Pour un coup d’essai, c’est un coup de maître ! Premier trail, a fortiori dans une manche du Trail tour national court, et premier grand succès pour Sébastien Hours. « C’est aussi agréable qu’inattendu », résumait Sébastien Hours après avoir arraché samedi le Trail Faverges Icebreaker (28km) dans les tout derniers kilomètres devant Ivan Bizet et Alexis Traub. Mais si c’est une vraie surprise de le voir-là, cette victoire ne doit pas grand-chose au hasard. Le jeune Lyonnais (24 ans) n’avait peut-être jamais poussé ses baskets jusqu’en montagne, mais il est tout le contraire d’un débutant.
Son nom restait jusqu’à maintenant associé au cross, à la piste et à la route. Il fut notamment sélectionné pour les championnats d’Europe espoirs à Kaunas en 2009 sur 3000m steeple (demi-finale) et à de nombreuses reprises pour des matches internationaux sur route. Champion de France espoirs 2009 et 2010 de semi-marathon, ses records sur la distance (1h07’17’’ en 2009) ou sur 10km (30’48’’ en 2007) prouvent l’étendue de sa palette. Il aurait même dû s’attaquer au marathon de Paris en avril dernier… Secrètement, il espérait passer sous les 2h30 dès sa première tentative. «La préparation s’était super bien passée, raconte Philippe Rémy, son entraîneur au club de l’Entente Sud Lyonnais. Lors d’un test au semi-marathon de Feurs (Loire) fin mars, il avait fait 10km à l’échauffement à l’allure marathon, 3’30’’ au kilomètre, avant la course (1er en 1h08’34’’). Malheureusement, il s’est blessé une semaine avant de partir pour Paris. » Victime d’une tendinite au pied, il devait renoncer, mais la forme ne s’est pas évaporée pour autant.
« J’ai été très frustré, avoue-t-il. Du coup, je me suis dit que je ferais du long cet été à commencer par le Trail de Faverges. » En contact avec le team lyonnais Running Conseil depuis l’hiver dernier, il s’est quand même « payé » une formation express à l’occasion d’un regroupement de l’équipe de Fabien Antolinos à Villars-de-Lans en avril. « Lors de la première sortie avec le groupe, il est revenu bien sec, témoigne l’une des managers du team, Virginie Antolinos. Mais il a appris beaucoup. » Il confirme : « Ils m’ont donné plein d’astuces. En tout cas, la discipline m’a bien branché. Que ce soit le cadre ou la distance, ça me plait. »
?Il a néanmoins débarqué samedi dernier sur la pointe des pieds. « Je venais vraiment pour découvrir, explique-t-il. Avec 1614m de dénivelé positif, je partais dans l’inconnu, surtout qu’il fallait grimper dès le début. J’ai pris un départ tranquille. Je passe 8e seulement au sommet de l’Epaule de Chaurionde, mais je suis revenu dans la descente. »
Coureur robuste (1,68m ; 63kg), ni les montées, ni les descentes ni les parties techniques ne lui font peur même si ses quadriceps et ses ischio-jambiers « hurlaient » le lendemain : « J’avais du mal à marcher ! Faire un footing n’était pas envisageable… »
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Il sera remis dans deux semaines pour la prochaine manche du TTN court au Cap’Aubrac (24 juin). Ce n’est qu’après qu’il décidera s’il se lance dans la chasse aux points pour le classement général du TTN ou s’il prépare à nouveau un marathon pour l’automne. Actuellement en stage de fin d’études à l’Insa de Lyon, cet ingénieur spécialisé en génie énergétique et environnement ira s’oxygéner l’hiver prochain en Nouvelle-Zélande. Mais à son retour, il sera de retour sur les trails, vraisemblablement avec Running Conseil. « Cela m’intéresse, dit-il. De toute façon, même en travaillant, je continuerai de courir. Cela fait partie de mon équilibre. Je pense que je continuerai aussi les cross, la piste et la route. C’est très important de conserver une bonne base de vitesse. »
Benjamin Steen
novembre, 2024
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