Les oiseaux gazouillaient et le soleil chauffait sur la tête des 1400 participants dimanche matin pour la dixième édition du Trail des Cabornis. Autant dire que la neige à peine fondue, la nature reprenait vie dans les Monts d’Or, ce minuscule massif posé à la porte nord de Lyon. C’est sur ces éreintantes montagnes russes offrant une grande richesse de paysages (forêts, prairies, pierriers, single-tracks, larges sentiers, escaliers, et on en oublie) et de sols (que de boue !) que Thomas Lorblanchet est sorti de l’hiver. Il chasse surtout au passage les doutes qui l’accompagnaient grâce à une probante victoire dans la course de 40km devant un plateau de haute tenue pour la dixième édition de l’épreuve.
Opéré en fin d’année dernière d’une pubalgie qui l’embêtait de manière récurrente depuis 2009, il a visiblement récupéré. Car il fallait avoir du ventre pour encaisser les incessants changements de rythmes. « Je ne me sens pas encore absolument nickel, mais je cherche la petite bête », souriait à l’arrivée le Clermontois qui a pu reprendre « comme il faut la course depuis mi-janvier ». Au final, le vainqueur 2012 de la Leadville trail 100 miles renouait pour la première fois avec la victoire depuis son succès fin septembre sur le petit parcours du Trail Saint-Jacques. « J’espère bien que ça en appelle d’autres et qu’on ne s’en rappellera pas trop en fin d’année », modère-t-il. Mais ce beau petit succès le met au moins sur de bons rails.
Le triple vainqueur des Templiers était arrivé à Chasselay sans assurance. Dans la semaine, il avait même entretenu le doute sur la distance sur laquelle il allait s’aligner (au Cabornis la bifurcation entre le 27 et le 40km s’effectue après 17km). « J’hésitais mais je me suis dit que ça faisais quand même beaucoup de route pour faire juste un 25km… » Surtout, il ignorait comment ses jambes allaient digérer son stage aux Saisies la semaine dernière : « J’ai fait 200km de ski de fond. Mais comme j’étais en vacances, j’ai bien récupéré. Du coup, cette victoire clôture bien ma semaine. Et c’est une bonne sortie de convalescence. »
Malgré la fatigue accumulée sur les planches, la recrue du team Asics n’a jamais tremblé dans les Monts d’Or. Seule incertitude : qui allait partir pour le 27km et qui allait allonger la distance ? « Je suis parti en me disant qu’il faudrait courir 3h30, expliquait-il. Je suis resté sur ce rythme sans me préoccuper des autres. » Quatrième au ravito, il était rassuré : les trois premiers « coupaient » pour rejoindre la ligne tandis qu’il pouvait filer vers la victoire avec une confortable avance sur le tenant du titre Nicolas Pianet qui prend une belle deuxième place.
T. Lorblanchet peut maintenant finir sereinement sa préparation pour la Transvulcania (11 mai), son premier objectif de la saison où il jure qu’il n’aura « pas d’objectif de résultat » : « Mais une cinquième place, ce serait pas mal. » La suite de sa saison sera, en revanche, franco-française avec les 80km du Mont Blanc, la 6000D, la CCC, les championnats de France de trail et les Templiers.
Egalement venu tester sa forme à quelques semaines de l’Ultra du Mont Fuji (26 avril) dans la foulée d’un stage à Val Thorens, Julien Chorier termine au pied du podium (4e). Le traileur Salomon a calé après dix kilomètres de course. « J’ai eu des crampes dans la deuxième grande descente, ce que j’ai du mal à expliquer, racontait-il. Une dizaine de gars sont passés en me demandant si ça allait. J’ai marché dix minutes avant de me remettre à courir après le ravito. Et finalement, tout allait bien en fin de course. J’ai pris du plaisir. Mais c’est quand même un bon test sur un parcours très ludique. » Il finalisera sa préparation dans deux semaines au Trail du Ventoux.
La journée a décidément souri aux coureurs du Team Asics avec la victoire d’Emmanuel Meyssat sur le 27 km, une semaine après sa 27e place au championnat de France de cross court. « On a eu beaucoup de frustrations en 2012, on est content que la tendance s’inverse », se réjouit le manager Laurent Ardito. Comme Lorblanchet, le Rhodanien a survolé l’épreuve en s’isolant à dix kilomètres de l’arrivée. Il commence mieux l’année qu’il ne l’avait terminée. Obligé de renoncer à la SaintéLyon à la dernière minute à cause d’un début de fracture de fatigue au pied droit, il s’est rapidement remis. Deuxième de la première manche du TTN court à Montanay, il visera plus haut lors de la deuxième étape à Buis-les-Baronnies.
Chez les femmes, Isabelle Jaussaud s’est imposée sur 40km signant un beau retour. La lauréate des Templiers 2010 et du Nivolet-Revard 2011 avait dû s’arrêter en raison d’une grave entorse il y a deux ans. La voilà de retour ! Enfin, Céline Lafaye a facilement conservé son titre sur 27km : « J’avais de bonnes sensations, dit-elle, même si c’étaient mes premières descentes de la saison et qu’à force cela faisait mal aux jambes. Au final, je suis contente de mon chrono car je ne suis pas si loin des garçons. »
Texte : Benjamin Steen / photos : Fred Bousseau
Résultats 10 km – Résultats 27 km – Résultats 40 km
40 KM : 1. Lorblanchet (Asics) 3h19’30’’ ; 2. Pianet (New Balance) 3h22’32’’ ; 3. Pazos (Planet endurance) 3h25’33’’ ; 4. Chorier (Salomon) 3h29’19’’ ; 5. Bussière (Asics) 3h31’25’’ ; 6. Camus (Garmin – Scientec Nutrition) 3h33’46’’ ; 7. Racinet 3h34’28’’ ; 8. Bette (Garmin – Scientec Nutrition) 3h34’28’’.
Femmes : 1. Jaussaud (Kalenji) 4h05’51’’ ; 2. Chaverot 4h18’00’’ ; 3. Blanchet (Raidlight) 4h33’24’’.
27KM : 1. Meyssat (Asics) 2h03’27’’ ; 2. Bonin (Scott – Odlo – Les Saisies) 2h05’44’’ ; 3. Paséro (New Balance) 2h07’25’’.
Femmes: 1. Lafaye (Scott – Odlo – Les Saisies) 2h20’47’’ ; 2. Duc (Terre de Running – Ronhill) 2h22’33’’ ; 3. Dewale (Terre de Running – Ronhill) 2h27’19’’.
10KM : 1. Daum (Terre de Running – Ronhill) 49’21’’.
Femmes: 1. Bovero (Terre de Running – Ronhill) 56’54’’.
novembre, 2024
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