Des conditions météo idéales depuis le départ donné ce matin à 9 heures de Courmayeur ont permis aux plus rapides des 1900 engagés de cette CCC 2013 d’exprimer pleinement leur potentiel au fil des difficultés du parcours de 100km et 5950 m D+.
Comme hier sur la TDS, la Catalogne a une nouvelle brillé de mille feux, grâce à son représentant venu de Girona, Jordi Bes. Le petit gabarit catalan a remporté en moins de 11h30 cette édition 2013, en figurant depuis les premières heures de course à l’avant. En 11h23 minutes, Bes remporte ici le plus significatif succès de sa carrière, lui qui avait déjà terminé 8e du Marathon du Mont Blanc cette année, 11e la semaine dernière sur le 46km du Matterhorn Ultraks ou 3e du Pike Peaks Marathon en 2010.
La famille Camus, représentée par Sylvain et Sébastien, aura bien tenté tout au long de la journée de contrer les velléités catalanes, et plus largement espagnoles. Revenus il y a 12 jours des Etats-Unis auréolés d’une seconde place sur la course en duo des Transrockies, les deux frangins de Sospel avaient marqué d’une croix, comme chaque année, cette CCC. 4e l’an dernier, deux places derrière son frère Sylvain, ce fut cette année au tour de Sébastien, team manager de Garmin-STC , de montrer l’exemple et de connaître finalement les joies d’un podium. “On a vécu un départ relativement tranquille. Ca changeait de l’an dernier où c’était vraiment parti sur les chapeaux de roues” notera Sébastien Camus. “Ca m’a permis de rentrer dans le rythme tranquillement. A un moment donné , après la Tête de la Tronche, j’ai pris la tête. Sans le vouloir réellement, mais parce que le rythme m’y a posté. Je l’ai gardée jusqu’à la descente du Grand Col Ferret. Là, je savais que ça allait être encore long. Il fallait être intelligent, ne pas trop se faire mal. J’ai temporisé, et me retrouve en 3e position derrière les deux Espagnols. Mais je montais mieux que Gomez (3e), et après Catogne, j’ai décidé de mettre un coup d’accélérateur. J’ai essayé en vain de revenir sur Bes, mais au bout d’un moment j’ai laissé tomber. Ma priorité était surtout d’accentuer mon avance sur le 3e, pour passer la Tête au Vent tranquille notamment. En plus il a fait très très chaud sur la course. J’avais prévu des quantités d’hydratation qu’il a fallu adapter en cours de route” expliquera à l’arrivée Sébastien, auteur d’un temps de 11h53 sur ce parcours. La transition Etats-Unis/France se sera déroulée pour le mieux pour Sébastien, qui aura malheureusement vu son frère l’abandonner en cours de route. “On avait planifié notre préparation sur 4 mois, c’est passé super bien. Sur la Transrockies, on a fait trois jours soutenus pour aller chercher la 2e place, conscients que la première n’était pas accessible. Et les 3 derniers jours, on a géré en vue de la CCC… On a pris cette course en guise de prépa à la CCC, et pour mois, cela a plutôt bien fonctionné”.
Derrière le Sudiste, l’Espagne place Gomez à la 3e place, et la France le jeune Clément Petitjean au pied du podium. Grand sourire sur le visage du Drômois de Pierrelatte, qui ne s’attendait pas à figurer à pareille fête pour sa première participation à cette épreuve. “Ce matin, je suis parti avec le désir unique de terminer. Au fil du temps et des kilomètres, j’ai pris à rêver d’un Top 30, puis d’un Top 20, d’un Top 10…. Et finalement, ce Top 10 qui était un grand rêve est devenu une réalité au final, même si les descentes devenaient de plus en plus délicates sur la fin” expliquera le jeune homme au micro, sur la Place du Triangle de l’Amitié. Une place d’honneur qui devrait en appeler d’autres dans le futur pour ce jeune homme déjà auteur d’un podium au Ventoux cette année (3e), et d’une victoire sur le Trail des Balcons d’Azur.
Chez les filles, Caroline Chaverot a poursuivi sa belle histoire avec une ville de Chamonix qu’elle affectionne particulièrement bien, et qui le lui rend bien. Déjà vainqueur du premier Ultra du Marathon du Mont Blanc il y a deux mois, la Savoyarde a récidivé ce soir, en coupant la ligne victorieusement vers 23h15, à la 17e place du scratch, en 14h12. “Je n’y crois pas, en fait. En haut de la Tête au Vent, mon mari m’a prévenu que la 2e était très proche de moi. Or j’avais des contractures aux cuisses, et jamais je n’aurais cru tenir jusqu’au bout” explique celle qui a réalisé une saison 2013 époustouflante, vainqueur aussi sur le Tour de la Grande Casse, sur la Montagn’Hard et sur le Tour des Fiz. “Mais j’ai serré les dents, je suis parvenue à descendre assez vite, et j’ai tenu bon.” La Française aura résisté jusqu’au terme des 100 km à la Catalane Mercedes ARCOS ZAFRA, finalement 2e à un peu plus de 9 minutes, tandis que que Teresa Maciel, Sandrine Motto Ros ou Anne Valéro auront été contraintes à l’abandon.
Luc Beurnaux – Photos Fred Bousseau
novembre, 2024
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