Championnats du Monde de Trails : retour sur ce succès

Au lendemain de la victoire en individuel d’Eric Clavery et de Maud Gobert aux Championnats du Monde de Trails, retour sur l’épreuve et sur ce succès collectif.
Eric l’emporte en 6h39min07s devant le Canadien Jason Loutitt en 6h40min32s et Patrick Bringer 6h47min50s.
Maud s’impose en 7h41min31s devant Cécilia Mora (Italie – 7h50min02s) et Lucy Colquhoun (Grande Bretagne – 7h57min20s).

Un bilan Français très positif.
On l’avait annoncé ces dernier jours, La France était favorite, les athlètes ont été à la hauteur.
A ces 2 victoires, il faut ajouter les médailles d’or des équipes masculines et féminines, La France aura donc fait carton plein.
Mais à l’heure des premiers bilans, il ne faut pas oublier la médaille de bronze de Patrick Bringer en individuel.
Lors du débriefing d’après course, Jean François Pontier et Philippe Propage ne pouvaient que féliciter cette équipe, en ayant une pensée pour Thomas Lorblanchet et Isabelle Jaussaud.
Car au delà des 2 titres individuels, il était important de noter que tous les athlètes engagé(e)s ont terminé l’épreuve et que la France classe 7 de ses 8 athlètes dans les 10 premiers.
Thierry Breuil, 7ème (6h57min53s) et Yann Curien 8ème (6h59min32s) chez les hommes, Aurélia Truel 4ème (8h04min22s) et Laurence Klein 6ème (8h14min49s).
Seul Manu Gault (7h36min08s), dans un jour sans sera passé à côté de ses ambitions, mais il aura eu le courage "en pensant au collectif" d’aller au bout de la course dans la souffrance.

Les raisons de ce succès.
Ce succès est, sans aucun doute, celui des athlètes et de la faculté à être prêt le jour J d’un grand événement.
Mais c’est aussi celui d’un collectif, d’une équipe soudée, qui s’est retrouvée en stage d’avant course dans La Loire.
Un encadrement à la hauteur des ambitions qu’il s’était fixé, "aux petits soins" des athlètes, ayant repéré en voiture ou à pied les différentes sections du parcours.
Des cadres dirigeants habitués et rodés aux ravitaillements, avec une logistique adapté et sans faille, sans doute la seule nation à ce niveau là de perfectionnisme (Le Canada et d’autres contraints devaient se débrouiller seuls sur leur ravitaillement).
Mais cela vient sans doute que La France, est une nation pilote et en avance dans l’univers naissant du Trail.
Un pays, qui du fait de ses résultats, va être observé et désormais attendu, ce qui va aussi permettre aux autres de progresser et d’améliorer les assistances, si importantes dans la performance aujourd’hui.
Si aujourd’hui la Norvège monte sur la 3ème marche du podium par équipe, c’est aussi parce qu’ils sont venus une semaine en stage de repérage dans le Connemara.

Retour sur la course
Cette épreuve que l’on avait annoncé peu attirante et qui manquait de repère dans notre vision du Franco-Française du Trail, s’est en définitive avérée être une course digne d’un vrai Championnat du Monde
Comme le dira un athlète Français, "il fallait en avoir pour affronter ce chantier".
Tourbières, boue, vent, soleil, passage de rivières, rochers, cheminement à même la pente (hors sentiers), crêtes, pierriers et même…… glissades pour certains, il fallait être fort, savoir s’adapter aux éléments pour s’imposer sur ce parcours très usant.
Il fallait aussi partir face à des adversaires peu connu(e)s dans le monde du Trail mais avec quelques références sur route.
C’est le cas du Canadien Jason Loutitt, aux faux aires de Benoît Z, qui a surpris son monde sur ce championnat, lui qui "vaut" 2h20 sur marathon, ou encore les Norvégiens qui ont mené la tête pendant 2 bonnes heures et les Italiens qui sont revenus sur la fin.
Les Français ont fait une course sage en attendant leur heure.
C’était pourtant parti très vite sous l’impulsion du Canadien Loutitt et de Gustavo Reyes, mais au kilomètre 40, on retrouvait une configuration idéales.
Le Canadien faisait cavalier seul et nos trois Français (Clavery, Breuil, Bringer) faisaient ensemble la course poursuite ayant fait le ménage derrière.
Avant la remontée de Benbaun, ils étaient revenu sur le Canadien et Eric Clavery allait attaquer pour basculer en tête malgré des crampes dans les derniers mètres.
Mais cette position allait lui donner des ailes pour ralier l’arrivée en vainqueur, malgré un retour fulgurant de Louttit dans les 5 derniers kilomètres.
Chez les dames, Maud Gobert qui pointait en tête dès le 10ème kilomètre avec 1 minute d’avance sur Cécilia Mora, semblait s’envoler vers un cavalier seul et la consécration.
C’était sans compter dans la descente de Diamond Hill, un mauvais appui et la cheville qui tourne, c’est alors que l’Italienne, Championne du Monde sortante repasse en tête, et creuse l’écart.
Au kilomètre 45, elle comptait près de 5 minutes d’avance.
Maud Gobert, va serrer les dents, "penser à ses filles, ses proches et à Isabelle Jaussaud" pour surmonter la douleur, et sur son terrain favori elle va revenir sur l’Italienne, la dépasser dans les 10 derniers kilomètres et s’envoler vers la victoire et le titre Mondial.

Retour sur l’organisation
L’IAU avait désigné l’Irlande pour cette course sur une épreuve qui n’existait pas et qui n’aura sans doute pas de lendemain.
On avait beaucoup écrit sur un parcours inconnu, jusqu’à ce qu’il change encore il y a 10 jours.
Au delà de tout cela, de quelques approximations autour de l’organisation générale (pas de speaker, zone d’arrivée sans intérêts….), des ravitaillements, il est important de mettre en avant la qualité du balisage, du "panneautage", et des informations sur le terrain pour les coureurs ainsi que la présence de bénévoles et militaires à tous les endroits stratégiques.
Une bonne surprise sortie des tourbières Irlandaises le matin même….. qui a permis une course limpide et sans embûches, un passage à gué en bois avait même été installé sur une rivière pendant la nuit.

Et la suite….
Côté Français, on devrait retrouver Eric Clavery à La 6000 D, non sur la course mais pour honorer son titre au près des organisateurs de l’épreuve et de son partenaire.
Maud quant à elle, devra s’accorder une période de repos de plusieurs jours (selon diagnostic médical), pour réparer sa cheville avant de sans doute être au départ de l’UTMB.
Elle profite de cette victoire pour prendre la tête du classement provisoire du TTN long, puisque les athlètes marquaient des points selon leur classement.
Côté hommes, ce championnat du Monde ne change rien.

Enfin, selon certaines indiscrétion le prochain Mondial de Trail pourrait prendre pour 2013 la direction de l’Italie…….
Sujet complet dans le N°88 de Trails Endurance Mag (sortira fin juillet).
Texte et photos : Fred Bousseau

novembre, 2024

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