Erik Clavery, vient de réaliser une véritable performance en accrochant le Top 5 du Marathon des Sables 2016, à 1h59’, derrière l’indétrônable Rachid El Morabity qui comptabilise désormais 4 succès (2011, 2014, 2015 et 2016)
Depuis l’an 2000 seuls 6 Français ont réussi une telle performance.
Gilles Diehl avait terminé 3ème en 2002 à 1h13’ du vainqueur Lahcen Ahansal, et la même année Dominique Nugre terminait 5ème (à 3h54’ du lauréat), en 2004 Eric Plantin terminait lui aussi 5ème (à 4h02’ du vainqueur Lachen Ahansal), en 2005 Samuel Bonaudo prenait la 4ème place à 2h49’ du Marocain qui en était à sa 8ème victoire, en 2007 Philippe Rémond terminait 5ème à 2h14’ du 10ème succès de Lahcen Ahansal.
En 2011, Damien Vierdet prenait la 4ème place à 1h54’ de Rachid El Morabity qui remportait son premier MDS.
Chez les dames, Nathalie Mauclair termine seconde à 45’ de la Russe Natalia Sedykh, Laurence Klein, triple vainqueur (2007, 2011 et 2012) a été contrainte à l’abandon.
Retour avec le Nantais du Team Adidas sur cette performance, sa préparation, son expérience du désert :
1/ quels sont tes sentiments et ton état physique à ton retour ?
C’est très difficile à expliquer, surtout à chaud, mais globalement c’est un sentiment de grande satisfaction.
Satisfaction d’avoir bouclé ce marathon des sables malgré la difficulté de l’épreuve.
Satisfaction de l’avoir fait avec un beau résultat malgré une rude concurrence.
Satisfaction d’avoir mené une course pleine malgré quelques coups de chaud.
Satisfaction d’avoir vécu une expérience humaine et sportive unique dans ma carrière de sportif.
J’en reviens avec une multitude d’images en tête. Des visages, des sourires, des paysages, de la souffrance, du surpassement, de l’amitié, du partage…..c’est une course qui laisse des traces dans la tête.
D’autant que j’ai la chance de n’avoir pas souffert physiquement de blessure ou problème de pieds. Ce qui handicape la grande majorité des coureurs.
Malgré tout maintenant pour moi c’est une petite coupure de quelques jours car physiologiquement c’est une course qui laisse aussi quelques traces.
2/ C’était ta première expérience dans le désert, et de course par étapes, comment as tu préparé ce rendez vous au niveau de l’entraînement et de l’adaptation à la chaleur ?
Oui, c’est très compliqué de préparer une telle course. D’ailleurs, ce qui m’a manqué sur la course par rapport aux locaux, c’est l’acclimatation.
Autant on peut s’entrainer sur le sable, ce que j’ai fait en allant à la Dune du Pyla avec le groupe Terdav, ainsi que sur la cote vendéenne, proche de chez moi, autant la chaleur (35 à 40° et 5% d’humidité !), c’est quasiment impossible.
Mais j’ai eu une très bonne préparation orchestrée par mon entraineur Pascal Balducci, ce qui m’a permis d’arriver en pleine possession de mes moyens sur cette course.
« c’est magique…et ça donne envie d’aimer »
3/ Que modifieras tu pour la prochaine fois et/ou que retiendras tu de cette expérience pour d’autres courses ?
La grande modification que j’apporterai la prochaine fois, ce sera justement dans l’acclimatation. Autant les quelques jours précédent la course ont été parfait puisque j’ai passé 4 jours dans un camp Terre d’Aventure en plein désert pour une petite acclimatation, mais pas encore suffisante.
La prochaine fois, je pense que je passerai 2 semaines en amont de la course (1 mois avant) sur place pour bien prendre possession du terrain et de la chaleur.
4/ On dit que l’on revient «différent » d’un séjour dans le désert ? qu’en penses tu ?
Oui, j’en suis persuadé, et à fortiori du Marathon des Sables.
Le désert est un environnement qui peut paraitre hostile, mais qui ne l’est que parce qu’on ne le connait pas.
Ca grouille de vie, il faut juste savoir s’y adapter, vivre en harmonie avec.
Il ne faut pas essayer de le dominer, il faut « surfer » dessus, et dans la vie c’est pareil.
Dans le désert, on est coupé du monde ; plus de téléphone, plus de communication, plus de pollution quelle qu’elle soit, c’est un retour aux sources qui fait un bien immense.
Le plus dure dans le désert, c’est … d’en revenir !
Et le Marathon des Sables offre en plus ce coté humain, entraide, solidarité entre les coureurs, avec les bénévoles.
On redécouvre la nature humaine profonde. C’est magique !!!
Ca donne envie d’«AIMER»….c’est mon sentiment.
Erik Clavery : « on se retrouve en larmes »
5/ si tu devais définir ce séjour en 3 mots lesquels et pourquoi ?
Solidarité : sans la solidarité, entre coureurs, avec les commissaires, les journalistes, les soigneurs, les organisateurs, la course ne serait pas la même et aurait été encore plus difficile. C’est un des grands points fort de la course.
Souffrance : chaque jour est une épreuve ou il faut se remettre en question et pendant lequel on accumule une nouvelle souffrance.
Intense : une semaine immergé dans une épreuve, à repartir chaque jour sur une nouvelle ligne d’arrivée et si intense que lorsqu’on passe la ligne d’arrivée finale…on lâche tout et on se retrouve en larmes !
6/ quelle sera la suite de ta saison ?
Après une petite coupure, je vais reprendre la préparation pour préparer la MaXi-Race fin mai qui fait office de sélection pour les Championnats du Monde de Trail fin octobre au Portugal.
Ensuite le reste de la saison dépendra de ce résultat.
Soit je me sélectionne et je me concentre pleinement sur le Championnat du Monde avec en prépa les France début septembre, soit je prends la direction de l’UTWT et alors je participerai à l’Eiger Ultra Trail mi juillet, puis peut être le Grand to Grand en septembre aux Etats-Unis et le Grand Raid de la Réunion en octobre.
Quoi qu’il en soit, la suite de la saison s’annonce pleine de beau rendez-vous !!
Par Fred Bousseau – © Cymbaly
décembre, 2024
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