Le mouvement de grève des éboueurs lyonnais s’est arrêté juste à temps la semaine dernière. Les 6000 participants de la 5e édition du Lyon Urban Trail ont pu profiter sans obstacle des quartiers les plus pittoresques de la ville aux deux collines (Fourvière et la Croix Rousse) sous un grand soleil. Unique petite rature dans ce beau paysage, le curieux dénouement de l’épreuve de 38km quand Nicolas Pianet, pourtant pointé deux minutes derrière Patrick Bringer à cinq kilomètres de l’arrivée, a contre toute attente surgi du porche de l’hôtel de ville pour passer la ligne en première position. Aussitôt, le Jurassien du Team Scott reconnaissait qu’il y avait eu une erreur de parcours. Après quelques minutes de flottement, il était finalement classé troisième derrière les deux coureurs du Team Sigvaris Patrick Bringer et Yoan Meudec. Un mois après sa victoire au Trail de Vulcain, l’Auvergnat médaillé de bronze au Mondial de trail 2011 poursuit tranquillement mais sûrement sa progression vers le championnat du monde 2013.
Patrick, comment avez-vous construit cette victoire ??
Patrick Bringer : Vu le parcours tortueux, on a fait 20km groupé à sept/huit coureurs. C’était plus agréable comme cela. Avec Yoan (Meudec), on a mis un petit coup après le ravitaillement parce cela commençait à ne pas être normal d’être aussi nombreux. On s’est relayé jusqu’au 30e kilomètre jusqu’à ce que je m’isole dans la montée vers Fourvière puis sur la piste de La Sarra. Et j’ai bien fini. Enfin, j’avais quand même très mal aux jambes.
Plus ou moins qu’il y a un mois après votre victoire au Trail de Vulcain ?
?Après les 70km du Vulcain, je ne ressentais rien musculairement. Là, je ne vais pas pouvoir marcher pendant quatre ou cinq jours. Avec toutes ces marches à descendre, cela finit par taper, taper, taper ! Ce n’est pas non plus destructeur, mais il ne faut pas avoir un objectif les quinze jours qui suivent… Mais c’est une très belle épreuve. J’en avais entendu parler en bien. Et je suis agréablement surpris. C’est joli, c’est varié et finalement, cela passe vite.
Le double vainqueur sortant, Emmanuel Meyssat (blessé aux orteils), vous a-t-il manqué ?
J’étais déçu parce que je me sentais bien depuis un mois. J’aurais aimé aller au combat contre lui. C’est toujours bien d’affronter un client. Même si je pense qu’il était « taquinable », il est quand même le spécialiste.
Cette victoire va-t-elle compter dans votre palmarès ?
?Le Lyon urban trail fait partie des dix ou douze plus belles courses du calendrier français. Oui, c’est une victoire qui compte. Le plateau n’était pas si mal une semaine après l’Eco trail de Paris et le trail du Ventoux. Je suis content de gagner. Entre l’Ardéchois (28 avril) et Lyon, je voulais en gagner au moins une…
Pré-sélectionné pour le Mondial 2013, vous avez annoncé votre intention de réaliser une saison très sage…?
On m’a fait confiance en me retenant. Donc je vais respecter un calendrier raisonnable avec une course par mois maximum. Je vais tacher de progresser en technique. Il me semble que c’est en train de venir comme j’ai pu le constater au Trail de Vulcain où j’ai pris beaucoup de plaisir dans les descentes. J’encaisse mieux également les dénivelés, j’ai moins de courbatures. Il faut continuer. Maintenant, j’attends de voir où auront lieu les Mondiaux pour me préparer au mieux.
C’est vrai qu’à 36 ans, vous êtes un jeune traileur…
?Ce n’est que ma troisième saison. C’est pour cela que cette année, j’ai décidé de participer à quelques classiques comme l’Ardéchois, la 6000D ou les Templiers que je connais comme entraîneur mais pas comme concurrent. S’il y a des résultats tant mieux, mais ce n’est pas l’objectif.
Vous étiez surtout connu en tant que triathlète puis comme coach, notamment de Thomas Lorblanchet jusque l’an dernier. Comment vous considérez-vous désormais ?
?Je ne dissocie pas mon activité de traileur de celle de coach, même si pour moi ma priorité, c’est d’être entraîneur. Je suis plus soucieux des gens que j’entraîne que de moi-même. Mais ils apprécient que je pratique. C’est un plus.
Propos recueillis par Benjamin Steen
Céline Lafaye sans trembler
Chez les femmes, Céline Lafaye a sans problème conservé le titre qu’elle avait remporté l’an dernier en s’imposant avec près d’une demi-heure d’avance sur Elodie Arrault-Pimont. La Savoyarde a quand même dû s’employer : « Moi qui n’en ai jamais, j’ai été surprise d’avoir des débuts de crampes, dit-elle. J’ai aussi eu quelques ennuis gastriques. Mais je suis contente. Je me suis fait mal au genou au Trail des Cabornis (11 mars). Depuis j’ai fait essentiellement du vélo. Mais c’est passé aujourd’hui. »
Classements
38km : 1. Bringer (Sigvaris) en 2h51’23’’ ; 2. Meudec (Sigvaris) 2h53’22’’ ; 3. Pianet (Scott) 2h53’30’’ ; 4. Beauxis (Salomon espoirs) 2h53’40’’ ; 5. Baronian (Salomon espoirs) 2h59’00’’.?
Femmes : 1. Lafaye (Scott) 3h14’11’’ ; 2. Arrault-Pimont 3h42’38’’ ; 3. Berrut 3h47’35’’.
?23km : 1. Bonin 1h37’54’’ ; 2. Picout 1h39’31’’ ; 3. Ferel 1h39’35’’.
Femmes : 1. Valéro (Mizuno) 1h58’29’’ ; 2. Dubois (Tecnica) 2h05’10’’ ; 3. Laila Kaergaard 2h06’49’’.?
12km : 1. Veyrat-Durebex 53’05’’. Femmes : 1. Moron 1h02’01’’.
Photo archives.
Les photos de l’édition 2012 plus tard dans la soirée…
novembre, 2024
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