Guillaume Beauxis, 28 ans, a réalisé une belle performance, en octobre dernier, en terminant 3ème du Grand Raid de la Réunion. Cet ultra-trail, de 164 km et 10 000 m D+, est un des plus grands rendez-vous de l’année dans la discipline, un des plus durs aussi de par sa technicité et ses conditions climatiques.
Les meilleurs l’ont gagné : François D’Haene, Kilian Jornet, Antoine Guillon…et les places sur le podium sont chères.
Guillaume a réussi cela ! un ticket qu’il avait gagné en 2016 pour avoir remporté le 160 km du GRP.
Il a aussi pris cette saison une belle seconde place à l’UT4M challenge en août et terminé 8ème de l’High Trail Vanoise en Juillet.
Guillaume habite un village au pied du Hautacam dans les Hautes-Pyrénées, une montagne où les randonneurs, trailers ou skieurs de fond s’en donnent à coeur joie. L’emplacement idéal pour lui, quand on aime la tranquillité, la nature et le goût de l’effort. Il reprend la direction de l’entraînement doucement après son retour de La Réunion, rencontre avec Mathieu Bertos.
« A sans souci, je suis à deux doigts d’abandonner » : G. Beauxis
Depuis la France, avec le suivi sur les réseaux sociaux, la course a été haletante, jusqu’au dénouement, magnifique, comment s’est déroulée ta course.
J’étais à la 10ème place à Cilaos (km 65 / 3400 m+). Après, je suis passé 9ème. Je n’avais pas encore souffert, j’étais bien. C’est en passant dans le cirque de Mafate que c’est devenu plus compliqué, il a fait très chaud, c’était étouffant. Mais je gardais ma place…
Maxime Cazajous et Ludo Pommeret abandonnent ensuite dans Mafate. Pour moi, ça va encore, mais le risque existe. Au Maïdo, je pointe alors en 6ème position. Il y a une grosse descente devant moi pour rejoindre Sans Souci.
Musculairement, c’est très dur.
Au passage à Sans Souci, (km 130 / 7600 m+), Jim Wamsley s’arrête. Je passe alors 5ème, mais je suis aussi à deux doigts d’abandonner…
Et puis, après, les sensations sont à nouveau revenues. J’ai creusé l’écart sur mes poursuivants, et j’ai repris 5 min en 5 km.
Je reviens sur le Suisse Diego Pazos le Suisse, puis j’accélère et je fais une grosse descente. Je mets 30 min pour la faire.
Forcément, passer 3ème et être en position de réaliser un exploit, ça te porte, l’émotion est bien sûr présente, même si la fin de course dans la nuit n’est pas aussi folle que le départ la veille à 22h de Saint Pierre.
25h09’58 plus tard Guillaume Beauxis franchi la ligne en 3ème position.
As tu eu écho de l’engouement de ta performance en France.
Bien sûr, quand on revient un peu sur terre. Ça fait plaisir, c’est clair ! Et puis, je suis content de ma performance, au delà de ma place. On peut penser que tel ou un tel a abandonné, mais ça fait partie de la course, on prend des risques.
Mon temps, il est à 1 heure de François D’Haene quand il gagne, donc ça valide vraiment ma 3ème place. La performance est là.
Discret, Guillaume Beauxis fournit beaucoup de travail dans l’ombre pour que ses résultats parlent pour lui. C’est à travers les réseaux sociaux qu’il faut aussi exister aujourd’hui ?
Oui, il faut faire le job, mais c’est le jeu quand on a un sponsor. Donc je joue le jeu, je fais au moins une photo quand je fais une sortie en montagne, et je communique. C’est sûr que ça prend du temps. Je donne mes impressions, après les courses, mais je ne suis pas adepte des grands compte rendus. Mon site internet est actif, je mets les infos à jour, mais je lie la page d’accueil à ma page Facebook pour les infos régulières.
Une activité qui vient en plus de l’entraînement, pas forcément naturelle pour tous. Mais le sponsor le demande clairement, c’est un point abordé lors des regroupements.
Page Facebook de Guillaume Beauxis
« Une place en équipe de France » : G. Beauxis
Puis, on refait le chemin. Guillaume, l’ancien rugbyman, avait-il toujours été doué pour la course ?
J’ai toujours été endurant et fait beaucoup de montagne. Un jour, un copain m’a inscrit sur une course. Je me suis pris au jeu… C’était en 2009. En 2010, je cours le semi-marathon Lourdes-Tarbes en un peu moins de 1h16’.
En 2011, je termine 3ème des France de montagne en espoir, et c’est là que je rentre dans le Team Espoir Salomon. A l’époque, je fais la demande après avoir gagné la Romeufontaine ou le trail de Guerlédan, par exemple. Dans le Team, on se tire la bourre avec Thibaut Baronian, on a le même niveau. Puis au final, ça s’est joué à une place près, en course, pour qu’il rentre dans le Team Elite.
Aujourd’hui, j’en suis très heureux d’être avec la marque HOKA. J’ai gardé mon coach, Christophe Malardé, avec qui je suis depuis 4 ans. Tout se passe bien, c’est carré, et il connaît le milieu.
Aujourd’hui, Guillaume a atteint un sommet dans sa carrière de sportif, de quoi peux tu rêver aujourd’hui, une place en équipe de France ?
Pourquoi pas mais les Championnats de France sont en juillet. Le problème est qu’il faut programmer toute une saison pour tenter de préparer cet objectif, ce qui nous oblige à en négliger d’autres.
Et puis, le format varie chaque année. Je suis bien sur du long. En fait aux mondiaux, il faudrait trois formats de course. 40 km – 80 km et un ultra de plus de 100 km… Ou alors deux format. Un de 60-80 km, et un de 100 à 160 km…
Du coup, l’an prochain, où pourra-t-on le voir ?
Le calendrier est en construction. Je communiquerais sur mes courses prochainement…mais normalement, je devrais être sur le prochain UTMB®.
Même après une grande performance pour le pyrénéen, papa depuis un peu plus d’un an, la vie continue normalement. Les sollicitations ne sont pas légions.
Par Mathieu Bertos, Run in Pyrénées – © Fred Bousseau & Peignée Verticale
décembre, 2024
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