La croissance et la démesure, sans doute les 2 termes les mieux appropriés à l’évolution de la société Chinoise, mais aussi à celle du Trail Tunning dans ce pays qui compte plus d’un 1,3 milliard d’habitants.
Le phénomène est nouveau, la discipline est née il y a environ 5 ans, Salomon a été l’un des premiers acteurs du marché mais aussi à l’initiative du développement des courses.
Quelques marques tentent de s’implanter (Raidlight, BV Sport, Compressport, Nathan, Hoka…), mais c’est maintenant qu’il faut y aller…..dans quelque temps il sera trop tard !
Quelques 30 courses en 2011 et un peu plus de 300 en 2016 soit 10 fois plus en 5 ans.
Environ 40 000 trailers en 2016 et une augmentation de 20 à 30% annuelle.
La course la plus difficile est l’Ultra Trail de Gobi (UTGR) avec 400km non stop dans le désert et la plus populaire The North Face 100 Beijing avec plus de 4 500 participants.
Le phénomène Trail est véritablement en marche et risque d’exploser.
La France symbole de qualité et d’expertise
Si la France et l’Europe sont moteurs dans le développement du sport avec aussi des coureurs emblématiques, c’est sans doute vers l’Asie et en particulier La Chine que les regards doivent se porter pour les organisateurs et les marques.
Un marché difficile à conquérir, le savoir faire de la fabrication des produits est dans le pays, et la copie est l’un des obstacles majeurs pour l’implantation des marques Européennes.
Les épreuves sont sous le contrôle de société Chinoise organisatrices d’événements.
Avec la barrière de la langue, les lourdeurs administratives de l’état, le poids des politiques et des lobbies rendent impossible une société Européenne de s’implanter seule.
Les organisateurs de la Maxi Race, déjà impliqués en 2015 dans la réalisation de la MaXi Race de Yangshuo sont là pour en témoigner.
Les Européens sont une caution, un gage de savoir faire et d’expertise très précieux pour les autorités mais ne cachent pas non plus qu’ils sont quelque part des maillons (indispensable pour le moment), avec peu de pouvoir direct, mais un soutien technique au niveau des parcours, du médical et de l’organisation générale.
Et Laurent Blondeel, coordinateur du projet en Chine de rappeler, « on veut surtout éviter l’ingérence, par exemple au niveau médical on apporte notre expérience pour l’adapter aux process Chinois par des échanges entre médecins et régulateurs d’urgences médicales ».
Jiangshan, commune de 600 000 âmes au Sud Ouest de Shangaï a sollicité la MaXi Race, dans le cadre de sa politique de sport nature de masse et de développement touristique : « on souhaite apporter des compétences, notre rôle est avant toute de garantir un savoir faire, de pouvoir travailler en concertation avec le tissu local. C’est pas simple et on mouille vraiment le maillot « !
L’UTMB® est aussi en passe d’organiser son épreuve, elle devrait voir le jour en 2017, après qu’une expertise organisationnelle ait été faite en Novembre 2016.
Les Chinois devraient donc acheter le label « UTMB® », difficile de refuser quand on sait qu’ici les contrats se négocient rapidement avec 5 zéros.
Tandis que la MaXi Race pourrait proposer 3-4 courses en 2017 sous leur entité.
Et du côté des coureurs l’engouement continue de monter, l’épreuve Chamoniarde est devenue leur objectif mais aussi l’échelle de valeur et de notoriété d’un coureur, chacun se comparant par rapport à ses nombres de points UTMB®, qu’il a acquis au fil des courses.
Côté course, les Européens dominent.
Cette seconde MaXi Race China, première sur Jiangshan, aura assurément convaincu les organisateurs Chinois du savoir faire Français.
Les conditions météos les 3 jours précédents la course, avec des pluies incessantes ont rendu les chemins boueux, glissant et fait grossir le débit des rivières à traverser.
Il aura fallu attendre les derniers instant pour que la course soit lancée malgré quelques hésitations et ensuite elle sera maintenue sur les conseils du staff Français venu garantir la sécurité et ayant positionné des bénévoles experts au cœur de la montagne et des zones sensibles pour ajuster si besoin.
Une course technique et engagée de 66 km pour 4 700 m D+, qui selon les impressions du vainqueur, Greg Vollet, « mériterait sans doute à l’avenir de porter le nom de MaXi Race Extrême ».
Ludovic Pommeret qui a accompagné le lauréat pendant près de 40km à connu un passage à vide pour finalement s’accrocher à une seconde place, croyant être la troisième, « la fin de saison est difficile, la fatigue de l’UTMB et de l’ensemble de la saison se fait sentir depuis les Mondiaux ».
Le Japonais Sota Ogawa, prendra la troisième place, doublant le lauréat de l’UTMB® à 6km de l’arrivée mais s’égarant quelques hectomètres plus loin sans que personne ne le voit commettre son erreur.
Chez les dames, l’Italienne Martina Valmassoi l’emporte devant 2 Chinoises.
Sur le 105km, victoire de Lian Lingling en 16h44’46 et de Xu Xiaohong en 22h41’46.
Nathalie Mauclair contrainte à l’abandon au 30ème kilomètre en raison d’une douleur à la hanche.
Podiums hommes 66 km
1/ Greg Vollet (FRA) : 8h21’04
2/ Ludovic Pommeret (FRA) : 8h43’23
3/ Sota Ogawa (JPN) : 8h45’07
1/ Martina Valmassoi (ITA) : 10h18’44
2/ Xu Meiling (CHN) : 11h50’10
3/ Sun Lili (CHN) 14h07’53
Par Fred Bousseau – texte et photos
décembre, 2024
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