23 SMS… Moins d’une heure après sa 4e victoire sur les Templiers – le record du genre – Thomas Lorblanchet (vidéo de son arrivée) peut constater qu’il n’a pas été oublié par les siens, le milieu, ou ses supporters, malgré une saison 2013 difficile à vivre. Les questions qu’il a pu se poser durant sa longue période d’inactivité au cours de cette saison sont désormais derrière lui. « Cette 4e victoire a surtout cette saveur particulière qu’elle me montre que j’ai pu renouer avec le haut niveau. Que j’ai su me remettre dans le bain. Lorsque tu es blessé, et inactif, tu peux cogiter… Tu entends dire que le niveau évolue, que ça court de plus en plus vite. A un moment, tu te demandes si tu vas pouvoir t’en sortir, retrouver ton niveau » explique Thomas, qui a enchaîné depuis janvier dernier avec l’opération d’une pubalgie, une fracture de fatigue et deux belles entorses qui ont amputé sa saison sportive.
GALERIE PHOTOS TEMPLIERS 2013 ICI
Après les Cabornis, le trail du Sancy et les derniers championnats de France de Gap, Thomas n’accrochait à Millau que le 4e dossard de sa saison, après avoir repris sérieusement l’entraînement qu’à la mi-août. « L’avantage, c’est que je suis peut-être arrivé frais par rapport à d’autres. Mais d’un autre côté, je manquais vraiment de confrontation par rapport à l’adversité, et on sait combien cela compte à ce niveau » poursuivait le Clermontois. Alors pour s’adapter à toutes ces contraintes, Thomas et son entraîneur Eric Lacroix ont fait évoluer sa préparation, incluant davantage de dénivelé, ou de fractionnés en côtes, et une dernière course de préparation à Gap, où Thomas n’a pas cherché à se « fracasser » (sic), mais à s’épargner en vue de la course qui le fait rêver depuis ses débuts dans le trail, en 2002. « Mon autre satisfaction aussi, c’est d’avoir pu être acteur de ma course, plutôt que de subir la compétition comme lorsque tu es en manque de préparation » poursuit Thomas. « Dans le trail actuel, il faut accepter de partir très vite, et essayer de tenir le plus longtemps possible, quitte à « péter » avant l’arrivée. Aujourd’hui par exemple, c’était impossible de partir doucement, de passer 30e à mi-course, et d’espérer revenir sur la fin. Le niveau est tellement devenu dense et homogène, que cette situation – que l’on pouvait voir auparavant – est devenue impensable aujourd’hui, sur ce format de course ».
Le scénario de ces Templiers 2013 l’a encore prouvé. Dès les premiers kilomètres en effet, un petit groupe de huit à dix unités s’est formé sur les Causses endormis, puis recouverts d’un épais brouillard. On y retrouvait tous les favoris annoncés tels que Thévenard, Lorblanchet, Spehler, Clavery, Lanne, Court, Viguier, Rancon, Martin ou Heras. Espacés seulement de quelques secondes, tous ces leaders allaient s’imposer un rythme d’enfer, et c’est à qui allait mieux supporter la charge de son adversaire. Après l’ascension de Pierrefiche, Julien Rancon était visiblement le premier des grands favoris à lâcher prise. « Tout allait plutôt bien, les jambes tournaient bien, mais d’un seul coup, j’ai été pris de vomissements, ça m’a vidé, je ne sais pas ce qui s’est passé, j’ai dû arrêter » expliquera-t-il plus tard. Julien était alors en compagnie de Lorblanchet, et tous deux étaient lancés à la poursuite de Miguel Heras, qui avait tenté de porter l’estocade. Mal lui en pris. Sous une chaleur inhabituelle pour cette époque de l’année, l’Espagnol avait ôté son T-Shirt et subissait une terrible défaillance dans la montée de Massebiau (km61). « Là, en revenant sur lui, j’ai compris que ce serait peut-être l’occasion de tenter ma chance » dira Lorblanchet, qui avait reconnu 6 fois cette partie du tracé avant le jour J. Contraint de s’arrêter au bord du chemin pour récupérer, mal hydraté, Heras se fera ensuite doubler par le duo Thévenard-Lanne, puis par Sylvain Court, Maxime Cazajous, et Nicolas Martin. Son compatriote Pau Bartolo sauvera l’honneur ibérique en menaçant jusqu’au terme des 72km le quatuor de tête.
» Ce fut vraiment une grosse bataille entre nous. On en avait déjà eu une belle à Gap, mais là , c’était du même acabit » notera Michel Lanne, 3e du jour, toujours présent encore aujourd’hui à l’avant de la course, mais qui butte une nouvelle fois sur une grande victoire. Xavier Thévenard pourra le consoler, il a bien connu cela avant son triomphe d’août dernier à l’UTMB®. Un succès qu’il a visiblement très bien digéré, puisqu’il termine aujourd’hui sur les pas de Lorblanchet, son équipier du team Asics, à une surprenante 2e place, sur un parcours que l’on ne pensait pas si bien adapté à son profil. Un doublé pour Asics sur l’autre grande course du calendrier dans l’Hexagone, voilà qui conforte le choix de Lorblanchet, transfuge de la saison dernière. « C’est vrai qu’à un moment, on se demandait dans l’équipe si on n’était pas victime d’un chat noir, tant on jouait de malchance sur certaines courses. Mais la victoire de Xav’ a décomplexé tout le monde » assure Thomas Lorblanchet. « Après cette victoire à Chamonix, Laurent (NDR : Ardito, le manager du team) nous a clairement fait comprendre que quoi qu’il arrive désormais, notre saison serait réussie, qu’on n’avait pas à se mettre de pression particulière » poursuit le désormais quadruple vainqueur des Templiers. Un détachement qui a visiblement porté tous ses fruits !
La bataille fit rage également chez les filles. Nuria Picas (vidéo de son arrivée ICI) était annoncée comme l’ultra-favorite, la fille à battre. Aurelia Truel, particulièrement décidée à briller sur un parcours dessiné pour ses compétences, faisait figure de sérieuse trouble-fête. La marathonienne Malika Coutant ne laissait pas les observateurs indifférents. On attendait avec intérêt sa sortie sur trail long. Fiona Porte était également de la fête, sans trop savoir où elle en était, après une saison perturbée par des blessures. Et Maud Combarieu, 3e des derniers Championnats de France, était encore à surveiller à Millau. Les écarts resteront relativement faibles entre toutes les prétendantes. Aurélia Truel mettait le feu aux poudres en début de course, mais sera victime d’une grosse défaillance en fin de course. Ce dont profitera Malika Coutant. La spécialiste de course sur route, vue à l’occasion de la course nature des Gendarmes et des voleurs ou de la Templière par le passé, saisissait sa chance sur sa première sortie aussi longue, pour terminer 2e derrière Picas. Malgré une fin de course effectuée dans la douleur, Picas s’offrait le doublé à Millau, en un peu moins de huit heures de course (7h58). Fiona Porte termine au pied du podium (4e), et Sandra Martin à la 5e place.
Luc Beurnaux – Photos Jean Marc Mouchet
CLASSEMENTS DES TEMPLIERS 2013 ICI
Podium Hommes :
1 Thomas Lorblanchet 6h43min04
2 Xavier Thévenard 6h47min46
3 Michel Lanne 6h48min34
Podium Femmes :
1 Nuria Picas Albets (ESP) 7h57min49
2 Malika Coutant (FRA 8h19min19
3 Aurélia Truel (FRA 8h21min47
VIDÉO ARRIVÉE DE THOMAS LORBLANCHET
décembre, 2024
type d'évènement:
Tous
Emplacement de l'événement:
Tous
Aucuns évènements