La Traversée Chamonix-Briançon remet le couvert durant tout l’été. Plus qu’une course au chrono, une expérience de montagne à gérer en équipe, sur plus de 200 bornes. Tout y est : l’altitude, la solidarité, les paysages… et l’engagement. Souquez fort, c’est du costaud !
L’itinéraire parfait ou presque. Deux cents bornes tracées pleine pente, et un GR5 qui la joue funambule. Chamonix à l’une des extrémités et Briançon de l’autre, le chemin embarque large. Comme une transat taillée montagne, une traversée « océanique »…Tout y est ! Versant nord et versant sud, chemins d’estive et grandes volées d’altitude, en vert comme en minéral, vérité montagnarde à tous ses étages. A la différence d’un UTMB ou d’un tour de l’Oisans, tracés circulaires, le parcours prend la vague et file à l’autre bout de l’horizon. Et comme on est dans la comparaison marine, cette fois ce n’est pas en solitaire mais en équipage que le voyage se fait. A bord, trois potes manœuvrent, tirent des bords et tiennent le cap. Hissez haut ! Ce qui donne à la course une coloration très solidaire. Enfin, le chrono est là, mais sans les contraintes de la compétition. « La Trav’ », c’est comme vous voulez et quand vous voulez. Si les participants sont suivis par balise satellitaire, ils choisissent (après validation de l’organisation) leur époque de départ. Pas de grand messe médiatique donc, pas de foule contraignante, juste le défi (203 km et 12 900 m+) et des coureurs en quête de vérité.
On vous ouvre la voie ? Petit retour sur image déjà. En juillet 2011, Thomas Véricel, Michel Lanne et François d’Haene (Team Salomon) s’embarquent sur l’itinéraire. Initiateur du projet, Jean-Michel Faure-Vincent. Son idée (toute simple), un grand tracé, des valeurs montagnardes et un engagement collectif. Et ce dernier ne cache pas son « immense plaisir de voir renaître la traversée telle qu’elle avait été à l’origine. » Un truc de fou, comme le disait Michel Lanne, mais les pieds bien accrochés au terrain. Equipement, nourriture, staff, tout est réglé au millimètre. Cinq points de ravito et 50 h maxo pour boucler l’affaire. A titre indicatif, si vous jouez la toquante, le trio l’avait terminé en 37 h 51’ 39’’. Va falloir s’accrocher !
Côté topo maintenant, on suit donc le GR5 au travers des quatre massifs du Mont Blanc, du Beaufortain, de la Vanoise et du Briançonnais. Altitude minimale 722 m et un point culminant (col de Leisse) à 2761 m. En clair, ça grimpe et ça descend sans arrêt. Après le franchissement du col du Bonhomme (salut l’UTMB !) et du col du Bresson, prévoir une grosse crapahute vers le col du Palet (2652 m) qui domine Tignes, puis une remontée (cardiaque) vers le col de la Leisse. Quant au final sur le Briançonnais, ça décoiffe tout autant. Un enchaînement qui débute par le col de la Vallée Etroit,e puis le col des Thures, avant de se coltiner le Serre des Aigles (2567 m). Quand Jean-Mi Faure-Vincent lui a proposé la chose, Michel a eu « les yeux qui brillent » et puis des tas de questions lui sont venues. Entraînements collectifs, individuels, travail sur les cartes, réglages du staff. Et même ainsi, jamais sûr de ne pas finir en vrac. Du terrain éprouvant, le manque de sommeil… et cet impondérable que sera la météo.
En 2011, le trio avait dû encaisser 30h de pluie et de brouillard. Pas toujours folichon pour le moral. Départ de Cham’ dans l’humidité, premier tronçon sur le Col du Bonhomme et le Cormet de Roselend, brouillasse et bouillasse, « la capuche bien vissée sur les trombines », dixit Michel Lanne. Conditions quasi hivernales. Il avait fallu attendre le col de la Vallée Etroite et la bascule sur les Hautes-Alpes pour remettre du soleil au balcon. Bienvenu, d’autant que le final par le Granon et les crêtes de Peyrolles en met plein les mirettes. Briançon pointe dans le collimateur. Prudence avec ces derniers 1500 m de descente à enquiller. Après 35 heures d’effort, il serait étonnant de voir les avions décoller. Ca se gère en douceur, le team bien soudé, un soupçon d’humour quand ça grince et ce bonheur tout proche d’avoir bouclé le chemin. Cette Trav’, ce « Back to the source » a donc tout pour emballer les vrais montagnards. Il y a l’ampleur, des paysages somptueux et cet esprit de cordée, ce feeling de l’équipage. Des potes qui lèvent l’ancre, ensemble, prêts à encaisser le gros temps comme la vague peinarde. Montagne pleine voile, sentier plein ciel !
Roger Calmé
Ce sera à partir de la mi-juin, jusque mi-septembre.
Distance : 203 km (12 900m+), dép. 4h du matin (selon date choisie), église de Chamonix.
Temps limite 50h. En semi-autonomie.
Inscription : 300 € à faire parvenir à : Association les Alpes en Courant, Florian Leblond, 786 route de la Grangeat, 74700 Domancy.
Infos : latraverseeinfos.com
novembre, 2024
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