A 2 semaines de l’Interlac Trail l’ancienne étoile du hand-ball français poursuit sa préparation pour son nouveau challenge, les 80km de l’intégrale le 15 mai prochain – A LIRE ICI
Et si Bertrand Gille a troqué ses Hummel pour des Hoka, il a bien su conserver le goût de l’effort.
Nous avons partagé une sortie trail sur les hauteurs de St Alban Leysse pour découvrir les petits secrets de sa préparation.
Par une après-midi brumeuse nous partons à l’assaut des cimes dans l’espoir de se faire caresser par quelques rayons de soleil ardents. Mais timide en ce début de printemps, le soleil aura de la peine a dominé et nous courons le plus souvent cachés par un brouillard de circonstance. Bertrand veut me faire découvrir l’un de ses parcours préférés. Au vu de la nature qui nous entoure, je ne doute pas que la virée va me plaire.
Malgré son gabarit de handballeur affichant 92kg sur la balance « bobo » a le pied léger et la foulée alerte. Il teste pour la seconde fois sa paire de bâtons télescopiques, un exercice qu’il semble avoir déjà bien maitrisé. Et vu le départ droit dans le pentu, inutile de préciser que l’accessoire est loin d’être inutile. Pour éviter les ampoules sur l’Interlac il a déjà cogité un truc bien à lui. « Je porterai peut être des gants mais je pense davantage strapper mes mains (un truc de handballeur) ».
Bertrand se projette et anticipe les soucis pour davantage de confort. On reconnaît le sportif de haut niveau qui, perfectionniste, met toutes les chances pour réussir son « projet complètement fou ». Pour les parties plus courues, Bertrand recherche une solution alternative. « Adepte depuis deux séances à peine des bâtons, je dois encore trouver un truc pour les fixer sur mon sac sans qu’ils ne bougent trop. Je pense adapter un système maison avec un velcro ».
Bertrand Gille : « je m’entraîne au feeling »
Au terme d’une bonne demi-heure d’ascension bien raide nous parvenons sur un replat au carrefour menant à droite vers le four de Razerel et à gauche vers Montbazin. Après une bonne marche active, nous reprenons ainsi notre progression en courant. Le brouillard est de plus en plus dense et lors de notre traversée des ruines de Montbazin, une sensation étrange nous envahit, celle de nous retrouver bien loin du monde et de la civilisation, pourtant à quelques kilomètres seulement de l’agglomération chambérienne. Bertrand aborde ses problèmes d’hydratation et son besoin de boire régulièrement. S’il ne se sépare plus de sa poche à eau, il apprécie vraiment la légèreté et le confort de son sac Hoka. Sûr qu’il lui sera d’un grand secours lors de l’Interlac. Mais en plus de l’eau il devra aussi prévoir du ravitaillement solide, une habitude qui n’était pas ancrée dans son ancienne activité. « Lors des matchs de hand-ball, bien que je jouais souvent la partie entière (soit 2 x 30min), je ne mangeais jamais ou presque jamais. Cependant, pour venir à bout de l’intégrale de l’Interlac, j’ai conscience que c’est un point fondamental sur lequel je vais devoir me pencher. J’ai donc prévu quelques sorties longues où je pourrais tester quelques produits énergétiques. Je vais bientôt caler 1 à 2 sorties de 4 à 5h, et certainement sur des tronçons du parcours de la course, histoire de repérer mes terres d’aventure. Sans m’imposer des contraintes, je m’entraîne au feeling et il faut que chaque sortie reste un plaisir. »
Nous poursuivons en redescendant par la forêt, une partie agréable où Bertrand aperçoit régulièrement des biches ou des chevreuils….c’est aussi ça le charme de l’outdoor.
Côté matériel, il apprécie de plus en plus son modèle d’entraînement Hoka. « Je suis super bien dans mes SpeedGoat Hoka (pointure 48) et les textiles sont vraiment étonnants et très respirants. La partie de tissu au bout des manches qui recouvre les mains, c’est un détail mais qui fait toute la différence car ça fait vraiment du bien aux mains s’il fait froid. Je n’avais jamais vu ça !»
“j’ai quand même lâché presque 10kg“
Sur cette partie plus roulante, Bertrand revient également sur son potentiel physique. « J’étais plutôt complet comme handballeur avec les qualités physiques requises comme l’explosivité, la force et l’endurance. Mais les critères physiques du haut niveau en hand-ball n’ont bien sûr rien à voir avec ceux du trailer, un sportif au profil 100% endurant basé essentiellement sur les fibres lentes. Avec ma VMA de 16,5/17 km/h si c’était pas trop mal dans mon sport de prédilection, je suis conscient d’être loin d’avoir les dispositions requises chez les spécialistes des sports d’endurance. Je deviens néanmoins de plus en plus endurant au fil des mois et j’ai quand même lâché presque 10kg. Je compte aussi sur le mental car j’imagine qu’il y aura certainement des moments compliqués et des phases de doutes à traverser».
Nous abordons la dernière portion en descente. La forêt sombre que nous venons de traverser laisse la place à un bois d’un vert étonnement bourgeonnant où la nature reprend peu à peu sa place après un drôle d’hiver. A l’aise en descente comme en montée, le néo-traileur ne semble pas appréhender la technicité de l’exercice même s’il avoue « préférer les dévaler à skis ».
Bien dans ses baskets, le plein d’endorphines fait et le sentiment du devoir accompli au terme d’un bon footing, Bertrand sait que la route est encore longue. Mais l’ex-professionnel mesure bien toutes les composantes de son défi et se donne d’ores et déjà les moyens de ses ambitions. Et même si un doute plane toujours au-dessus de sa tête, il a à cœur d’être l’un des heureux finishers de l’Interlac 2016 !
Par Alexandre Garin – texte et photos
novembre, 2024
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