditions consécutives. Karine Sanson a pris la suite en 2011 et va tenter le doublé cette année.
Josiane Piccolet, Elan Voglanais, sur 17 trails courus en 2011 a récolté 17 victoires dans sa catégorie V2 et poursuit cette série depuis le début de l’année. Elle a choisi de disputer en Ubaye le 23 km.
Sandra Martin, team Altecsport, vainqueur 2011 est avec Karine Sanson l’une des favorites du 42 km. « Je vais me lancer à l’assaut du Chapeau de Gendarme, avec l’envie d’y accéder dans le meilleur temps possible, basculer en grande forme et m’envoler dans la descente ! J’ai commis une erreur grossière en m’opérant de façon très sauvage une énorme cloque sur le tendon d’Achille qui m’a interdit, pendant plus d’un mois, de supporter la moindre chaussure fermée, mais je garde une excellente forme et un moral d’acier. »
Karine Sanson, team Salomon Traid Bouliac SP, a remporté en 2012 sur la National CUP, l’étape du Grand Brassac, terminé deuxième de la Romeufontaine, troisième de l’Ardéchois et septième du Ventoux. Avant les deux dernières étapes qui restent à disputer. elle devance très largement au classement général provisoire Stéphanie Mauzat et Cécile Cambus qui sera présente à Barcelonnette mais ne sait pas encore si elle pourra prendre le départ suite à quelques ennuis de santé.
Un abandon sur l’Andorra ultra trail
Des problèmes de santé qui n’ont pas épargné non plus Karine Sanson. « A la mi-juin, j’ai été très affectée par la maladie de lyme, à cause des tiques en grand nombre cette année dans ma région. Très affaiblie, j’ai dû abandonner suite à un œdème respiratoire au km 100 km de l’Andorra ultra trail que j’avais vraiment bien préparé laissant s’échapper une probable 2ème place. Très vite je me suis recentrée sur la suite de mon programme sportif avec pour objectif de reprendre des forces, puis l’entraînement. Fin juillet, je suis allée faire le marathon du petit Vignemale dans les Pyrénées pour voir où j’en étais. De bonnes sensations, encore de la fatigue et un bon temps au final pour une reprise en 5 h 29, à 4 minutes seulement d’Agnès Francastel. Grâce à ma préparation de l’Andorra j’avale 45 km de montagne sans aucun problème et cela me paraît court, très court! Je me sens prête pour faire face au profil montagneux du 42 km du trail Ubaye Salomon. J’ai encore du mal à être au niveau des athlètes montagnardes qui grimpent vraiment très bien. Il est difficile de compenser le manque de dénivelé : quand je sors de chez moi, je n’ai pas de montagne à l’horizon, tout juste des petits vallons de 35 mètres de dénivelé positif alignant les vignes de L’Entre-deux-Mers. Ce qui me fait plaisir, c’est que je suis en progrès constant. »
Une vie entre famille, sport et musique
Karine Sanson, née le 2 mai 1971 à Bordeaux est professeur d’éducation musicale et éducatrice sportive. Heureuse maman de Maxime, Marion et Elsa, elle partage sa vie avec Pascal Mouchague qui pratique également le trail, le VTT et les raids multisports. « Entre sport et musique mon coeur balance! Mon père était professeur de sport et ma mère violoniste. J’ai fait des études musicales au conservatoire de Bordeaux. Depuis toujours je cours après le temps pour essayer de pratiquer ces deux disciplines qui me passionnent. Mes vrais débuts en trail de manière sérieuse datent de seulement deux ans. Avant je faisais davantage de raids multisports et de VTT. Les enfants étaient encore trop petits pour que je puisse avoir assez de temps pour pratiquer souvent ces trois activités. J’ai un emploi du temps à faire fuir plus d’un! Mais Pascal est comme moi alors on se comprend! Mes trois petits chérubins sont toujours passés avant tout le reste, j’ai organisé mes activités et obligations sur des temps creux par rapport aux enfants. Exemple : les tâches ménagères, préparations de cours, corrections de copies se font tôt le matin ou entre midi et deux ou tard le soir. Idem pour certains entraînements qui se déroulent de très bonne heure ou sur la pause déjeuner. Inutile de me demander le programme télé et les raisons pour lesquelles mon canapé ne montre pas beaucoup de traces d’usure! Je pense qu’il est plus difficile pour une femme et mère de famille de s’entraîner. Les choses sont ainsi faites dans beaucoup de familles. Nous sommes les attachées aux tâches de la maison, courses, repas, ménage, gestion des enfants…Bref, à moins d’avoir un papa poule avec un côté féminin plus développé que la moyenne et non sportif de manière à déléguer davantage, c’est comme cela que le plus souvent ça se passe. »
Une bonne cohabitation femmes et hommes
Karine Sanson constate avec plaisir que dans les sports nature en général et le trail en particulier le nombre de femmes augmente, ainsi que leur niveau. « La cohabitation femmes et hommes me semble bonne. On a sans aucun doute des choses à s’échanger et à s’apporter les uns avec les autres. Sur les sentiers du trail, les hommes acceptent bien la présence des femmes et sont réellement conscients et reconnaissants des performances de celles-ci. Les échanges en course avec ces messieurs sont vraiment sympas. Notre présence oblige la gente masculine à se remettre en question et à nous percevoir différemment.
Une motivation supplémentaire pour les hommes qui se trouvent derrière nous et qui sont parfois aussi fascinés et admiratifs que vexés. Un jeu supplémentaire qui se met en place entre nous et qui souvent reste très ludique, beaucoup plus qu’avec les coureurs de même sexe d’ailleurs! Les femmes apportent une harmonie, un équilibre, un sourire, de la douceur. Même si les choses changent lentement, c’est encore au niveau des institutions, des récompenses, de la communication, que la parité n’est pas respectée. Le trail est encore un univers très masculin comme beaucoup de choses : triste héritage des siècles passés. Sans être féministe, je trouve cela injuste, car les femmes qui ont une petite famille à gérer en plus d’une activité sportive, ne déméritent pas par rapport aux hommes bien au contraire. La reconnaissance devrait être identique. J’apprécie que les équipementiers se creusent la tête pour nous fabriquer des équipements adaptés à notre morphologie et à notre envie de montrer que même dans l’effort on souhaite être belle. »
Le trail, un plus pour les femmes
Karine Sanson est persuadée que le trail peut beaucoup apporter aux femmes. «En dehors de toute performance, le trail est un moyen de s’évader de son quotidien, de s’aérer l’esprit, de se découvrir d’autres capacités tant physiques que mentales. Le chrono n’est pas l’essentiel sur les sentiers comme sur la route. Ce retour aux activités de sport nature permet à chacun de nous de trouver un équilibre, d’accéder à une meilleure santé physique et psychique. Au risque de déplaire à certains, je pense que d’une manière générale, toute proportion gardée, les femmes sont plus dures au mal, plus persévérantes, plus patientes et donc plus à même de résister longtemps, de ne rien lâcher sauf cas extrême. Avons-nous plus de points faibles que les hommes ? Je ne sais pas mais l’on tire notre force de notre faiblesse…à cogiter ! D’un point de vue plus large, le trail contribue à faire évoluer aussi notre place dans la société. Les hommes nous perçoivent autrement, surtout ceux qui pratiquent car ils ont conscience de l’énergie qu’il faut et de l’organisation que nous nous imposons pour tout mener à bien. Dans mon entourage, j’ai une réelle reconnaissance, mais les hommes parlent toujours beaucoup d’eux mêmes malgré tout. »
Info pratique trail Ubaye Salomon, le nombre limité de 1000 inscriptions est atteint, mais suite à des défections ponctuelles quelques dossards peuvent être encore disponibles. Attention aucune inscription ne pourra se faire sur place.
Contacts : www.trailubayesalomon.com
Par Robert Goin
décembre, 2024
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