En cette année 2018, la clameur s’est élevée un peu plus tôt qu’à l’accoutumée dans les rues de Chamonix. Alors qu’il faut généralement attendre le mercredi et l’arrivée des premiers concurrents de la TDS (Tour des Ducs de Savoie) pour entendre la capitale mondiale du trail crier sa passion pour la discipline, ce lundi 27 août a ouvert le 15ème anniversaire de l’UTMB® en faisant souffler sa première bougie à la MCC (Martigny-Combe – Chamonix).
Foule nombreuse, ambiance survoltée, coureurs éreintés mais ivres de bonheur à l’heure de franchir la mythique arche d’arrivée… tous les ingrédients qui font la renommée de l’UTMB® étaient réunis pour cette répétition grandeur nature, longue de 40 kilomètres pour 2300 mètres de dénivelé positif, réservée en priorité aux bénévoles, partenaires et coureurs locaux.
Une première édition réussie qui, cela ne fait aucun doute, devrait contribuer à pérenniser l’épreuve dans le panorama des différents formats proposés par l’UTMB®. Retour sur la MCC, un acronyme qui porte bien son nom.
M comme Majestueuse
Pour Catherine Poletti, instigatrice de ce projet qui lui tenait à cœur depuis un certain temps, « le temps qu’il faut pour qu’une idée se transforme en projet concret, surtout au regard des contraintes d’organisation que cela sous-entend », la MCC s’avance avant tout comme un « signe de reconnaissance à l’égard de ceux qui font la réussite de l’UTMB de par leur formidable accueil : les bénévoles et les habitants de la vallée. » L’objectif est clair : faire vivre pleinement l’expérience coureur à ceux qui la rendent habituellement magnifique. « Ce n’est pas seulement un avant-goût de l’UTMB, c’est une épreuve qui en a toutes les saveurs. »
Promesse tenue. Mécanique organisationnelle bien huilée, ravitaillements consistants, atmosphère festive et cadre somptueux étaient au rendez-vous ce lundi. Les canons esthétiques, tout en grandeur et en somptuosité, étaient manifestement respectés sur ce parcours franco-suisse inédit et pittoresque, serpentant entre les vignes des coteaux valaisans et les hameaux typiques de la haute-vallée de Chamonix. Tout particulièrement en deux points précis aux dires de l’organisatrice : « le Bisse de Trient, un canal historique qui acheminait l’eau jusqu’aux alpages helvétiques, ainsi que le col de Balme, balcon contemplatif sur l’arête granitique des Grandes Autanes ».
C comme Complète
Loin de se faufiler le long d’un parcours au rabais, la MCC proposait aux participants un condensé de ce que le trail peut offrir de mieux. Le menu était gargantuesque, le repas équilibré. En entrée, une première ascension menant au col de la Forclaz, ne présentant aucune difficulté majeure sinon ses pourcentages. Très raide, elle punissait les insolents qui avait fait de l’échauffement une science factice. Pour le plat de résistance, le tracé prenait de l’altitude via des portions beaucoup plus techniques et montagneuses afin de rejoindre le col de Balme, point culminant du parcours (2191m). En guise d’entremet, s’en suivait une descente roulante mais néanmoins cassante car abrupte sur Argentière. Enfin, le dessert, de prime abord assez léger, se révélait en fait extrêmement copieux. La longue ligne droite douce et fruitée que la topographie pouvait laisser envisager se transformait finalement en une succession de vallons acidulée pour rejoindre la ligne d’arrivée. Technicité, puissance, résistance, la MCC avait tous les aspects d’un repas complet. De quoi rassasier les 1 000 trailers qui se sont attablés à son buffet.
C comme Compétitive
Bien moins relevée que ses grandes sœurs que sont l’OCC, la CCC, la TDS ou l’UTMB, la MCC présentait cependant un joli plateau. Crapahuter 40 km pour franchir en vainqueur l’arche légendaire… il était évident que nombre de coureurs locaux allaient se laisser séduire par cette perspective alléchante. La MCC universalise la magie chamoniarde en la rendant accessible à des traileurs adeptes des distances plus courtes. Misons donc sur le fait que, comme ses ainées, cette épreuve va au fil des années gagner en compétitivité.
L’histoire retiendra pourtant que c’est César Costa, célèbre pour ses multiples performances à Sierra Zinal, qui restera à jamais le premier à inscrire son nom au palmarès de cette course. Habitué des lieux car licencié au club de Martigny, il a fait régner sa loi à la maison. Hôte de qualité, il a servi un récital à ses adversaires s’imposant dans un superbe chrono de 3h35, 12 minutes devant Augustin Gilbert, deuxième après avoir démontré une maitrise sans pareille dans la gestion de l’effort, la troisième place revenant au Valaisan Xavier Moulin.
Chez ces dames, c’est l’américaine Kate Pallardy qui a établi le chrono de référence de cette première édition en 4h30, s’imposant avec une marge confortable devant l’espagnole Mila Duran (4h47min) et la néo-zélandaise Caitlin Fielder (4h 47min09sec). Un podium exotique et cosmopolite… Puisque l’on vous dit que la petite MCC aime faire comme les grandes.
Par Baptiste Chassagne – ©Fred Bousseau
décembre, 2024
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