C’est un pur montagnard qui s’impose sur le Lyon Urban Trail. Mais est-ce réellement une surprise ? Rapide, très à l’aise dans les montées, Emmanuel Meyssat n’a pas trop eu à forcer son talent. Et comme sa saison 2010 s’oriente plutôt vers le trail… A surveiller !
Endurance : Un petit mot de la course déjà. Comment ça se goupille ?
Emmanuel Meyssat : Jusqu’au 25ème, assez groupé. En fait, c’est parti vite. Au départ, ces deux montées font très mal. Ensuite on est ensemble à cinq ou six. J’étais plutôt bien dans les montées, je temporisais dans les descentes. Surtout ne pas me faire mal. Chaque fois, il y avait un écart d’une trentaine de mètres qui se faisait, et sur la côte suivante, je revenais. Et puis vers le 25ème, je m’en vais.
E : Ca parait très simple. Par contre, ton début de saison n’a pas été évident…
E.M : A cause d’une sale blessure. En septembre dernier, j’ai eu un déplacement du calcanéum qui a entraîné une inflammation sur l’aponévrose, avec en plus une fibrose. Si bien que j’ai du couper dix semaines. La rééducation a été très longue ensuite. Un footing par semaine au départ, avant de reprendre sérieusement mi-janvier, avec la saison de cross. Aux « France », je finis quand même 25ème, et cette base de vitesse sera bien utile en trail. Maintenant, je vais mettre un peu de volume, du kilométrage, pour bien aborder les distances de 30 à 40 km.
E : Comment perçois-tu ce genre d’épreuve urbaine ?
E.M : Je pense que les gens s’amusent bien. C’est très ludique. Regarde aujourd’hui, sur les trois courses, il y a quand même 4000 coureurs. Une fois de temps en temps, c’est bien, ça change. Mais c’est quand même dur pour les jambes. Il ne faudrait pas trop en faire. Cette semaine, ça sera donc bien tranquille, au niveau de la reprise.
E : Tu viens d’intégrer le team ASICS. On va donc moins te voir sur les courses de montagne ?
E.M : Depuis dix ans, j’ai surtout couru ce type d’épreuves. Et j’ai maintenant envie d’essayer autre chose. C’est vrai aussi que le team va me permettre d’exprimer tout ça. On n’a pas, en course de montagne, le même soutien. Là, il y a de bons coureurs, de l’émulation, et je vais donc participer à des courses du TNT (Trail National Tour), comme Buis-les-Baronnies, les Forts de Besançon ou Faverges… Mais je viendrai quand même sur certaines épreuves de montagne, le Grand Ballon bien sûr, les « France » aussi, dans le Cantal, avec, qui sait, une participation aux Europe.
E : Justement, si tu compares à ce qui se passe ailleurs en Europe. Pourquoi si peu d’étrangers viennent chez nous ?
E.M : Ca dépend des disciplines, mais c’est vrai que nos courses ne rapportent pas d’argent. C’est très différent de l’Italie, de l’Espagne, des épreuves de sky-running par exemple, où tu peux ramener 2500 € à la gagne. Quand tu t’entraînes dix à douze fois par semaine, tu attends un retour. Chez nous, ça n’existe pas. Est-ce qu’il faut que ça reste comme ça ? Peut-être que ça va empêcher de trop vite déraper. Mais il y a quand même une professionnalisation qui commence, avec un gros business. On va bien voir…
Recueilli par Jean-Luc Mayé
décembre, 2024
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