Le trailer d’Albigny-sur-Saône a remporté aujourd’hui la Saintélyon, la Doyenne des Courses nature, qui fêtait sa 66e édition, entre Saint-Etienne, et Lyon, bouclant les 76km et 2100 m D+ d’un parcours détrempé en 5h54. Il devance de 8 minutes le double vainqueur de l’épreuve, Manu Meyssat, auteur d’un finish dévastateur, où il a repris Romain Maillard, 2e en 2018, et 3e aujourd’hui, après avoir battu au sprint Baptiste Chassagne, 4e.
Frigorifié, transpercé, blafard, tremblant de tout son corps…. Cédric Fleureton aura poussé loin le curseur de l’effort pour s’imposer sur cette Saintélyon, sur laquelle il participait pour la première fois – sérieusement – en solo, après avoir écumé les formules relais avec les amis, les années précédentes, en bon voisin lyonnais qu’il est. Après une saison 2019 consacrée au triathlon XTerra (où le VTT remplace le vélo de route, et le trail la course sur route) pour ménager un genou blessé l’année précédente, Cédric Fleureton a jeté son dévolu sur la Saintélyon pour renouer avec les sentiers, à pied, en cette fin de saison. « D’habitude, mes fins de saison sont bien occupées, avec Les Templiers, ou le marathon du Beaujolais. Cette année, je n’avais rien de prévu, et j’ai saisi l’occasion de venir sur cette Institution qu’est La SaintéLyon. Je suis du coin, j’ai vu mes parents courir cette épreuve quand j’étais gamin, il fallait que je m’y frotte un jour. Beaucoup considèrent que ce n’est pas un trail, mais quand on conjugue la nuit, les conditions toujours difficiles, les nombreuses sections de sentiers rajoutées au parcours, au final, l’épreuve n’a pas grand chose à envier aux autres trails… ».
Après la boue hawaienne qu’il a foulée fin octobre lors de la finale mondiale Xterra (où il terminera 5e), lui et les 17 000 coureurs engagés sur l’un ou l’autre des formats de cette édition allait s’offrir un autre bain de boue, plus glacial, entre monts du Forez et monts du Lyonnais. Alors que le départ de Saint Etienne se faisait sous un ciel clément, l’averse allait se déverser sur les concurrents après une heure et demie de course, les accompagnant tout au long de l’épreuve. En tête de course, un groupe d’une dizaine d’unités se détachait rapidement, où l’on retrouvait tous les prétendants, avec Cédric Fleureton, Manu Meyssat, Romain Maillard, Sylvain Court, Robin Cattet, Nicolas Maru, Baptitse Chassagne et Benoît Chauvet, tous dan la même minute à Saint-Christo-en-Jarez (km 17,5). Au fil des kilomètres, le groupe de tête allait s’étioler. Sylvain Court, abandonnait rapidement, suite à une chute, au niveau de Sainte Catherine (km 31), et quatre « avions » allient se détacher, avec Fleureton, Maillard, Meyssat et Chassagne. Fleureton allait faire l’écart entre Saint Genou (km 40) et Soucieu-en-Jarrest (km 53), où il arrivait avec 2 minutes d’avance. Un écart irrémédiable, qui allait s’accentuer sur les 20 derniers kilomètres, passant à 9 minutes à Chaponost (km 65) sur Romain Maillard.
« C’est parti assez vite, sur l’impulsion surtout de Sylvain Court, donc je n’ai pas eu besoin de dynamiter la course » sourit le vainqueur 2019. « J’ai pris la tête au 35e km, je voyais que certains du groupe commençaient à être émoussés. Après, j’étais quand même un peu dans l’inconnu. Personnellement, je ne sais jamais trop ce qu’il peut se passer après 40 ou 50 kilomètres de course. Surtout que j’ai eu une préparation plutôt courte, de un mois, où ma plus plus longue séance devait faire 2h30…. Au final, j’ai bien senti passer les 15-20 derniers kilomètres » racontera Cédric Fleureton, 46 ans. « En fin de course, tu gères tes douleurs, et tu débranches ton cerveau ».
Manu Meyssat, lui, fera un retour phénoménal sur cette fin de course, pour conclure une édition 2019 à la 2e place, où, de son propre aveu, il sera passé par tous les états. « Après une heure et demie de course, je n’étais pas au top. J’avais très, très faim. Alors j’ai fait un grand arrêt à Sainte Catherine, où j’ai passé 5 minutes à ne faire que manger » racontera l’intéressé. Et puis c’est revenu. Avant une chute, qui m’a explosé ma poche à ravito, et je me suis retrouvé sans rien à manger. A Soucieu, je suis arrivé à moitié en hypo. Je me suis donc arrêté encore un petit moment pour recharger les batteries. Et je me suis retrouvé euphorique dans les 15 derniers kilomètres » poursuit le double vainqueur. Tellement euphorique, qu’il reprendra Romain Maillard, et terminera 2e, à 8 minutes de Fleureton. Romain Mailard, en vieux briscard et habitué de l’épreuve, résistera à l’attaque de Baptiste Chassagne dans les derniers mètres, pour le repasser à quelques foulées de la ligne, et s’offrir un nouveau podium sur cette épreuve.Chez les filles, Camille Bruyas n’aura guère tremblé pour l’emporter elle aussi pour sa première participation. Elle l’emporte en 6h54, devant Sandrine Fléchet (7h27) et Lucie Jamsin (7h33).. Le premier vainqueur de la LyonSaintéLyon s’est intercalé entre ces deux dames. La légende de l’épreuve retiendra son nom : il s’agit de Alexandre Boucheix, qui aura mis 16h44 pour couvrir les 152km de l’aller-retour, terminant devant l’Australien Benjamin Hall et Christophe Le Saux. Par Luc Beurnaux – Photos Peignée Verticale
décembre, 2024
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