La Mandala du Mont-Blanc. Ludovic Martin dans le vent…

Départ Mandala du Mont-Blanc 2021

Deux jours, une nuit. De Chamonix à Chamonix. En dessinant un Mandala autour du Mont-Blanc, c’est le principe de cette épreuve vintage, alternative et minimaliste. Ludovic Martin (26 h 30) et Dominique Bécard (37 h 34) ont été les plus rapides à trouver leurs chemins et tracer leurs destins.
Créée l’an passé par Les Chevaliers du Vent, afin de palier l’annulation de l’UTMB® et permettre à ses adhérents de faire le tour du Mont-Blanc avec une assistance minimaliste (Courmayeur et Champex), la Mandala du Mont-Blanc est une course alternative, dans l’esprit des épreuves des années 80 organisées autour du massif mont-blanais. Cette année, la version « vintage » de l’UTMB® a une nouvelle fois fait sa trace, sur les sentiers encerclant le Mont-Blanc. Si elle s’inspire de l’itinéraire de de l’édition 2003, elle est à géométrie variable, puisqu’elle passe par le Col des Fours et le Col de Balme.

C’est en faisant ce parcours que Ludovic Martin s’est imposé en 26 h 30. Stéphane Etienne a encore été plus « extrême » en passant par le Col du Tricot, le Col d’Enclave, la Grande Ecaille, le Col de la Seigne, le Petit Col Ferret, le Grand Col Ferret, la Fenêtre d’Arpette, afin de rejoindre le Col de Balme et l’arrivée à Chamonix en 36 h 55.
Seul Laurent Reigniez aura accompagné le skyrunner et alpiniste rémois jusqu’à Champex.

Chez les dames, Dominique Bécard est revenue à Chamonix en 37 h 34, sur un itinéraire totalisant 165 km (+/-8700 m).
Vainqueur de la première édition de la XGTV, Ludovic Martin est un habitué des efforts en mode ultra-mountain. C’est d’ailleurs ce qui l’attiré à venir sur la Mandala du Mont-Blanc. « J’avais fait le TMB il y a 20 ans. Aussi, je n’avais pas trop d’inquiétudes, avant d’être seul dans le Col du Bonhomme et suivre mon instinct… »
Sans montre à partir des Houches, ni trace GPS, ni carte, il a d’abord joué la prudence. « Je suis resté avec Gauthier et Ahmed – merci à eux, avant que chacun ne décide au grès des montées de faire son chemin. » Et de poursuivre : « A chaque coureur son histoire. La mienne a commencé avec le doute d’une météo peu fidèle, qui a déjà mis à mal ma montré GPS, rendant l’âme aux Houches (km 7). Dans ma conception de l’élaboration d’un Mandala, on doit laisser faire le hasard, l’aborder de manière innocente, désorganisée en suivant son instinct. »

Dans la philosophie bouddhiste, le Mandala est la représentation symbolique de l’univers avec un centre et un cercle autour. Ce diagramme est un support pour la méditation, synonyme d’éternel recommencement, à l’image de la représentation du temps en Asie. Ou encore, à l’instar de la recherche de l’absolu, de la perfection, une quête qui ne trouve jamais ce qui n’existe pas. C’est donc à partir de l’idée du Mandala que cette course autour du Mont-Blanc a été conçue.

Bruno Poirier – Mandala du Mont-Blanc

Si les parcours sont à géométries variables, le sommet de l’Europe occidentale est soit le centre, le point d’ancrage ou l’axe final de l’épreuve. Pour Ludovic, son Mandala, aussi intérieur – puisqu’il devait faire appel à sa mémoire et son premier tour au début des années 2000, qu’extérieur – en suivant les indications TMB et les balisages GR ; le Mandala de Ludovic a donc commencé aux Houches. « Mon idée était de basculer en Italie où le balisage est excellent et de rejoindre Champex-Lac à la tombée de la nuit, avant d’aborder la dernière partie, expliquait Ludovic. D’ailleurs, merci à Gildas (le responsable du ravitaillement à Champex) pour le balisage jusqu’à Bovine, ou presque. Je m’y serais perdu sans montre… Au-delà du Col de la Forclaz, je me suis égaré. J’ai tergiversé et je suis tombé. L’unité de mon Mandala s’est alors effondrée… Je ne sais pas comment j’ai rejoint le Col de Balme, à partir de Peuty, mais l’aube est apparue, peu à peu, et la descente, bien qu’affreuse vers le Tour, fut salvatrice. » Parti le vendredi matin, à 4 h de Chamonix, Ludovic est revenu à son point de départ à 6 h 30, le samedi. « Ce fut un soulagement de finir mon Mandala… » Un Mandala dessiné trop rapidement pour l’organisation. « Les chevaliers m’ont offert un vent : personne à l’arrivée ! Qu’importe, seul compte le chemin. Au centre, le Mont-Blanc, porteur d’infini. Autour un cercle, symbole de vie. Une trace sur laquelle s’évertuent des âmes en quête d’une expérience humaine. » Et de conclure : « Je tiens vivement à remercier tous les chevaliers bienveillants, heureux et foufous pour l’organisation de cet événement qui fut tel que je l’avais imaginé… ou presque ».
La prochaine édition aura lieu les 22 et 23 juillet 2022.

Résultats Mandala du Mont-Blanc (154 km, +8500 m) :
1. Ludovic Martin, 26 h 30, 2. Gauthier Boclinville (Belgique) 30 h 30, 3. Guillaume Jourdain (RAPV Le Poiré), Louis Sorin (RAPV), Quentin Debarre (RSE Rorthais), David Menanteau (RAPV), David Luttiau (RAPV), Pierre Jourdain (CAPN Beaulieu), Thierry Priou et Ahmed Belal, 30 h 55, 11. Bruno Poirier (Les Chevaliers du Vent) 30 h 59, 12. Michaël Bouyer (RAPV) 36 h 26, 13. Stéphane Étienne 36 h 55, 14. Yann Jehanno 37 h 05, 15. Dominique Bécard (1re femme) et Christian Mauduit 37 h 34, 17. Cécile Ciman, Jérémy Baron, Muriel Sans et Cédric Mallet 38 h 11… 38 partants. 19 classés.

Site « les Chevaliers du Vent »

décembre, 2024

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