Templiers 2012 : Julien Rancon "J'ai manqué de temps pour me préparer…"

Pour son retour sur la longue distance, Julien Rancon, 32 ans le 18 novembre prochain, homme de défis par excellence, a décidé de frapper un grand coup : ce sera la Grande Course des Templiers. Le natif du Puy-en-Velay le sait : il s’attaque à un gros morceau, très gros même, aussi bien au niveau du parcours que de la concurrence.
En 2008, ce coureur de montagne dans l’âme avait fait une entrée fracassante sur le trail long en se jouant de Thomas Lorblanchet au Petit Ballon d’Alsace. Depuis, il avait constamment dominé les trailers sur les neuf compétitions disputées (voir comparatif ci-dessous), parvenant l’an passé à son acmé quand il décrocha le titre de champion de France du Trail Tour National (TTN) long. Un an auparavant, en guise de hors d’œuvre, il avait empoché le pactole sur le TTN court.
De fait, il devenait l’un des rares coureurs de montagne à s’immiscer brillamment dans le milieu du trail, prenant en quelque sorte la digne succession de l’Auvergnat Gilles Besseyre et de l’Isérois Olivier Bulle.
Dimanche, le néo-Chambérien, sociétaire des Teams BV Sport et New Balance, tentera un énième coup de poker qui s’annonce périlleux à bien des égards. Il devra en effet affronter une distance et un temps de course inédits alors que sa préparation a été rendue chaotique par son épouvantable début de saison, jalonné par de sérieuses blessures.
Tache singulièrement difficile mais pas insurmontable pour ce garçon au don naturel et à la stupéfiante capacité de résilience.

Question de François Vanlaton : Alors, te sens-tu prêt pour cette cruciale échéance ?
Réponse de Julien Rancon : Je ne peux pas répondre de manière tranchée. Certes, je suis en excellente forme, cela est incontestable. Maintenant, force est de reconnaître que j’ai disposé de peu de temps pour me préparer intensément à ce rendez-vous.
En réalité, on peut diviser ma saison en trois parties distinctes :
– Tout d’abord, une période de galère marquée par la maladie de Haglund, s’étalant du 28 novembre 2011, date de mon opération, à mi-avril 2012 où j’ai pu enfin rechausser mes running tout en ressentant encore une gêne. Fin avril, une scintigraphie détectera une algodystrophie qui ne m’interdira toutefois pas de courir.
– Ensuite, une phase où je me suis donné à fond pour la course de montagne, épinglant de nouveau le dossard le 27 mai par une victoire aux Championnats de France à Gap. Phase qui s’est achevée par ma 22ème place aux Mondiaux, le 2 septembre en Italie, en passant par les Europe, le 7 juillet en Turquie, où je récoltais la 6ème position.
C’est donc seulement à l’orée de septembre que ma préparation fut axée sur la longue distance dont l’ultime expérience remonte à un trail de 40km concouru et gagné au Japon le 6 novembre dernier, ayant fait le déplacement en tant que lauréat du Nivolet-Revard. En conséquence, il m’a fallu majorer le volume de mes entraînements, délaissant par ricochet la compétition, à l’exception notable, le 8 septembre, du Red Bull Dolomitenmann en Autriche (9ème avec l’escouade « International Bulls »), puis quinze jours plus tard du Trail d’Albertville qui tombait dans mon escarcelle.

Question de FV : Qu’est-ce qui t’a incité à disputer la Grande Course des Templiers ?
Réponse de Julien : C’est une épreuve phare, que dis-je, mythique, dans le calendrier français et depuis le temps que l’on m’en parlait, j’avais envie d’y goûter. En outre, en raison de ma longue indisponibilité, je n’ai pas multiplié les compétitions d’où une grande fraîcheur en cette saison finissante, ce qui n’est pas forcément le cas les années précédentes. Enfin, c’est l’occasion de prendre part à une course de haut niveau dans l’Hexagone.

Question de FV : Pourquoi ne vas-tu pas reconnaître le parcours ?
Réponse de Julien : C’est vrai qu’il n’est pas dans ma tradition d’aller en repérage. Avec la carte, on peut en effet voir assez précisément ce qui nous attend. En revanche, pour les Templiers, j’ai commis une petite entorse à cette règle puisque j’ai étrenné une portion du parcours. Mais qu’une portion seulement car je pense que ce n’est pas la peine de connaître le moindre caillou sur de telles distances.

Question de FV : Qu’est-ce que tu crains le plus dimanche ?
Réponse de Julien : Il ne faut pas se poser de questions, encore moins avoir la peur au ventre, sinon ce n’est vraiment pas la peine de se déplacer. En vérité, j’ai plutôt hâte d’y être même si il n’y a pas mal d’inconnus pour ma personne, principalement cette longueur de 71km.
En effet, je n’ai jamais excédé les 58 bornes que j’avais parcourues le 19 juin 2011 lors du Trail de la Vallée des Lacs dans les Vosges, soit à peine 5h15 de cavalcade. Et sur les neuf autres participations en trail long, j’ai toujours oscillé entre 2h47 et 4h13 de course (se reporter ci-dessous à son palmarès). On est donc loin des 6h30-6h45 que mettent les tous premiers aux Templiers !

Question de FV : Quels sont les trailers présents qui t’ont fait forte impression cette année ?
Réponse de Julien : Incontestablement, le plateau est exceptionnel, enrichi par une kyrielle d’athlètes qui auront accumulé les performances ces derniers mois. Mais attention, parmi les 2500 concurrents qui prendront le départ, prenons garde de certains que l’on attend peut-être moins mais qui seront tout aussi redoutables.

Question de FV : Te reverra-t-on l’an prochain sur trail longue distance ? Sinon, quels seront tes principaux objectifs ?
Réponse de Julien : Oh là, là, chaque chose en son temps ! Laissons d’abord la saison 2012 s’achever. Ensuite, viendra le temps de la réflexion mais de toute façon, comme je m’y emploie depuis 2008, il y aura alternance du court avec du long.

Question de FV : Quand as-tu atterri dans le Bassin Chambérien ? Quelle image as-tu de ta nouvelle terre d’accueil ?
Réponse de Julien : J’y ai fait irruption courant juillet 2011 en provenance de Firminy, dans la Loire, où j’officiais comme éducateur sportif. Et dès le mois de décembre suivant, j’ai créé une entreprise de coaching sportif, dénommée Rancon Accompagnement et Conseils en Entraînement Sportif (Races comme sigle) où j’ai sous ma coupe une vingtaine d’athlètes.
Je m’y sens vraiment bien, le cadre de vie y étant très agréable et les conditions d’entraînement absolument idéales pour ma pratique.

Question de FV : Pour terminer, de persistantes rumeurs ont circulé sur ton départ de l’Athlétic Club de l’Ondaine Firminy. Peux-tu nous en dire davantage ?
Réponse de Julien : Après quelques tergiversations, j’ai finalement décidé de re signer, à l’image de mon pote « Manu » Meyssat.

Propos recueillis par François Vanlaton
PALMARES SUR TRAIL LONGUE DISTANCE :

=> 2008 :
– 16 mars, Trail du Petit Ballon d’Alsace (45km) : 1er en 3h11’30 (2ème, Thomas Lorblanchet, à 10’09).
– 2 novembre, Lyon Urban Trail (40km) : 1er en 2h47’41 (2ème, Fabien Antolinos, à 7’21).

=> 2009 :
– 15 mars, Trail du Petit Ballon d’Alsace (45km) : 1er en 3h17’28 (2ème, David Pasquio, à 11’16).
– 19 avril, Trail Drôme Lafuma (42km) : 1er en 3h19’18 (2ème, David Laget, à 11’02).

=> 2010 :
– 14 février, Gruissan Phoebus Trail (50km) : 1er en 3h25’24 (2ème, Thierry Breuil, à 13’53).

=> 2011 :
– 27 mars, Trail du Ventoux (46km) : 1er en 4h03’36 (2ème, Thomas Lorblanchet, à 8’31).
– 1er mai, Nivolet Revard (51km) : 1er en 4h13’48 (2ème, Patrick Bringer, à 9’20).
– 5 juin, Pilatrail (44km) : 1er en 3h45’56 (2ème, Erik Clavery, à 4’17).
– 19 juin, Trail de la Vallée des Lacs (58km) : 1er en 5h18’37 (2ème, Fabien Antolinos, à 3’17).
– 6 novembre, Kanna Mountain Run and Walk (40 km) : 1er en 3h32’ (2ème, Tadeo Yokohama, à environ 18’).

décembre, 2024

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