Il a tranché tard jeudi soir à l’issue d’un dernier test : souffrant d’un début de fracture de fatigue au deuxième métatarse du pied gauche, Emmanuel Meyssat s’est finalement résolu à ne pas prendre le départ samedi soir à minuit de la 59e édition de la SaintéLyon (70km ; 1500m D+ ; 1900m D-).
« Il y a du mieux mais ce n’est pas suffisant, indique le coureur rhodanien du Team Asics. Moi-même, j’ai du mal à croire que je suis raisonnable… »?Jusqu’au bout, le champion de France de trail court 2011 a espéré une amélioration de l’état de son pied, ne pouvant se résoudre à laisser une nouvelle fois filer la « classique » nocturne après deux abandons douloureux en 2010 (contractures musculaires dues au froid alors qu’il était en tête) et 2011 (maux de ventre). « Je n’aime pas rester sur un échec et surtout, c’est une course qui me fait envie pour un tas de raisons. J’ai habité à Saint-Etienne et à Lyon, elle se dispute sur mes chemins d’entraînement (il habite à Larajasse au cœur des Monts du Lyonnais), j’aime l’ambiance de nuit, courir à la frontale… C’est une classique atypique, moitié route, moitié chemin. Elle m’attire », disait-il la semaine dernière alors que les premiers symptômes de sa blessure venaient juste de commencer à se manifester au surlendemain d’un gros week-end d’entraînement.
Déjà arrêté deux mois au printemps dernier par une autre fracture de fatigue (au 3e métatarse du même pied), Meyssat sait ce qu’il en coûte d’insister… « Si ça dégénère, c’est deux ou trois mois d’arrêt. Si je ne cours pas, je sais que je pourrai reprendre début 2013. » Les soins de son osthéo, samedi dernier, avaient permis d’isoler l’origine du mal (une déviation du gros orteil) et de limiter la douleur, sans toutefois la faire disparaître complètement.
De quoi pester car le double vainqueur du Lyon urban trail avait rapidement refait surface après sa blessure du printemps. 25e des Mondiaux de course en montagne à Temu Ponte di Legno en Italie, il avait enchaîné cet automne avec un succès prometteur au Marathon des Causses : « Je crois que je n’ai jamais été aussi bien préparé pour la SaintéLyon », regrette-t-il aujourd’hui.
Gault favori
Malgré la déception, Meyssat devrait être présent à Saint-Etienne pour encourager son partenaire du Team Asics Emmanuel Gault qui endosse désormais seul la casquette de grand favori. Trois fois deuxième de la SaintéLyon en 2009 (derrière Christophe Malardé), en 2010 (derrière Denis Morel) et 2011 (derrière Erik Clavery), le directeur d’école à Uzès entend surtout effacer le souvenir de l’édition 2010 courue dans la poudreuse. « Même deux ans après, il reste quelques traces, avoue-t-il. J’avais douze minutes d’avance. J’avais suivi les lumières de concurrents de la Saintexpress (40km) qui s’étaient trompés de chemin… J’avais essayé d’être le plus sportif possible à l’arrivée car c’était un incident de course. Mais cela avait été dur à avaler. »?Relancé après sa déception de l’UTMB (abandon sur chute) et des Templiers (13e après une hypoglycémie), il s’estime prêt : « Cela a été d’autant plus facile pour se remotiver pour la SaintéLyon. Cela fait 5/6 semaines que je me prépare. J’espère pouvoir faire fructifier ces efforts. »?
Il devra cependant se méfier de Pierre-Laurent Vigier, Fabien Chartoire, Florian Racinet, Jérôme Challier ou encore du double vainqueur de la SaintéLyon Jean-Franck Proietto (1994-2007).?
B.S / photo Raph Thiebaut
décembre, 2024
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