Trail Hivernal du Sancy, retour sur une course qui rassemble

Pratiquer le trail en hiver, c’est souvent synonyme de pentes enneigées et de foulées s’enfonçant dans la poudreuse, surtout lorsque l’on s’aventure sur les massifs. Des conditions de courses forcément particulières mais qui attirent de plus en plus de coureurs, venus aussi se défouler dans une période tout de même un peu moins chargée que le reste du calendrier.
Un Massif Central sans neige !
Seulement voilà, les caprices de la météo peuvent bien sûr jouer des tours dans ces premiers mois de l’année. Sur cet Hivernal du Sancy, la neige avait laissé place à une bruine glaciale, portée par un vent de côté qui cinglait le visage sur les puys, et qui détrempait les sols en forêt.
Ces conditions exécrables n’avaient cependant pas découragé un large peloton de trailers, puisque 1200 coureurs avaient fait le déplacement en Auvergne pour ce joyeux premier galop de l’année, un bon bain de boue au programme.
Des trailers venus de toute la France ou presque pour affronter le climat auvergnat: «Nous sommes bien placés, au centre de la France, expliquait Damien Poulet membre du XTTR 63, le club organisateur, et comme la date est assez favorable, nous attirons du monde. C’est plus difficile, paradoxalement, en septembre pour notre trail estival. Mais la qualité du parcours et de l’organisation commencent aussi à être bien reconnus».
Une épreuve qui rassemble
Ainsi, des trailers des quatres coins de l’hexagone venait goûter la galette des rois servie à l’arrivée. Les normands du CAP CONDE étaient ainsi venus en nombre: «Nous sommes à six heures de route, mais comme la mairie nous prête un mini-bus, c’est l’occasion de venir faire une sortie en groupe. Et aussi de nous tester sur un parcours exigeant. La saison s’annonce et nous devons trouver du dénivelé, ce que nous n’avons guère chez nous.» explique un dirigeant.
Les franciliens étaient également venus en nombre: «Pour nous ce n’est pas si loin, explique ainsi Sylvie, venu avec des copines du club de Rambouillet, bon c’est vrai qu’on aurait préféré trouver le soleil et la neige, mais la course nous a offert un bon moment tout de même. C’est exigeant mais une belle sortie».
Le parcours était en effet des plus corsés: le dénivelé Auvergnat reste certes de la «montagne à vaches» mais certaines pentes offrent tout de même de quoi chauffer les mollets, surtout avec la gangue de boue créée par les intempéries: un pas en avant, un pas en arrière.
Le début du parcours se révélait vraiment très exigeant.
Au 10e kilomètre, l’hésitation était souvent de mise pour choisir entre le 20 et le 30 kilomètre. Le parcours long offrait deux passages très exposés sur les crêtes où le vent soufflait et où le brouillard masquait tout panorama.
Les coureurs étaient de toutes façons trop courbés pour résister à éole pour avoir le loisir d’admirer le paysage. Le retour sur le Mont Dore était souvent bien attendu. Mais les sourires des arrivants n’était finalement que renforcé après avoir affronté ces conditions dantesques. «Je ne m’attendais pas à prendre un tel bain de boue mais après quelques kilomètres où j’ai eu un peu de mal à m’y plonger, ce fut tout de même un très bon moment, notamment pour l’ambiance.» résume ainsi Yannick Navarro, 6e du 30 kms. « Maintenant je rentre dans les Alpes retrouver la neige!» souriait elle toutefois…
Côté sportif, la victoire d’Etienne Diemunsch n’a souffert d’aucune contestation. Le triathlète a pris la poudre d’escampette dès le deuxième kilomètre pour creuser un écart stratosphérique et l’emporter en 2h19, vingt minutes devant son dauphin Nicolas Martin. Chez les filles, la tenante du titre Stéphanie Guilho a su garder son sceptre en 3h09 malgré la présence de Karine Herry. La jeune Laurianne Foulet Moreau prend une encourageante 3e place.
Sur le 20 kilomètre, c’est allé vite également avec la victoire de Ivan Bizet en 1h32‘ 53 et de Marlène Vigier en 2h 02.
Sylvain Bazin

juillet, 2024

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