La France, l’Europe et même le monde entier sont mobilisés pour lutter contre le COVID-19 sous toutes les formes.
Les soignants, les chercheurs, les paysans, les industriels de l’agroalimentaire, les secours sont tous mobilisés depuis des semaines.
Mais ce sont aussi des industriels de différents domaines d’activités qui ont pris l’initiative depuis plusieurs jours de venir en aide aux soignants et à la population en fabriquant des masques de protection.
Des Vosges aux Pays de Loire, en passant par le Sud Ouest et la région Rhône Alpes ce sont des dizaines d’entreprise qui se sont lancés dans ce geste citoyen avec même un soutien des prisons qui fabriquent aussi des masques.
La Chartreuse et La Sportiva mobilisés
En Chartreuse, une filière de fabrication de masques textiles « modèle CHU GRENOBLE » s’est montée en 1 semaine avec une production entre 1 600 à 2 000 masques par semaine.
Cette opération rassemble environ 80 couturières non professionnelles depuis leur domicile, des entreprises locales, et les collectivités publiques et les professionnels médicaux. L’opération est réalisée en intégralité en bénévolat.
Il s’agit de masques textiles dont le CHU avait lancé l’initiative en publiant les modes de fabrication et d’emploi par internet.
Ces masques ne sont PAS des masques chirurgicaux, ils n’apportent pas la même protection, il faut bien noter qu’ils sont moins efficaces que les masques chirurgicaux.
A défaut d’assurer une protection totale de la personne, ils protègent la collectivité et doivent être utilisés dans le cadre privé (domicile, courses, déplacements en voiture) ou au travail éventuellement pour des personnes présentant un risque de contamination et les personnes à risque. Cela permet d’épargner les stocks de masque chirurgicaux, les masques chirurgicaux sont à donner en priorité pour les soignants et les personnes ayant des contacts rapprochés avec des personnes à risque.
Ces masques sont lavables à 60°C, et réutilisables. Il est demandé que les masques soient individualisés et utilisés par un seul utilisateur.
La filière de production de Chartreuse.
A la suite de plusieurs initiatives personnelles de couturières en Chartreuse, la démarche s’est structurée tout d’abord à Saint-Pierre-de-Chartreuse avec la commune et son Maire Stéphane Gusmeroli, le médecin de ville, la pharmacie et une douzaine de couturières locales. La PME UltimeSport (Saint-Pierre-de-Chartreuse) et Benoit LAVAL (ingénieur textile) ont en parallèle numérisé les patronages, finalisé le procédé de découpe au laser des tissus pour un volume de production semi-industrielle, et pris contact avec les fournisseurs spécialisés pour approvisionner les tissus adéquats en quantité, notamment l’entreprise PAYEN qui produit les tissus en Ardèche.
La Communauté de Commune Cœur de Chartreuse finance les matières premières, et son Président Denis Séjourné coordonne l’ensemble de la chaine avec Benoit Laval.
Il y a aujourd’hui 10 communes qui participent, et coordonnent la distribution et récupération auprès des couturières à domicile.
La Sportiva de son côté a transformé une partie de son usine de production pour fabriquer des blouses et des masques pour la province de Trente.
Une première production de 55 000 masques pour la Protection Civile de Trente a été livrée.
L’usine de Ziano di Fiemme, qui en temps normal accueille 369 employés et produit environ 2 000 paires de chaussures par jour, a rappelé 8 personnes parmi les ouvriers et les techniciens de R&D mis au chômage technique dans le but de réaliser les prototypes de masques conformes aux normes requises par l’Institut supérieur de la santé de Turin.
Lorenzo Delladio, PDG de La Sportiva ajoute « notre grand sens de la responsabilité nous a fait dans un premier temps contribuer à l’effort collectif pour contenir la contagion, en décidant d’anticiper la fermeture de notre site de production ».
Des initiatives qu’il était important de souligner.
Par Fred Bousseau
décembre, 2024
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