5 h 07’45 pour couvrir 52400 m, gravir et descendre 3332 m, c’est à une moyenne presque vertigineuse de 10,21 km/h que Nicolas Martin a remporté la première édition de l’OCC (Orsières-Champex-Chamonix). Un format « Marathon ++/- » qui a fait une entrée fracassante dans le programme Utmbiste. La course qui manquait pour permettre à toute la planète « course nature » pour s’exprimer autour (presque) du Mont-Blanc. Chez les dames, c’est l’Italienne Sonia Glarey qui a été la plus rapide.
On ne fera jamais le tour du Mont-Blanc en moins de 50 km en versant course à pied. Ou alors en resserrant les lignes des courbes de niveaux. Et ce serait, alors, juste pour la nouvelle pratique élitiste du skyrunning et ses « alpi-runners ». Nicolas Martin est un coureur à pied et la simple course en montagne, il la côtoie depuis peu. Cependant, c’est avec le Mont-Blanc en point de mire qu’il a dévalé de La Flégère jusqu’à Chamonix à 13,83 km/h ! Et sans tomber.
Membre de l’Equipe de France de trail (9e des Mondiaux IAU 2013), Nicolas s’est affûté les jambes sur la Montée du Nid d’Aigle (6e) et Sierre – Zinal (31e). Orsières-Champex-Chamonix rentrait parfaitement dans la programmation de sa saison. « Même s’il n’était pas prioritaire, l’OCC était un objectif, explique-t-il. L’UTMB est fortement médiatisé et je n’étais jamais venu sur les courses qu’il y avait au programme, parce que je ne suis pas un coureur d’ultra. Mon format maximum, c’est les Templiers (4e en 2012 et 7e en 2013, ndlr). Je viens à Chamonix et je commence par une victoire, c’est bien. Le gros objectif de l’année, c’est les championnats de France de trail à Buis-les-Baronnies, fin septembre. Il y a encore deux places à distribuer afin d’être dans l’équipe de France pour les Mondiaux 2015. Et j’ai vraiment envie de revivre une sélection internationale, mais il faudra être sur le podium…»
Victorieux sur l’OCC, Nicolas a ainsi validé plusieurs pans de sa préparation. N’en déplaise à certains, ce « 53 km mont-blanais » était une course préparatoire. « Même s’il n’y aura pas les mêmes longues montées à Buis (60 km, +/-3150 m), la distance et le dénivelé est assez proche. C’est donc une bonne préparation, même si je n’ai pas une saison particulière parce que j’ai privilégié les courses en montagne où c’était relevé, et avec une grosse densité. Sur des courses comme le Marathon du Mont-Blanc (19e) et Sierre – Zinal (31e), où il faut être honnête en disant que le niveau est supérieur par rapport à moi. Mais c’est dans ce genre de course où j’ai beaucoup appris, notamment à me faire mal… »
Nicolas aime les courses où le profil est « courant » entre 40 et 50 km. Dire qu’il va donc à courir jusqu’à « contre nature » serait inexact. Cependant, dans son objectif de disputer les Mondiaux IAU 2015 (85 km, +/- 5300 m), le 30 mai 2015, il est dans l’obligation de monter en « dénivelé ». « Je cherche partout où je peux progresser et la montagne est une bonne école, poursuit Nicolas. J’ai même disputé les sélections de Megève pour les Mondiaux. J’ai terminé cinquième, alors qu’ils prenaient les trois premiers. La course en montagne, c’est très fin comme gestion. Il ne faut pas toujours aller à fond. Savoir marcher même lorsque l’on peut courir… »
Alors que Nicolas Martin cherche à allonger la distance (horizontale et verticale), Sonia Glarey est passé du sextuple au simple. Deuxième du Tour des Géants (330 km, +/-24000 m) en 2012 (95 h, 27e au scratch), l’Italienne a fait le choix de courir plus court. « En fait, je suis revenue à mes origines, explique-t-elle. A la base, je suis une coureuse de montagne et « verticale ». Cette année, je dispute le Tour Trail de la Vallée d’Aoste. C’est une alternative au TOR avec cinq courses. C’est vraiment mignon comme challenge. Il reste une étape et je suis leader. J’ai fait aussi le Red Bull 3K (triple KV, 5e femme en 2 h 46’, ndlr). J’ai donc beaucoup aimé le parcours de l’OCC, car c’est la fin de l’UTMB et sa partie la plus technique. Ce 50 km, c’est la « Sky-race » du trail ! »
Si Sonia est revenue à ses premiers amours, c’est aussi pour sortir de l’ultra, gagner en vitesse pour mieux y revenir… « J’avais besoin de courir autrement, autre chose, confie-t-elle. Ce parcours, je l’ai adoré. Je me suis amusée. C’était superbe, car les montagnes étaient lumineuses. Et le balisage, je peux le dire, les organisateurs sont des maîtres. » Herboriste, Sonia a pu aussi admirer la flore du parcours mont-blanais. La plus belle et la plus variée du programme Utmbiste. « Cela m’a aussi rappelé que j’allais devoir me consacrer à mon travail. » Un travail avec des images et des parfums de montagnes plein la tête…
Bruno POIRIER – Photos Yves Marie Quémener
RÉSULTATS OCC 2014 ICI – CCC 2014 ICI – TDS 2014 ICI – UTMB 2014 ICI
COMPTE RENDU UTMB 2014(course femmes) – (course hommes) – TDS 2014 ICI – CCC 2014 ICI
décembre, 2024
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