Il était le grandissime favori. Mais Julien Rancon a quand même surpris tout le monde en débouchant du perron de l’hôtel de ville de Lyon beaucoup plus tôt de prévu, avant de descendre les ultimes marches de la journée et de couper la ligne d’arrivée dans une quasi indifférence. Certes, le grand parcours de la sixième édition du Lyon urban trail (36 km) comptait deux kilomètres de moins que l’an dernier (victoire de Patrick Bringer en 2h51’23’’), mais le champion de France de montagne a quand même fait fissa, bien aidé par les conditions. Vive le printemps ! Si la météo était parfaite pour permettre aux 7000 coureurs (record de participation) de visiter les recoins les plus pittoresques de la capitale des Gaules, elle était aussi idéale pour sautiller d’une colline à l’autre à travers leurs innombrables montées et descentes d’escaliers. Un peu plus d’un mois après sa 11e place au semi-marathon de Paris (1h05’53’’), Rancon ne pouvait pas rêver mieux.
Yoan Meudec, troisième à l’arrivée un an après avoir terminé deuxième, a vu ça de près. Le Clermontois du team Sigvaris fut celui qui l’accompagna le plus longtemps avant de céder : « Il était mieux que moi dans les bosses et sur les marches qui sont épuisantes à la longue. Rester avec lui si longtemps était inespéré. Faut voir qu’il met normalement dix minutes à tout le monde sur tous les trails. » Pas cette fois. Même s’il s’était rapidement isolé avec Meudec, jamais le trou avec le groupe de chasse (le Grec Dimitis Théodorakakos finalement 2e, Fabien Chartoire et Thibaut Baronian) n’allait excéder la minute.
« Je sais qu’il y a beaucoup d’occasions de faire la différence sur ce parcours-là puisqu’il y a des bosses jusqu’à deux kilomètres de l’arrivée. Même quand le Grec est revenu, je ne me suis pas affolé car j’en avais encore sous la semelle. Et je voyais bien que les autres ne montaient pas plus vite que moi. Je me sens vraiment bien sur ce parcours où je prends énormément de plaisir. C’est ludique, on est tout le temps en train de changer de direction, de pente, etc. On tournicote beaucoup, on est un peu perdu. Mais c’est pas mal », souriait Rancon à l’arrivée qui signe sa deuxième victoire dans le LUT cinq ans après avoir ouvert le palmarès lors de la première édition. Avec deux succès, il égale le score d’Emmanuel Meyssat, vainqueur en 2010 et 2011 : « C’est marrant parce que Manu est un super pote. On ne s’est jamais opposé directement ici. Faudra le faire. »
En attendant, Rancon (32 ans) entend poursuivre sa saison comme elle a débuté. Parfaitement remis de l’opération du calcanéum qui l’a perturbé en début de saison dernière, il peut s’entraîner à loisir : « C’est un luxe », apprécie-t-il. « J’ai amélioré mon record sur semi. Il faudra voir ce que ça donnera en montagne… » La défense de son titre de champion de France va l’occuper dans les prochaines semaines avant un copieux programme en fin d’année : « Je ne veux pas laisser de force en début de saison car la fin sera chargée. Il y aura – j’espère – les Mondiaux de montagne, les championnats de France de trail et les Templiers. »
Quant aux Mondiaux de trail au Pays de Galles pour lesquels il est sélectionné, il s’interroge : « J’entends qu’il y a des problèmes avec les défenseurs des oiseaux. S’ils ont lieu en juillet comme c’était prévu, je pense que je participerai. Mais on nous parle de report en octobre. C’est dur de faire des plans. Je n’y accordais déjà pas beaucoup de crédit. Quand on voit ce qui se passe, cela confirme ce que je pensais. »
Finalement, le match avec Jonathan Wyatt n’a pas eu lieu. Le Néo-Zélandais (40 ans) de Salomon, six fois champion du monde de course en montagne, n’a jamais été en mesure de faire le match (8e à près de 10 minutes de Rancon) : « Je n’ai pas essayé de suivre, a-t-il expliqué. Julien était vraiment très fort aujourd’hui. J’ai décidé de prendre mon propre rythme et de profiter de l’atmosphère. » Et il a adoré ce qu’il a vu : « Je n’étais jamais venu à Lyon. J’ai découvert une ville extraordinaire. Mon problème, c’est que je suis architecte. Donc, je n’ai pas arrêté de perdre du temps pour admirer. Le passage dans le théâtre gallo-romain restera un énorme souvenir. »
Chez les femmes, il n’y a pas eu photo non plus. En tête d’un bout à l’autre, l’Italienne de Silva Serafini a survolé l’épreuve. La Vénitienne de 23 ans débutait pourtant sa saison à Lyon, mais elle n’a fait qu’une bouchée de sa partenaire russe du team salomon Zhanna Vokueva.
Benjamin Steen – Photos Thierry Larret
Tous les résultats du Lyon urban trail 2013 ICI.
novembre, 2024
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