La 11ème édition de l’Ecotrail de Paris restera marquée dans l’esprit des concurrents et des organisateurs, en raison de la neige et la pluie qui ont rendu la course difficile au niveau de la praticabilité du terrain, chemins boueux et glissant, mais aussi avec le froid apparu subitement après 1h30 de course (chute des températures de 7°C, annoncée par la météo), venant affecter les organismes.
Mais l’organisation a du faire face à des problèmes d’orientation sur le parcours en l’absence de certains bénévoles sur des secteurs importants et quelques confusions dans le balisage, perturbant la course élite.
Le comité d’organisation assumant ses responsabilités 48h après l’arrivée dans un communiqué* (extrait ci dessous).
VIDÉO ECOTRAIL DE PARIS 2018
Manu Meyssat était bien le plus fort
Quasi invincible en 2017, le Lyonnais Manu Meyssat s’est imposé sur le 80km de l’Ecotrail de Paris, où la neige s’est mêlée à la pluie et la boue pour durcir les conditions de course pour les 1 695 finishers. La célèbre épreuve du 80km, et son arrivée au premier étage de la tour Eiffel, était encore une fois la star de la journée.
En 11 éditions, jamais le plateau élite de l’EcoTrail Paris, toutes distances confondues, n’avait été aussi étoffé – LIRE LA PREVIEW ICI.
Parti dans un groupe composé de tous les favoris, les premières différences vont se faire avant le passage à Buc, où l’on retrouve 3 coureurs (Manu Meyssat, Vincent Viet et Thomas Cardin), suivis à 40s de Manu Gault, Didrik Hermansen, Arnaud Perrignon, Andris Ronimoiss et Yoann Stuck entre autres.
Avant Velizy, km 32, les positions vont changer c’est le trio de poursuivants (M. Gault, D. Hermansen, A. Ronimoiss) qui passe en tête à la sortie de la forêt, suivis de Vincent Guivarch et Arnaud Perrignon.
Manu Meyssat et Vincent Viet dépités d’apprendre qu’ils ne sont pus en tête, passent avec 3min de retard, essayant de comprendre ce qui a bien pu se passer.
Au km 50, Manu Meyssat a accéléré, il a mis sa stratégie de course en place avec un assistant aux petits soins et très attentionné, Paul Henri Valour, qui fera 80km à vélo dans le froid et la boue.
Il est revenu sur le trio de tête après avoir comblé son retard, et reprend même la tête de la course au détriment du Norvégien Didrik Hermansen qui ne peut suivre le rythme.
Puis ce sera un cavalier seul vers la victoire, malgré une dernière erreur d’aiguillage dans le dernier kilomètre vers le 1er étage de la Tour Eiffel, Manu Meyssat s’impose en 6h00’59. Derrière, Vincent Viet, qui connaît le parcours par coeur et qui avait nourri de belles ambitions, est contraint à l’abandon à Chaville (début d’hypothermie), il en sera de même pour Arnaud Perrignon.
Yoann Stuck, énervé par ces faits de course, repart de Chaville en boulet de canon avec plus de 20′ de retard déterminé à aller chercher le podium, quant-à Thomas Cardin, il accuse le coup moralement et décide de finir en roue libre, ne pouvant plus jouer sur le devant de la course (11ème au scratch).
Finalement, Emmanuel Gault termine second en 6h05’07 suivi de Didrik Hermansen (6h15’20) puis Andris Ronimoiss (6h16’02) et Yoann Stuck (6h16’48).
Victoire partagée chez les dames
Chez les filles, Claire Bannwarth a mené la course durant 50km, dans une décontraction incroyable, le téléphone dans une main, la veste flottant autour de la taille, le sac à dos ballotant….
Elle avait décidé de partir devant (voir sa réaction ci dessous) avant de voir revenir sur elle Sylvaine Cussot au dernier ravitaillement puis de se perdre dans les derniers kilomètres pour laisser échapper la victoire à laquelle elle a cru un moment.
Mais dans les derniers hectomètres, c’est Gaëlle Decorse (espoir) qui va se retrouver en tête, à l’insu de son plein gré.
3ème de l’épreuve pendant plus de la moitié de la course, ne cessant de combler son retard, elle va aborder les 347 marches de la Tour Eiffel avec la victoire en ligne de mire, mais très sportivement, n’ayant jamais été leader de la course, elle va attendre en haut des escaliers Sylvaine Cussot pour partager ce succès en 7h34’41, Claire Bannwarth 3ème en 7h36’17.
*Les erreurs de parcours réalisées par certains coureurs au niveau de Viroflay sont dues à une erreur d’aiguillage d’un bénévole de l’organisation. Cette erreur nous incombe donc à 100% et aucunement aux coureurs ayant coupé involontairement le parcours. Ainsi, il n’est pas envisageable d’imputer une quelconque pénalité de temps aux intéressés.
Pour ces raisons, nous confirmons le classement officiel du Trail 80km tel qu’il a été annoncé et publié à l’issue de la course.
RÉACTIONS DES LAUÉATS 2018
=> Gaëlle Decorse – Team Provence Endurance / Kari Traa – vainqueur en 7h34’41
Je suis partie très prudemment car je n’avais jamais fais plus de 45km et je ne voulais pas exploser. La course s’est très bien passée : aucuns coups de moins bien, la neige et la boue ne m’ont pas trop gênées. Je remonte toute la course (NDLR : partie dans les 200, elle termine 32ème au scratch), sur la fin de course les jambes étaient encore biens, j’arrivais à relancer sans problèmes.
Mais comme je n’ai pas mené la course une seule fois sur ces 80 km, que j’étais toujours 4min derrière les 2 premières, que je ne les ai pas vu une seule fois de la course, je ne pouvais pas imaginer que la victoire me revienne seule, c’est pourquoi j’ai attendu Sylvaine en haut des escaliers.
Pour ce qui est du balisage : je me suis moi même arrêtée plusieurs fois, ne sachant pas ou il fallait aller. Et sur les quais lorsque Sylvaine me rattrape, alors que je ne l’avais jamais doublé (NDLR : les 2 premières ont traversé la Seine au lieu de longer les quais), j’étais arrêtée pour chercher mon chemin du au manque de balises et de bénévoles sur le parcours…
=> Sylvaine Cussot – Fuji Spirit / Irun.fr – vainqueur en 7h34’41
Une édition 2018 qui aura marqué les esprits, tant côté coureurs que côté organisateurs, avec pas mal d’imprévus provoqués par une météo bien capricieuse …! La chute brutale des températures a surpris de nombreux coureurs, pas forcément préparés ni équipés pour affronter de telles conditions. J’en ai fait les frais aussi. La pluie/neige s’étant invitée sur la course dès le début d’après midi (sans jamais s’arrêter), elle a rendu le parcours impraticable, avec des portions aussi boueuses que celles d’un terrain de cross ! Il aura fallu du mental pour aller au bout de ce chantier de 80km … mais cela rend la satisfaction à l’arrivée encore plus belle finalement ! L’organisation semble avoir été victime de problème de balisage, c’est fâcheux, et rageant lorsqu’on se rajoute quelques kilomètres (j’en ai fait les frais aussi malheureusement !) … mais je crois qu’il faut simplement relativiser, et prendre conscience que toute l’équipe a fait son maximum pour assurer notre sécurité dans des conditions pas évidentes. Alors bravo à tous et gardons l’esprit positif !
=> Manu Meyssat – Hoka One One – vainqueur en 6h00’59
Je suis bien entendu très heureux de cette arrivée victorieuse à la Tour Eiffel, et c’est sans doute ce qui m’aide à relativiser…car en plus de conditions météo très délicates, et du champ de bataille pendant 50km de course, il a fallu composer avec des lacunes d’organisation. Ayant été moi-même organisateur de course, je connais la contrainte de trouver suffisamment des bénévoles pour assurer le bon déroulement et la sécurité de tous. Alors bien qu’un certain nombre fassent défaut le jour J à cause du temps, il me parait quand même anormal, de devoir traverser des voies de circulation en pleine ville en attendant que les feux passent au rouge et de se perdre à 5 ou 6 reprises en 10km par manque de balisage, voire absence quasi totale de marquage au sol…et je n’ose imaginer, le problème pour ceux qui sont arrivés de nuit !
=> Claire Bannwarth – 3ème en 7h36’17
C’était une super course qui finalement s’est avérée être beaucoup plus dure que prévu à cause des conditions météos hivernales.
J’ai tenté la stratégie « je pars à bloc et essaie de tenir le plus longtemps possible et on verra bien si je tiens » et ça a plutôt bien marché, même si à partir du 40ème kilomètre la boue me donnait l’impression de plus avancer et rendait les descente assez techniques, avec une belle gamelle au passage.
Je savais que la deuxième n’était pas loin et je m’attendais à me faire rattraper assez rapidement. J’ai finalement tenu jusqu’au dernier ravitaillement au kilomètre 69 avant d’être rejointe par Sylvaine. Comme les derniers kilomètres étaient sur du plat et du bitume, je me suis dis pour la première fois de la course que j’avais toutes mes chances de gagner.
Malheureusement quelques kilomètres plus loin, toujours en tête avec Sylvaine juste derrière moi, j’ai suivi des rubalises sur un pont qui se sont avérées ne pas être celles de la course ce qui nous a fait perdre pas mal de temps. On a fait demi tour et Sylvaine est repartie devant moi. Je réussissais à rester au contact puis à un moment je l’ai perdue de vue : elle était allée tout droit et j’étais partie pour la suivre, mais d’autres concurrents m’ont crié que c’était à gauche qu’il fallait aller et m’étant déjà perdu une fois j’ai donc fait demi tour pour suivre la rubalise. j’ai alors fini la course aussi vite que je pouvais, ne sachant pas qui était devant moi. A l’arrivée j’étais très contente d’apprendre que j’étais sur le podium pour mon premier trail de 80 km, dans des conditions dantesques !
Je suis content de cette seconde place qui était loin d’être acquise. Je savoure après cette journée « commando » où j’aurais trouvé plus fort que moi en la personne de Manu Meyssat qui nous aura littéralement donné une « leçon de cross » sur la boue.
Cela fait 3 fois que j’accroche le dossard du 80km de l’écotrail de Paris. Au calendrier, cela tombe bien pour mettre en place la préparation hivernale, j’aime ce format et finir au premier étage de la tour Eiffel est la cerise sur le gâteau. Malheureusement, l’organisation n’est pas à l’image de cette course et contrairement à ce que je pensais, j’ai pu me rendre compte qu’en fait l’esprit sportif n’est pas présent, j’ai envie d’appeler cette course « l’économique trail de Paris » maintenant.
En tout cas, ce fut une belle bagarre avec des conditions dantesques. Il fallait quand même la finir !
=> Sur le Trail 45 km (départ depuis le Château de Versailles), idéal pour les marathoniens souhaitant se convertir au trail moyenne distance, 2ème plus longue épreuve de la journée, a réuni 1 832 inscrits cette année.
Bertrand Gence l’emporte en 3h10’49 devant Nicolas Bouvier Gaz et Mikel Besora Susana.
Chez les filles, victoire de Jennifer Lemoine 3h41’27 devant Sylvie Quittot et Jackie Mores.
=> Sur le Trail 30 km s’est déroulé du côté de Meudon (92), au départ de la Terrasse de l’Observatoire, habituellement fermé au public. 3 257 concurrents se sont élancés de l’avenue du Château, dès 10h00. Romain Anglade l’emporte en 1h58’16 devant Marc Lozano et Romuald Brun.
Victoire de Mylène Bacon ches les filles devant Marlène Gillet et Barbara Sanchez .
=> Enfin, sur un format 100% nature, 2 694 inscrits ont eu la possibilité de découvrir l’ambiance trail avec le Trail 18 km. Victoires de Pierre Costini chez les hommes et de Eve Le Floch chez les dames :
décembre, 2024
type d'évènement:
Tous
Emplacement de l'événement:
Tous
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