Sébastien Raichon, Sandrine Béranger, Matthieu Bajard et Jean-Noël Poméon ont franchi aujourd’hui en vainqueurs la ligne d’arrivée de ce 11ème Raid in France, manche française de la Coupe du monde des courses aventure, à Aix les Bains. Partis samedi de Bourg Saint Maurice, ils ont bouclé les 400 kilomètres et 16 000 mètres de dénivelé positif en 92 heures 22 minutes. Une performance au regard de la difficulté de la course dans sa partie de haute montagne.
Durant 4 jours et 4 nuits, les 3 garçons de 400Team Naturex, et cette fille incroyable que tout le milieu des courses aventure admire, ont progressé entre Bourg Saint Maurice et Aix les Bains, en orientation, en totale autonomie et non stop (si ce n’est les 8 heures de sommeil imposées par l’organisation).
Sur la ligne d’arrivée, franchie à 11h52 ce mercredi 29 juin, ils ont exprimé une émotion simple et contenue : le bonheur d’avoir résisté à quatre, leur amour de la nature et de ce sport d’endurance à nul autre pareil tant il oblige à puiser au plus profond de soi-même.
Sourire sur les lèvres et larmes dans les yeux, Sébastien Raichon a résumé l’aventure en un gigantesque “merci”, lui qui court les plus grands raids de la planète et voue un attachement particulier à Raid in France, qu’il a remporté à 4 reprises. Il a pointé l’engagement de la partie glacière, à l’assaut de la Petite Aiguille des Glaciers, et raconté le frisson ressenti lorsque la neige a cédé sous ses pieds, le plongeant dans le vide d’une crevasse alors qu’il était heureusement encordé avec ses coéquipiers, comme l’exigeaient les guides de Raid in France présents en haute montagne.
Cette victoire est extraordinaire, aussi, par l’écart qu’elle laisse avec les poursuivants, toujours en lice, mais pas attendus avant la nuit et le petit matin : Absolu Raidsaventure.fr, Bim Bim Team et les Estoniens de Seiklushunt-Honeypower, dont la féminine, victime d’une fracture de fatigue, force l’admiration.
D’ici à vendredi midi, toutes les équipes auront franchi la ligne : elles progressent actuellement dans les Bauges ou dans le canyon du Pont du Diable et les magnifiques gorges du Chéran. Il leur reste à franchir les plateaux du Revard en VTT, avant un finish en packraft et kayak dans le canal de Savières puis le lac du Bourget, plus grand lac naturel de France.
La 11ème édition de Raid in France s’était élancée samedi dernier de Bourg Saint Maurice. La ville a vu les équipes déambuler avec leur packraft sur le dos. Depuis, les kilomètres et le dénivelé se sont accumulés, et 400 Team Naturex fait la course en tête…
Avant de s’engager dans un périple en autonomie de 400 kilomètres dans les Alpes, le Beaufortain et les Bauges, les coureurs se sont mis en condition à l’occasion d’un prologue dans les marais de la ville.“Ce prologue est digne de Raid in France, a déclaré Stéphanie Blocks, de l’équipe 400Team Naturex 2. Les pieds dans la boue ; dans l’eau tout habillé. On n’est pas décu. C’était fun, mais le plus dur reste à venir”. Ils ont ensuite embarqué sur l’Isère pour la 1ère section de cette coupe du monde des courses aventure. A l’issue du prologue, les équipes se sont engagées sur l’Isère en packraft, l’une des plus belles rivières de France, classée de niveau 3 à 4 sur une échelle de 1 à 5. En dépit de la régulation de débit demandée par l’organisation à EDF, beaucoup d’équipes se sont mises à l’eau. Les premiers à terminer cette première section de la course et à atteindre l’Aire de transition 1 (AT1) sont les Panthères Absolu Raid (équipe 21). Dans le regard des 152 coureurs inscrits, beaucoup d’émotion, une pointe de peur et une envie d’en découdre manifeste. Leur objectif : Aix les Bains, non sans un détour préalable par une bonne demi-douzaine de cols, une ascension de la petite Aiguille des glaciers, point culminant à 3 465 mètres, une découverte du Beaufortain, des Bauges, des progressions sur l’eau et une ultime traversée du lac du Bourget.
De magnifiques vues sur le Mont Blanc
S’en sont suivi deux sections magistrales en VTT puis en trek dans la grande vallée des Alpes et la Tarentaise. Au total, 121 kilomètres et plus de 8 000 mètres de dénivelé positif. Les 38 équipes engagées de 4 coureurs (dont au moins une féminine) ont d’abord progressé en VTT sur le domaine des stations de ski de La Plagne et des Arcs. Avant de profiter d’une magnifique descente sur les villages de Villaroger et Sainte-Foy Tarentaise, elles ont souffert dans les montées, contraintes de pousser leur vélo à plusieurs reprises. La section de trek leur a offert de magnifiques vues sur le Mont-Blanc et les sommets de la chaîne des Alpes. Elles ont successivement franchi le passage de la Louie blanche, le col du Petit Saint Bernard, célèbre point frontière entre la France et l’Italie, puis le col de la Forclaz avec ses magnifiques alpages et enfin celui de l’Ouillon.
Peu après 17 heures, l’équipe de tête, 400Team Naturex (20), est parvenue au sommet du Petit Dôme du Glacier (au-delà de 3 000 mètres), un site absolument exceptionnel offrant des vues splendides sur les crevasses et les glaciers alpins. En raison des nombreuses crevasses repérées par les guides de Raid in France sur la Petite Aiguille des Glaciers (3 465 mètres d’altitude), l’organisation a en effet décidé de ne pas envoyer les équipes à son sommet. Cette portion de haute montagne et d’alpinisme a évidemment creusé les écarts. La course s’organise maintenant en 3 groupes : la tête de cordée, un peloton étendu et des équipes très en retard sur les timing pressentis, qui seront certainement contraintes de respecter le premier cut de ce Raid in France (cut A), un itinéraire plus court et plus facile leur permettant de rejoindre le parcours plus en aval.
Les premiers abandons répertoriés
Ces deux premières journées ont entamé les organismes. Les coureurs accumulent les dénivelés positifs et négatifs et souffrent tantôt de la chaleur, tantôt du froid. Ce début de course les a littéralement plongés dans ce qui confère tout son sel aux courses aventure : une immersion au plus profond de la nature, parfois dans des conditions extrêmes. Le stratégique CP4 du refuge Robert Blanc, situé à 2750 m d’altitude au pied de l’Aiguille des Glaciers, avait vu passer toutes les équipes précédemment engagées dans la portion glaciaire. Dernière à s’y présenter : le Team Belgium, dont le capitaine Daniel Masy a couru toutes les éditions de Raid in France. Au total, 32 équipes ont eu la satisfaction de pousser la porte de ce refuge et continuent leur progression sur le parcours intégral. Il leur reste toutefois encore une grande portion à pied en haute montagne et le temps est beaucoup moins clément…Six autres équipes ont été soumises à la première barrière horaire de la course (Cut A) en raison de leur arrivée trop tardive au col de l’Ouillon. Elles ont été exemptées de la partie glaciaire et se sont rendues directement à CP5 au refuge du col de la Croix du Bonhomme. Conformément au règlement en vigueur sur Raid in France, elles figurent désormais en queue de classement, le principe étant de prioriser les teams qui effectuent l’intégralité du parcours initial. Ces équipes sont Team Bois Raid (10), Les Goyaves roses (32), Obugey ND2BR (36), Annecy aventure (11), Mecojit (12) et Tea-Roc (27).
Victimes de l’abandon de l’un de leurs coéquipiers dans la journée, deux équipes poursuivent à trois concurrents (et donc en dehors du classement) : Sud Raid (9) et Issy Absolu Occitanie (24). Dans l’impossibilité de s’alimenter et de boire, Jérôme Cadilhac (équipe 24) a été ramené par l’organisation à Bourg-Saint-Maurice où il se repose. Adrien Rofidal (équipe 9) a été rapatrié également et se repose.
La course a ensuite quitté la Tarentaise et traverse actuellement le Beaufortain et les Bauges, des massifs de moyenne montagne verts et boisés. Les coureurs vont désormais enchaîner des sections plus courtes, faciles et ludiques. Au programme, notamment : canyon, marche aquatique et découverte de la grotte de Prérouge.
L’équipe française 400Team Naturex caracolait en tête. Sur les plateaux du Grand Revard, lors de la troisième section de VTT, elle a avalé les 31 kilomètres tracés à travers les alpages et le domaine de ski nordique emprunté par les athlètes internationaux de biathlon. En milieu d’après-midi, les partenaires de Sébastien Raichon ont enchainé, à partir de Cusy, une petite portion de trek jusqu’à la Croix de Saint-Gras, avec marche aquatique dans les gorges du Chéran. En raison de la sécheresse et du faible niveau d’eau de la rivière, l’organisation a en effet été contrainte d’annuler la section initialement prévue de packraft sur le Chéran par une progression de liaison à pied et en VTT.
À environ neuf heures des leaders, Absolu Raidsaventure.fr garde le rythme et s’est présentée en fin d’après-midi dans le canyon du pont du Diable puis la grotte de Prérouge pour la section de canyoning et de spéléo. Elle devance désormais un trio emmené par les Bim Bim Team, Seiklushunt-HoneyPower, dont la féminine a participé aux JO d’hiver de Sotchi et de Pyeongchang dans l’équipe estonienne de biathlon, et les 400Team Naturex 2. Derrière, des 29 équipes encore en course, toutes avaient atteint en fin de journée Saint-Vital (AT5), lieu d’arrivée de la section de packraft sur l’Isère. Les coureurs progressent désormais en trek dans les alpages des Bauges à destination de Bellecombe-en Bauges (AT6). Fatiguées par les conditions de course, l’exigence de la montagne conjuguée aux mauvaises conditions météorologiques, Nantes Aventures (2), les Belges d’Antipanique (24) et les Polonais de Snowdog Trailteam.pl (38) avaient décidé de jeter l’éponge.
novembre, 2024
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