Le Trail de La Cité de Pierres est l’un des premiers Trail organisé en France en 2021 sous un format très particulier.
Il aura tenu toutes ses promesses et rendu hommage au magnifique cadre de la cité de Pierre au cœur du Parc Naturel Régional des Causses. Plus technique et plus exigeant que les parcours que l’on peut retrouver en Octobre sur les Templiers, les 31km et 1600D+ n’auront laissé que très peu de répit aux athlètes ayant eu la chance d’épingler le dossard.
A l’arrivée, la trentaine d’élites réunies s’accordaient tous sur un point : la chance d’avoir pu courir grâce au formidable travail de l’organisation et une pensée pour toutes celles et ceux qui ne le peuvent pas encore.
T. Baronian assure, les jeunes arrivent en force
On le savait, plusieurs athlètes présents sur la ligne de départ aiment partir vite et prendre la course à leur compte. Le premier à allumer la mèche fut le pensionnaire du team Hoka Thomas Cardin qui passa avec une courte avance au château de Montméjean (KM8). Derrière, à quelques encablures, on retrouve le trio qui va animer la course durant un long moment : Thibaut Baronian, grand favori, Kevin Vermeulen et Sylvain Cachard. A 30 secondes, le groupe de chasse menée par Anthony Felber ne souhaite pas laisser partir et tente de combler l’écart. Huit kilomètres plus loin (KM16), la course prend une tout autre tournure, Thomas Cardin n’est plus en tête et grimace, c’est désormais Anthony Felber qui a décidé de faire l’effort et qui se paye le luxe de prendre la tête suivie dans sa foulée par Kevin Vermeulen, Thibaut Baronian et Sylvain Cachard. Au pied de la dernière grosse difficulté, à la Roque Sainte Marguerite (KM26), ils ne sont plus que 3 à pouvoir jouer la victoire. Comme on s’y attendait, c’est ici que Thibaut Baronian décide de faire l’effort et de prendre quelques dizaines de mètres d’avance. Ces poursuivants ne le reverront plus. Thibaut s’impose en costaud en 2h28min27s. Derrière, podium assuré pour Anthony Felber et Kevin Vermeulen mais dans quel ordre ?
Ce n’est qu’à 500m de l’arrivée, dans les derniers hectomètres techniques qu’Anthony décida de passer devant Kevin et le déposer pour terminer 12 petites secondes devant lui à l’arrivée. Ils complètent le podium respectivement en 2h29min55s et en 2h30min07s.
A l’arrivée, Anthony nous confiait le plaisir immense qu’il a pris durant toute la course dans un si beau décor, “je ne connaissais pas la région et j’en ai pris pleins les yeux, des singles bien techniques et joueurs quasiment du début à la fin, des villages traversés magnifiques et des beaux points de vue sur les gorges” avant de nous expliquer comment il a réussi à aller chercher cette très belle deuxième place, “C’était dur physiquement dans la dernière montée mais j’avais Kevin en ligne de mire tout le long, je suis remonté progressivement et dans la partie technique, j’ai décidé d’accélérer un dernier coup pour tout donner sur la fin du parcours”.
A noter que Kevin et Anthony s’étaient déjà retrouvés en début de saison sur une compétition en Italie dans le cadre du San Remo Urban-Ultra Trail. A cette occasion, Kevin avait remporté le 60km alors qu’Anthony finissait déjà 2ème sur le 30km.
Sylvain Cachard, longtemps dans le groupe de tête termine finalement 5ème en 2h34min09s alors que Romain Maillard, le membre du Team Trail Esprit Volcans, en chasse du début à la fin réussit à accrocher la 4ème place en 2h31min30s.
Blandine L’Hirondel survole la course
Chez les femmes, rien ne semble pouvoir arrêter la domination de Blandine L’hirondel. Malgré ses 3 côtes fracturées en janvier lors d’une sortie à ski et une forme qu’elle annonçait peu optimale, la néo-lozérienne l’emporte aisément en 2h44 min. Devant dès le départ, elle comptait déjà 3min d’avance sur sa première poursuivante Camille Bruyas au château de Montmejean (km8). Une avance qu’elle continuera de faire grandir de point de passage en point de passage. Partie 5min après les garçons, elle se paiera même le luxe de rattraper Fabien Demure, à l’agonie et victime de crampes.
Mathilde Sagnes, 2ème en 2h56min qui a pourtant pris un départ rapide mais sans pouvoir suivre Blandine est contente de sa gestion de course “j’étais un peu en sur-régime au début mais les sensations sont bien revenues à la mi-course, Camille Bruyas m’a d’ailleurs doublé au km5 dans les parties techniques où elle était plus à l’aise” avant d’ajouter “je la redouble au km18 environ et comme j’ai un penchant favorable pour la montée, la dernière bosse finale m’a permise d’assurer ma 2ème place”. Mathilde insiste aussi sur la beauté du parcours et des paysages, “un parcours vraiment au top, des paysages à couper le souffle, des sentiers qui alternaient entre singles joueurs et côtes bien raides, de quoi se régaler et bien transpirer”.
Camille Bruyas complète le podium en 3h00min35s devant Maryline Nakache en 3h05min28s et la Roumaine Oana Mihalcea en 3h16min34s.
Pour Marion Delespierre, 6ème femme en 3h36min, ce fut légèrement plus compliqué comme elle nous l’explique, “je n’étais pas dans le game, pas de jambes et je me suis perdue, j’avais tablé sur 15min de moins au temps total”. Elle souligne aussi, comme bons nombres d’athlètes, la difficulté d’avoir dû gérer la chaleur et le soleil pesant durant la totalité du parcours.
La FFA en soutien (Olivier Gui) : « montrer aux décideurs que c’est possible »
Comme nous vous l’avions annoncé dans la preview avant l’événement, la FFA a souhaité apporter son soutien à l’organisation Olivier Gui, directeur technique de la FFA était présent sur place en compagnie de Philippe Propage. Pour Olivier Gui, “Avant tout le but principal c’est que les coureurs puissent s’exprimer, c’est évident qu’il faut qu’il court car on peut perdre certains réflexes à ne plus courir en compétition, il était donc essentiel pour nous de soutenir Guilhem Prax dans cette démarche”
A la question de savoir si ce type d’événement aurait vocation à se reproduire, Olivier Gui marque une ligne très claire, “On l’a déjà fait sur la piste où le nombre d’athlètes sur listes est plus important, ici on a reproduit un peu la même chose et cela a permi d’avoir une course de très haut niveau. Malgré tout, on espère rapidement ouvrir à un public plus large” avant de préciser que « malheureusement on n’en est pas encore à ce stade-là, on essaie malgré tout d’obtenir par le biais des contacts entre le président de la fédération et le ministère des décisions pour que les jauges s’ouvrent un petit peu plus tout en conservant des protocoles sanitaires super ferme”.
Comme beaucoup semble dénigrer le fait d’organiser un événement réservée à des athlètes élites, ce dernier avait aussi but de permettre la validation d’un protocole sanitaire qui pourrait permettre aux futures organisations de voir le jour comme nous le précise Olivier Gui, “On a vu que c’était possible d’organiser un événement avec ce protocole très rigoureux, ici la jauge maximum était de 110 personnes mais on voit bien qu’avec des grands espaces, il ne poserait aucun problème d’accueillir 500 personnes”.
Enfin, à la question de qu’est-ce qu’il faudrait concrètement mettre en place pour pouvoir permettre l’organisation des prochains événements, Olivier Gui nous répond, “Ce genre d’événement où on peut montrer aux décideurs, autorités administratives et sanitaires que c’est possible d’organiser un événement sans risque est fondamental, que de courir en pleine nature est possible et ne pose pas de problèmes”
Le Trail de la Cité de Pierres en est l’exemple.
Par Alexandre Violle – © Greg Alric
décembre, 2024
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