L’Anglais Andy Symonds a fait l’automne dernier une entrée fracassante dans le trail Français en gagnant l’un des plus mythiques : le 72 km des Templiers.
Il était arrivé la veille vers 19h sur le salon avec son sac de sport, personne ne savait qui il était, et sans connaissance ni reconnaissance du parcours, il inscrivait son nom pour la première fois au palmarès.
Depuis il a couru de nombreux trails dans l’Hexagone mais a tenu à retrouver le 28 octobre les sentiers du début de sa découverte des trails à la Française.
Ta forme actuelle à quelques jours de la Grande Course des Templiers?
Honnêtement je commence à me sentir en fin de saison. Je n’ai pas retrouvé autant de puissance qu’en début d’année. J’ai vraiment du mal à me remettre dedans après la phase où ma hanche m’embêtait, de fin mai à août. Mes jambes seront contentes d’avoir dès le 29 octobre une pose de compétition et une période sans objectif. L’année dernière le 72 km des Templiers était devenu mon seul objectif, sachant que c’était seulement ma deuxième sortie après une longue période de blessure. Cette année j’ai heureusement pu faire beaucoup plus de choses et au final je n’ai pas tout misé sur cette course historique. Si je pouvais choisir, j’aimerais être au top de janvier à décembre et ce serait sympa d’aborder toutes les courses au pic de ma forme. Malheureusement cela est possible pour personne et j’ai accordé une priorité à deux séries et du coup j’arrive aux Templiers en condition non optimale, mais voilà, c’est un choix et je l’assume.
Ta as gagné la Grande Course des Templiers en 2011 est-ce une pression supplémentaire?
Je ne me crée pas une pression par rapport à la course à pied. C’est vrai qu’en tant que vainqueur sortant je serai plus attendu cette année, surtout en ayant fait quelques bons résultats sur la scène française au fil de l’année. Mais je n’ai pas d’intérêt à me prendre la tête. Je choisis de courir, je choisis les compétitions auxquels je participe et après tout je fais ce sport pour m’amuser et non pas pour rajouter un stress dans la vie ! J’attache moins d’importance aux Templiers que l’an dernier certes, mais en même temps je préférerais les aborder avec quelques chances de figurer vers la tête de la course. J’ai essayé de passer trois semaines très tranquilles. L’objectif était une “reconstitution” d’énergie, de faire le plein des batteries, plutôt que de m’entraîner à fond. On verra bien ce que ça donnera !
On dit que tu n’attaches pas beaucoup d’importance à la reconnaissance des parcours, qu’en est-il exactement?
C’est vrai que beaucoup d’autres coureurs font des « séjours Templiers » dans les semaines qui précédent la course et je ne doute pas que cela peut porter un petit avantage. Savoir ce que nous attend sur le parcours nous permet de mieux jauger son effort. Mais en même temps je considère qu’on peut bien étudier un parcours avec une carte et un profil d’altitude, deux choses qui sont quasiment toujours disponibles. Quand je voyage à l’étranger pour une course j’ai très rarement le temps d’aller faire des repérages avant le départ, du coup je suis bien habitué aux données que je considère essentielles. Typiquement je mémorise les distances entre chaque ravitaillement et où se situent toutes les bosses importantes. Pour les Templiers ce n’est pas très compliqué, soit tu es en train de rouler comme un marathonien sur le plateau, soit tu descends puis remonte dans une des vallées entre chaque plateau. Il y en a trois et il s’agit d’un dénivelé d’à peu près 500 m à chaque fois. Autrement, je rajouterais qu’avec la quinzaine de courses que j’aurai faites cette année, cela absorbe un bon nombre de mes week-ends. Je ne voudrais donc pas forcement disparaitre pour un autre juste pour effectuer une reconnaissance, la famille passe devant dans ces cas là ! Si j’habitais plus près de Millau, peut-être que j’irais faire un tour. Il convient de faire un parallèle entre durée du trajet en voiture et les bénéfices de la reconnaissance qu’il offre! Ma règle générale c’est que le temps de course doit excéder le temps de transport. Si je dois conduire 4 heures pour une sortie de 3 heures cela ne vaut donc pas le coup ! En même temps, je peux dire que pour les fell races au Royaume-Uni, parfois c’est impératif d’aller reconnaitre le parcours, car il est rarement balisé, tu pars avec une carte et une boussole dans la main et si le brouillard tombe il vaut mieux savoir à peu près quoi faire !
Comment te sens-tu en Provence à titre personnel et sportif ?
La Provence me plait ! Je suis un étranger qui s’est vite adapté à cette région et j’ai l’impression que ma famille et moi avons été gentiment acceptés. L’intégration est facile et les Provençaux hospitaliers. Un endroit sympa à vivre et un lieu excellent en tant que coureur. Le changement de climat est important par rapport à mon ancien monde le plus souvent gris et humide. Monts de Vaucluse, Luberon, Alpilles et bien sûr Ventoux, m’offrent un magnifique terrain de jeu avec une belle variété de coins, sentiers superbes, gorges à découvrir et facilement accessibles. Je bénéficie d’un énorme plus avec mon entreprise qui me soutient et fait en sorte à ce que ma passion de course à pied cohabite bien avec mon travail quotidien. Depuis ce printemps Eole-Res m’a accordé le mercredi pour effectuer mes entraînements. Je cours également les midis, mais c’est un peu plat derrière la gare TGV d’Avignon !
Andy Symonds à la loupe : une année 2012 riche de succès !
Andy Symonds, team Salomon, est né le 28 avril 1981 à Manchester. Ingénieur en énergies renouvelables chez Eole-Res, il est installé en Provence depuis l’été 2011 et réside à Lagnes dans le Vaucluse. Marié à Carole il est papa de deux jeunes enfants. En 2012 il a gagné la National trail running Cup Salomon Endurance Mag en remportant 3 étapes dont celle du Ventoux, s’est classé premier du Volcano trail, deuxième de la Transvulcania, quatrième de la Kima Sky Race, premier du trail de Glanum, a participé à 7 étapes du Challenge des trails de Provence avec 6 victoires : Drailles de la Galinette, Snow trail Ubaye Salomon, trails Sainte-Victoire, Grand Lubéron, Beaumes de Venise, Gapen’Cîmes et une deuxième place au trail Ubaye Salomon, cher à Robert Goin.
© photos Fred Bousseau & DR
novembre, 2024
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