Le Pays Basque français démarre aux portes du Béarn, et plonge dans l’atlantique. La plupart des montagnes ne sont jamais très hautes : le plus haut sommet étant le pic d’Orhy (2017 m) qui se situe en Haute Soule, près du port de Larrau. Mais la hauteur ne fait pas la difficulté. Les points de départ peuvent se situer entre 0 et 100 m d’altitude, pour grimper à plus de 900 m comme la mythique Rhune, entre terre et mer. Le dénivelé peut être conséquent, et le terrain souvent très rude, passant de pistes très terreuses et caillouteuses, à des singles qui se faufilent entre une végétation parfois très fournie, pour se poursuivre à flanc de montagne ou en bord de crêtes.
Les fameux “pottoks” se posent çà et là, ces équidés paisibles et solides, tout comme le physique très charpenté de la plupart des coureurs locaux, forgés dans leurs montagnes. Les vautours sont souvent présents en nombre dès qu’on commence à bien grimper. Il n’est pas rare de tomber sur des carcasses d’animaux très proprement nettoyées.
Le traileur basque est donc un coureur en général bien solide, avec des cuisses larges et musclées, prêtes à tout encaisser. Que ça monte raide ou à l’inverse que la descente qui se présente puisse faire douter plus d’un coureur par sa technicité, il passe avec aisance et ne perd que très peu de temps. Les coureurs basques sont redoutables sur leurs courses, ce qui en fait des adversaires à prendre toujours très au sérieux.
Les courses basques sont donc un rendez-vous sportif où la concurrence est toujours significative, et la difficulté forcément au rendez-vous. Surtout si la météo souvent changeante vient comme souvent corser l’affaire, en rendant les terrains glissants, ou la chaleur étouffante. Il faut être prêt à ça ! Sous peine de passer quelques moments de “galère”… Mais le charme opère : le décor est magnifique, tout en relief, plein de charme avec ses maisons rouges, vertes et blanches, puis sa culture de la fête et du sport. On se souvient toujours de son passage en terre basque !
Les classiques basques du calendrier trail
5 février : L’hivernale du Baïgura (17 km / 1200 m+)
Une hivernale qui peut être enneigée vers le sommet (897 m) mais qui ne l’a pas été cette année. Parfaite pour se remettre en jambe, bien qu’il faille pouvoir passer ces 1200 m de dénivelé. En tout cas, cette année, ça a souri à Guillaume Beauxis qui devance de peu Julien Jorro. Les hauts-pyrénéens à la fête. 400 participants pour débuter l’année, pas mal.
Le Senpereko Trail et La Sara Korrika : les grandes classiques de mars !
Le Senpereko Trail (St Pée sur Nivelle, 13 mars) c’est à l’origine ce 21 km qui propose 1100 m de dénivelé en passant par le Suhalmendi, avec la Rhune en arrière-plan. Comme on vous le disait, nul besoin d’aller très haut pour corser l’affaire : une succession de bosses (des “murs” à certains endroits), avec des portions où il n’est pas simple d’envoyer tellement le terrain peut s’alourdir, et les descentes surprenantes de technicité. Heureusement, pas tout le long !
Cette année, la pluie a corsé l’affaire, renforçant l’impression de froid. D’autres se souviendront aussi du passage avec la corde : impossible de faire autrement dans ce couloir transformé en “patinoire”. De quoi vous marquer physiquement et mentalement !
Mais le décor est beau, le soutien présent tout le long du parcours, et l’accueil parfaitement réussi par le club du Spuc Lasterka. Avec pas loin de 2000 finishers, il faut assurer le coup. C’est fait dans les règles de l’art ! Les cadeaux qui vont avec le dossard, l’ambiance, les “talos” après la course, les boissons. Jérôme Camacho l’emporte en 1h43, et Rebeca Mariño Torrado en 2h08.
Depuis il y a eu le 42 km (2800 m+) avec entre autre l’agréable retour de Maxime Cazajous au 1er plan, et le solide 80 km (5600 m+) où Jocelyne Pauly revenait au trail après un solide automne sur la route et des records persos explosés. La forme est toujours là ! Avec un 10 km (330 m+) cela permet d’avoir un joli samedi, et avec le Senpereko du dimanche, de boucler la boucle. Tout le monde a été servi !
La Sara Korrika : grosse compétition toujours en vue ! 27 mars
On se décale du côté de Sare deux semaines plus tard, et on visite la Rhune par des endroits différents. Plus de 700 inscrits à 10 jours de l’épreuve, et devant, toujours une grosse compétition. 22 km, 1600 m+, ça commence à faire. Et devant, ça envoie ! En 2019, Oier Ariznabarreta remporte l’épreuve en 1h55, et Oihana Azkorbebeitia en 2h19, devant deux autres basques… Quelques noms du top 15 chez les hommes : Sylvain Court, Benoit Cori, Benat Marmissole, Guillaume Beauxis, Florian Becker, Paul Iratzoqui… on en oublie !
Les fameuses Crêtes d’Espelette – 1er juillet 2022
Les courses sont nombreuses et la fête entoure tout l’événement. Nocturne, marche nordique, découverte, 7, 14, 20, 28 et 45 km, il y en a vraiment pour tous. Et c’est le but, avec environ 3500 finishers lors de l’édition 2019 ! La 45è pour le 1er juillet prochain. Il y a de l’histoire derrière cet événement à succès, qui voyait à une époque des plateaux de coureurs compétitifs, avec quelques fois les “stars” du bitume qui s’invitaient aux côtés des traileurs.
Euskal Trails – 27 mai 2022 – succès populaire
Deux jours de course avec des duos de 2×25 km, 2×40 km, un ultra de 130 km en duo ou en solo, une nocturne, une course féminine et des courses enfants. Un sacré programme pour accueillir environ 3500 participants et les accompagnants au coeur de St Etienne de Baïgorry. Un événement majeur, tant il marque les esprits par sa festivité, sa beauté, mais aussi sa difficulté. Derrière cela, des moyens humains énormes et des retombées importantes pour la vallée. (voir notre sujet ici : https://trails-endurance.com/actualites-courses-trail-running/leuskal-trail-histoire-damour-dure-temps)
La célèbre course de la Rhune – 14 août 2022
Encore une historique qui symbolise parfaitement la Rhune : une course en aller-retour au départ d’Ascain, vers le sommet. A qui sera le plus rapide en montée, et le plus intrépide en descente ! Gil Besseyre (3 fois vainqueur des Templiers) détient toujours le record : 1h00’10s depuis 2001 pour ces 12,5 km et 880 m+. Plus de 500 coureurs au départ.
La Skyrhune, exceptionnelle ! 24 septembre 2022
Créée en 2014, la Skyrhune (21 km / 1700 m+) s’est inspirée de la ferveur des trails basques espagnols. Ambiance folle sur la ligne d’arrivée comme au sommet de la Rhune, jeu de maillots (starter, grimpeur, descendeur), compétition incroyable avec l’accueil des Golden Trail Series Monde… C’est dire la reconnaissance du travail de Nicolas Darmaillacq et de ses équipes. On est encore étourdi par les records de Jan Margarit Solé et Nienke Brinkman l’an dernier !
Autres événements : Les Délices d’Ursuïa, la Course des Bergers, Biriatou Pottok Trail, le Défi de la Rhune, BK Bidarray, le Xibero Trail, le Tour de la Soule…
Par Mathieu Bertos – ©Fred Bousseau et Mathieu Bertos.
novembre, 2024
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