Baptiste Fourmont – De la montagne à Los Angeles ?

Grand espoir de la course en montagne, Baptiste Fourmont a quitté les sentiers pour aller sur la piste et le 3 000 mètres steeple.

Auteur d’un 8:18.91 lors du dernier meeting de Paris, qui fait partie de la Diamond League, le 6^e des championnats de France revient sur sa course et décrit les différences entre les deux disciplines. Il y voit même des points communs.

Recueilli par Killian Tanguy – Photo @photomsport 

Baptiste, comment s’est passée cette course de la Diamond League ? 

La course intervient à un moment où, en France, beaucoup d’athlètes font du steeple. Il y a beaucoup de bons coureurs. En début de saison, j’ai eu la chance de faire les minimas pour les championnats d’Europe, mais je n’ai pas pu y aller, car des coureurs étaient plus forts que moi en France. Ce meeting de Paris, je l’ai vu comme la récompense du début de saison. Je bats mon record et c’est la première fois que je passe sous les 8 minutes 20. Cette course valide ma saison sur steeple. J’avais de l’avenir en course en montagne mais j’ai fait le choix de venir sur la piste car j’ai des ambitions olympiques. Les courses comme ça ne me font pas regretter mon choix. Je me dis que c’est possible, pendant quatre ans, de monter mon niveau pour aller à Los Angeles en 2028.

Comment as-tu vécu cette première expérience en Diamond League ?

J’ai regardé beaucoup de Diamond League à la télé, et la vivre, c’est impressionnant. Je savais que ça allait m’exciter et j’ai eu peur que ça me déstabilise aussi. La veille de la course, en mangeant avec l’équipe, j’étais entouré de champions. Ça fait un peu bizarre (rires). Mais quand je suis arrivé dans le stade, j’ai directement eu le sourire. La peur que j’avais s’est transformée en motivation. Pendant la course, je me suis accroché à Luc Le Baron et à Louis Gilavert, ce qui m’a permis de battre mon record.

L’ambiance avec un stade plein est différente de la course en montagne. Comment l’as-tu vécue ?

C’est vraiment différent. En course en montagne, le public est un peu plus proche mais il est plus espacé. Il y a des moments où on se retrouve dans la solitude. Dans un stade comme ça, il y a toujours du bruit et on peut toujours se raccrocher à quelque chose. Si ce n’est pas quelqu’un devant, c’est quelqu’un qui est dans le public. C’est vraiment différent et je suis content d’avoir expérimenté les deux. La course en montagne m’aide dans le steeple parce qu’il y a besoin de résistance musculaire. Je me dis aussi que je suis le coureur en montagne qui arrive en Diamond League, donc ça m’aide à faire baisser la pression. C’est une position appréciable qui m’a permis de pleinement apprécier la course. 

À quoi vont ressembler les prochaines semaines ?

C’était mon dernier steeple de la saison. Je vais me concentrer sur mes lacunes et préparer un peu plus le 1 500 mètres. C’est mon talon d’Achille pour le moment donc c’est là-dessus qu’il faut que je travaille. Et l’année prochaine j’espère passer en moins de 8 minutes 15 !