Titrée à trois reprises aux championnats de France de trail court, la dernière fois en 2013 à Gap, Céline Lafaye, 33 ans, sera l’une des favorites ce dimanche au Sancy (34 km / 2 400 D+) dans le sillage d’une très belle saison 2015. La chercheuse en biologie à Grenoble (dont le contrat se termine en décembre, elle cherche ainsi un nouveau poste) et entraînée depuis deux ans par Antonio Gallego, aura aussi pour objectif de valider sa victoire attendue sur le TTN court 2015 (Trail Tour National).
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Pour commencer, que s’est-il passé à la Skyrhune (abandon) début septembre ?
Ce n‘était pas un problème de forme mais plutôt technique. J’avais fait beaucoup de voiture la veille et je ne suis pas allée
courir car on était arrivés tard. Et j’ai des petits soucis de tétanie musculaire quand je ne cours pas après avoir fait beaucoup de voiture.
Sinon, j’avais la super forme. Je suis montée, j’avais plus de 3’ minutes d’avance sur la deuxième. Mais j’ai eu les deux cuisses tétanisées dans la descente. J’ai refait un trail à Combe Bénite pour me rassurer, je fais 5e au scratch, à 5-6’ du premier. Je me suis rassurée.
L’objectif dimanche, c’est le titre ?
Il y a quand même Christel Dewalle (tenante du titre, Céline Lafaye avait terminé 4e l’an passé à Buis-les-Baronnies, ndlr) et plein de monde. Mais essayer de faire un podium, çà c’est clair. Et il y a aussi le TTN. Même si j’ai un peu d’avance, il faut que je finisse la course. Je ne suis pas allée faire quatre manches de TTN pour ramasser les fraises à la fin.
Ça pourrait justement impacter votre tactique, comme ne pas partir trop vite pour assurer le coup ?
Non, je ne pense pas. J’ai souvent l’impression de partir au taquet sur les courses : la première demi-heure est souvent dure et mon rythme se met ensuite en place. Je vais faire comme d’habitude, ne pas me laisser trop distancer au départ. Et c’est un trail court qui est long (34 km). J’aime bien quand c’est environ trois heures de course.
« Avec l’expérience, je sais ce qui est bien pour moi »
Vous avez repéré le parcours ?
Non. La seule fois où je l’avais fait, c’était à Gap, et le parcours avait été changé à la dernière minute ! (elle se marre). Il y a plein de courses que l’on n’a pas repérées et où çà se passe très bien. Et c’est bien aussi d’aller à la découverte.
Vous réalisez une très belle saison.
Oui oui. Ma plus belle perf cette année, c’est peut-être Sierre-Zinal où j’ai amélioré mon chrono en finissant super bien (6e féminine en 3h13’40’’ ; 3h16’45’’ l’an passé, 3h18’31’’ en 2012, ndlr). J’étais très contente, d’autant que c’était un de mes objectifs. Ça se passe bien depuis le depuis de la saison, puisque çà a commencé vraiment au trail du Ventoux, où j’étais un peu surprise de gagner. Et je n’étais pas aux avant-postes au début.
Il y avait aussi le Skyrunning. Gagner le Skyrunning France (elle a remporté 2 étapes auxquelles elle a participé : le Ventoux et l’Altispeed et terminée 3ème au Marathon du Mont-Blanc) ne m’apporte rien mais je trouve que les courses sont vraiment intéressantes. C’est un format de 40 – 50 km avec beaucoup de dénivelés et sur de jolis parcours.
« Mon plaisir sur une course c’est de courir, pas de marcher »
Vous avez changé des choses à l’entraînement ? Ou l’accumulation des années d’entraînement et l’expérience paient ?
Un peu de tout çà sans doute. Je ne suis plus entraînée par Jean-Louis Bal depuis deux ans. J’ai un autre entraîneur (Antonio Gallego à Grenoble), mais je gère en fonction de mon expérience et de mes objectifs de courses.
J’arrive à composer et à me connaître assez pour savoir ce qui est bien pour moi, quand il faut lever le pied etc…
Je ne pense pas que je sois plus forte sur des courses de deux heures. Mais passé deux heures, j’ai plus d’endurance. A Sierre-Zinal, je finis vraiment bien.
Vous pourriez du coup envisager de faire des épreuves plus longues ?
Je ne suis pas trop prête à monter plus. Avec mon entraîneur, on y réfléchissait car je suis capable de faire de grosses journées d’entraînement. Ça vaudrait peut-être le coup d’essayer une fois. Mais ça m’énerve tous ces trucs où en France, tu es considérée comme un sous-produit si tu ne fais pas plus de 50 bornes. J’ai fait le championnat de trail long en Italie et c’était 1h50′ de course. Eux nous regardent comme des extraterrestres. Mon plaisir sur une course, c’est de courir. Je n’y vais pas pour marcher. Une Nathalie Mauclair est faite pour faire des 80 bornes et plus. Chacun son domaine. Pour l’instant, j’ai envie de courir.
Par Quentin Guillon – ©photos Fred Bousseau
décembre, 2024
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